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50 nuances de grey - jamie dorman - dakota johnson

Par Justinteresting @chantalsutton1

029053.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx-1-.jpgL'histoire d'une romance passionnelle, et sexuelle, entre un jeune homme riche amateur de femmes, et une étudiante vierge de 22 ans.

Vous avez lu le livre ? Vous irez certainement voir le film comme probablement les 90 millions de lectrices à travers le monde de la saga en 3 tomes de FIFTY SHADE OF GREY (cf. articles sur ce blog). Deux jours après sa sortie, le film en est déjà à plus de 365 000 entrées sur la France. J’y suis donc allée aussi bien sûr.

Que dire en dehors du fait que le film est raté, que les acteurs ne font pas fantasmer et que l’on s’attendait à mieux ?

Les raisons invoquées par la plupart des journalistes spécialisés portent presque toutes sur la «fadeur » des scènes de sexe ou ce qu’ils appellent «l’aseptisation hollywoodienne ».

Je ne dirai pas cela. C’est vrai que tout est suggéré (on ne voit jamais d’images pornographiques) mais ce n’est pas tellement cela le vrai problème.
Je m’explique : les livres parus en 2012 paraissaient dans un contexte où la crise était différente, où la femme pouvait encore garder la tête haute et revendiquer une liberté chèrement gagnée depuis une quarantaine d’années.

Depuis, la crise économique a été plus violente. Le chômage de masse augmentant en Europe, de nombreuses femmes se voient forcées de rester à la maison et deviennent de fait dépendantes financièrement d’un homme qui redevient un dominateur dans le couple (comme au temps de nos grands-mères).

C’est donc le pire moment en France pour sortir un film dans lequel on voit une femme se soumettre à un homme dominateur. Cela me parait même assez dangereux pour les générations de jeunes qui iront le voir. D’autant qu’en France, contrairement aux autres pays, il n’est interdit qu’aux moins de 12 ans.

Je me suis battue pour être une femme libre et indépendante et je crains le pire pour la génération de gamins qui vont s’imaginer demain que ce type de pratiques sexuelles  entreraient dans une espèce de «norme » alors qu’elles ne sont quand même au mieux que des « jeux » et au pire des «déviances». Pour preuve, la réaction d’un jeune homme à sa petite amie dans la salle près de moi qui lui dit en sortant : «Bon, je crois que nous sommes bien fades dans notre sexualité, nous allons «épicer » tout cela maintenant ». No comment !

En lisant le livre, j’étais déjà révoltée qu’une femme accepte ce type de soumission bien que l’écrivain avait intelligemment enveloppé tout cela d’un ruban marketing pseudo-romantique. Sauf qu’à l’écran, la vision de cette soumission était encore plus insupportable.

Les femmes se sont battues pour gagner leur liberté, leur indépendance, leur autonomie et ce type de films ne peut être que toxique.

Désolée pour ce discours qui peut paraître « féministe », mais voilà c’est dit.

Evidemment, je vous conseille d’aller vous faire votre propre avis au moins sur ce premier opus (qui sera suivi bien entendu des deux autres). Vous jugerez par vous-même en fonction de votre sensibilité.

Personnellement, je crois que le livre m’aurait largement suffit.

Note : 4/10

    

Date de sortie

11 février 2015 (2h5min) 

Réalisé par

Sam Taylor-Johnson

Avec

Jamie Dornan, Dakota Johnson, Jennifer Ehle


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