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Dans les silences entre les notes

Publié le 12 février 2015 par Mentalo @lafillementalo

louise mug love

On a d’abord pensé que ça n’avait pas d’importance. Que la vie parfois prend des chemins de traverse, et que l’accepter, c’est arrêter de vouloir tout contrôler pour se laisser, parfois, porter par les flots qui auraient pu nous noyer autrefois.

On ne savait pas bien quoi faire de ces sentiments, en vérité. On les a tus, longtemps. Et puis c’était lui, et puis c’était moi, moi et elle. Et il fallait avancer, surtout, reconstruire sur les ruines encore fumantes, éviter de regarder en arrière, éviter de regarder en bas. Se lancer, advienne que pourra. Plonger.

Dans les contes de fées ou les romans pas chers, ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants, dès la page 150. Nous, on a écrit des brouillons, effacé, tenté en vain de repasser sur l’écriture ancienne. Déchiré, recommencé. Mouillé nos taies d’oreiller de larmes de ne pas y arriver. Failli renoncer. Compris enfin que rien ne serait jamais acquis, et que l’important n’est pas ces cailloux sur lesquels on trébuche, mais l’horizon qu’il faut toujours regarder, un peu comme quand on apprend à rouler à vélo. Et chaque matin écrire quelques lignes de cette histoire qui nous appartient, sans gommer les ratures. Chercher le mot juste, longtemps, pester parfois de ne pas le trouver. Laisser passer du temps et revenir corriger une faute, améliorer une tournure. Ne rien écrire quand le cœur n’y est pas, la musique des mots est aussi dans les espaces entre les lignes comme celle de Mozart dans les silences entre les notes. Ne jamais oublier que l’inspiration peut-être demain aura fui, alors écrire tant qu’il en est encore temps ces choses de notre vie.

Page 1400, ils sont heureux et ont beaucoup d’enfants.


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