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Les nuits de Reykjavik

Par Mpbernet

islande

Lorsque je vois approcher le dénouement d’une intrigue policière avec la fin du livre, je me sens toujours envahie de tristesse … C’est exactement ce qui m’est arrivé avec ce dernier ouvrage d’Arnaldur Indridason : la première enquête de son héros Erlendur, tout jeune policier affecté aux patrouilles de nuit à Reykjavik. Son quotidien : les chauffards ivres, les jeunes filles fugueuses, les violences conjugales récurrentes, les rixes de clodos qui sifflent des petites fioles d’alcool à 70% qu’ils se procurent par ruse dans les pharmacies.

Une façon de mieux comprendre la suite des enquêtes du policier taciturne, comment il est entré à la Criminelle, sa façon de ne jamais rien lâcher, son intuition. Sa gentillesse aussi vis-à-vis des plus démunis comme ces hommes devenus des loques alcooliques – ces femmes aussi, qui se donnent pour un carnet de tickets de bus – la manière dont il a rencontré la mère de ses enfants …

Il est des secrets de famille tellement lourds à porter. On savait déjà comment, enfant, Erlendur avait perdu son frère dans le blizzard et qu’il en conservait un tenace sentiment de culpabilité. Dans ce roman « initial », on apprend qu’il collectionne depuis lors tout ce qui tourne de près ou de loin à des disparitions, expliquées ou pas. Qu’il ne se sent pas spécialement bien dans son uniforme de policier de proximité. Que les chaussures réglementaires ne sont pas vraiment adaptées à la course derrière un cambrioleur qui a des révélations à faire sur ses commanditaires.

Un livre particulièrement bien écrit et traduit, à l’atmosphère froide et glauque, mais plein d’humanité. Un scénario superbement agencé, qui ménage des surprises. Une prime à la persévérance pour un jeune flic solitaire qui veut comprendre et s’attache à découvrir pendant ses heures de loisirs les circonstances de la mort d’un pauvre type qu’il a simplement croisé au cours de ses patrouilles et dont personne ne se préoccupe.

Seule difficulté : la toponymie islandaise ...

J’avais arrêté de lire les polard islandais … Je crois que je vais m’y remettre.

Les nuits de Reykjavik, polar d’Arnaldur Indridason, traduit de l’islandais par Eric Boury, Editions Métailié Noir, 261 p. 19€


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