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Critiques Séries : Gomorra. Saison 1. Episodes 5 et 6.

Publié le 13 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Gomorra // Saison 1. Episodes 5 et 6. Le rugissement de la lionne / Roulette espagnole.


Pietro en prison, ce dernier n’est plus d’une grande utilité dans Gomorra. En tout cas pas depuis que son fils a pris la relève. Ce dernier tente de prendre la relève même si son bras droit comprend qu’il y a une place à prendre et surtout qu’il peut se faire plein d’argent sur le dos du fils Savastano. Le désavantage pour Pietro dans « Le rugissement de la lionne » c’est que le directeur de la prison l’a piégé et qu’il l’envoie au quartier de haute sécurité. C’en est fini pour lui des téléphones portables, des échanges avec l’extérieur, etc. il est maintenant surveillé H24 et ne peut plus donner de nouvelles. Ce qui est forcément fâcheux quand on a un business à faire tourner derrière. Il ne contrôle plus rien, laissant alors son fils prendre la relève. Sauf que le business n’est plus au beau fixe. Avec les problèmes avec la drogue dans l’épisode 1.04, les choses vont de mal en pis. La drogue n’est plus fournie par Salvatore Conte et la qualité a baissé ce qui donne envie aux camés d’aller voir d’autres fournisseurs. Ce qu’il y a d’intelligent dans Gomorra c’est la façon dont la série tente de décrire l’univers de cette mafia. Il y a quelque chose d’intelligent car on sent qu’elle creuse le business en lui-même, les lourdes négociations, les problèmes d’approvisionnement, etc.

Mais également les cycles dans la hiérarchie. Car il est question de remplacement à la tête du clan et de comment ce remplacement s’opère. Ce n’est pas facile de prendre la tête d’une organisation pour laquelle on a été éduqué mais qui n’est peut-être pas aussi fidèle que l’on ne pourrait le croire. Ciro est donc devenu le vrai héros de Gomorra. J’aime bien comment il tente de convaincre Genny de prendre la place de son père bien qu’il soit réticent à le faire. Dans un premier temps car son père est toujours en vie et d’autre part car il ne sait pas s’il peut assumer cette place. Pour en revenir au business, cet épisode parvient à faire des choses assez intelligentes, surtout par rapport à sa façon de nous dire que le business va mal, que la drogue qui circule n’est plus d’aussi bonne qualité, etc. C’est intelligent, soigné aussi d’un point de vue purement esthétique et l’on sent que le but de cet épisode est avant tout de creuser la relation entre Genny et Ciro. C’est une relation très fraternelle qu’il y a entre les deux même si l’on sait que Ciro a déjà fait son chemin dans sa tête et qu’il sait pertinemment ce qu’il veut faire.

A côté Genny se fait avoir de partout car il ne sait pas vraiment ce qui l’attend. Pour ce qui est d’Imma, elle tente de gérer les affaires de son côté et c’est un autre aspect que j’apprécie dans la série, de mettre les femmes en avant. Car le but n’est pas de faire d’Imma un personnage secondaire bateau. Le but d’Imma est de mettre Ciro à l’écart et justement, la série fait les choses de façon intelligente en laissant Genny dans l’ignorance la plus totale et en créant des conflits internes en plein milieu. Mais Imma est très maligne aussi, elle va même demander à Ciro d’aller en Espagne afin de gagner la paix avec Salvatore Conte pour que le business de la drogue reparte de plus belle en faisant croire que c’est un ordre de son mari. Avec « Roulette espagnole » les choses sont légèrement différentes. Les faces à faces avec Ciro sont d’une efficacité redoutable. On sent dans cet épisode que Ciro a clairement pris Gomorra en otage. Il est devenu le héros naturel de la série, laissant les autres personnages sur le carreau. Si Imma est maligne, Ciro est lui aussi très malin et sait pertinemment ce qu’il peut retirer de ce petit voyage en Espagne. Et il ne va pas se priver bien évidemment.

Ce que je trouve presque dommage dans cet excellent épisode c’est que l’on ne cherche pas à nous offrir une vraie mise en abîme du milieu carcéral en quartier de haute sécurité. On a eu quelques images mais ce n’est pas suffisant car Pietro est toujours là et qu’il mérite encore sa place dans la série. Le grand caïd étant sous les verrous, les ambitieux sortent du bois et lâchent les chiens. Ces deux épisodes sont remarquables pour ça, du premier au plus petite rôle, tout le monde y va de sa proposition et surtout de son ambition afin de tenter sa chance. Contrairement à Mafiosa qui n’avait pas vraiment creusé l’aspect de la succession (finalement l’héroïne s’était tout de suite imposée comme la leader naturelle de la mafia corse, sans que l’on ait réellement à rechigner). Pour Gomorra c’est bien différent alors que l’on sent que tout n’est pas aussi facile. Plus le temps passe et plus cette série semble s’améliorer et faire des propositions de plus en plus osées sur le milieu de la mafia italienne. Cela me rappelle le côté acéré du film dont est tiré la série.

Note : 7.5/10 et 8/10. En bref, une suite ambitieuse et réussie.


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