Dans la 1ere partie intitulée : « Au Commencement était le Lavage Systématique de Cerveau », la question du contrôle de l’Afrique a étéposéedu point de vue de sagenèse. Ce premier élémentexpliquait comment le prédateur a procédé pour instiller en les Africainsla mentalité de l’esclave. La 2eme partie s’estquant à elle consacrée aux mécanismes de contrôle sous la forme d’institutionsfinancières, politiques, religieuses etmilitaireschargées de réguler le mondeselon les intérêts de certainespuissances,ouplutôt de la poignée de familles qui dirigent le monde. Cette partie démontrait aussi que les chefs d’Etatsafricainsn’étaient que des exécutants de basniveauderrière les financiers, les planificateurs et les principauxexécutants; cette 3eme partie se proposed’explorer quelques pistes de solutions.
Ce sujet est tellement
vaste, multidimensionnel et multidisciplinaire qu’il serait naïf de
penser pouvoir le traiter de façon exhaustive dans l’espace limité d’un
article. Nous avons dû faire des choix sur les aspects à couvrir.
Par exemple, bien que
la culture soit d’une importance capitale dans le processus de la
renaissance africaine, cet aspect ne sera pas abordé. Sachant qu’elle
repose sur une histoire et une langue, et qu’elle est l’enveloppe
protectrice d’une spiritualité, ces composantes seront elles aussi par
voie de conséquence laissées de côté.
Une autre chose dont nous ne parlerons pas est la modification des
programmes scolaires, car il est clair que ces programmes sont plus
adaptés au maintien de la mentalité de colonisé qu’à la construction intellectuelle et mentale de l’africain décomplexé
Ces précisions étant
faites, nous allons par la suite consacrer nos efforts sur l’économie,
étant entendu que l’indépendance économique est essentielle à toute
autre forme d’indépendance.
Compte tenu de toute la
superstructure de prédation qui nous entoure (voir 2eme partie), l’on
serait tenté de croire qu’il est impossible de se tirer des griffes des
puissants, mais cet état d’esprit oublie
une chose: le meilleur moyen de changer l’autre est de se changer
soi-même. L’Afrique si elle veut survivre n’a pas d’autres choix que de
se changer elle-même, et de s’assumer. Pour ce faire, voici quelques
étapes qu’elle aura à franchir:
1 – Exercer un contrôle absolu de ses ressources naturelles et minières.
1. 1-Nos pays étant faibles et vulnérables individuellement face aux multinationales, il est nécessaire, pour éviter de se faire flouer,
de mettre en place une structure unique et commune à tous les pays
africains qui négocie les contrats d’exploitation de nos matières
premières. Cela veut dire que tout pays qui va adhérer à cette structure
renoncera
à ses droits de négocier de façon individuelle la vente de ses matières
premières. Ceci nécessite la mise en place de quelques mesures
d’accompagnement entre autres, une banque qui pourrait avancer de
l’argent aux pays dont les matières premières seraient en instance de
négociation afin que ces derniers en cas de besoin
urgent de cash ne soient pas pénalisés par la longueur des
négociations. Chaque pays recevra une quote-part supérieure à tout ce
qu’il pouvait obtenir d’une négociation directe et individuelle avec les
prédateurs, l’autre partie allant dans le financement de l’UA, et la
dernière dans les projets de développement qui profiteraient à tous les
africains, tels que la construction d’un réseau de chemin de fer et
d’une autoroute reliant tous les pays.
Même si la mise en
place de ce système constitue déjà une avancée considérable, il ne
concerne que la vente de nos matières premières Or il serait avisé d’avoir un objectif
plus ambitieux, celui de contrôler nos ressources depuis la phase de
l’exploration jusqu’à celui de la distribution, et pour cela il est
nécessaire de :
2- Bâtir des
universités régionales ayant pour mission la maîtrise des connaissances
nécessaires dans l’exploitation de nos matières premières afin de nous
permettre d’en exercer le contrôle de nos ressources, comme nous l’avons déjà souligné depuis l’exploration jusqu’à la distribution. Ces institutions devraient nous permettre de résoudre 2 problèmes :
2.1- celui de la transformation surplace de nos matières premières qui doit être une priorité.
2.2- Nous garantir que nous aurons toujours sous la main, les ressources humaines locales et compétentes nécessaires à notre politique des matières premières. (Voir l’article de l’auteur: Université de Pétrole et Futur de l’Afrique Noire)
3. Reconsidérer et Redéfinir la question de la dette
La dette est l’un de
ses domaines où la manipulation de l’occident sur nos élites a le mieux
marché. L’Occident a réussi le tour de force de les faire croire à des
peuples riches qu’ils étaient pauvres ; et curieusement cette propagande
continue de bien marcher aujourd’hui parce qu’une bonne partie de
l’élite africaine actuelle ne
comprend toujours pas la vrai signification de la richesse: avoir du
papier imprimé en grande quantité ne signifie pas que l’on est riche ;
le richesse, la vraie, c’est ce que l’Afrique possède sans en être
consciente alors que le reste du monde le sait très bien et développe
des sciences et des stratégies (la plus récente des trouvailles étant
les fameux Accords de Partenariats Economiques) pour mieux piller
l’Afrique :
C’est la raison pour
laquelle L’UA doit mettre en place une commission qui va évaluer et
estimer le pillage qu’a subit l’Afrique depuis les 100 ou 200 dernières
années et adresser les factures aux pays concernés, tout en
conditionnant les négociations de la dette actuelle sur celle concernant
le pillage; suspendre tout remboursement tant qu’un accord ne sera pas
trouvé.
Le pillage est un
domaine sur lequel l’Afrique est en terrain ferme puisqu’il existe des
précédents. Récemment, la Grèce a expédié une facture à l’Allemagne
pour le pillage subi lors de l’invasion nazie. Haïti aussi a demandé à
la France le remboursement de l’or qui lui avait été volé pendant son
occupation, évalué aujourd’hui à 19 milliards d’euros. C’est même l’une
des raisons du départ de Jean Bertrand Aristide du pouvoir par coup d’Etat. Israël a quant
à elle obtenu des réparations de l’Allemagne. Les pays comme le Niger,
le Gabon, ou la RCA pourront se faire compenser au juste prix la valeur
de leur uranium.Et après calculs, on se rendra compte que ce sont ces pays qui nous doivent de l’argent
Le remboursement de la
dette distrait la majorité de nos ressources à la fois matérielles,
humaines et mentales au point de nous empêcher de nous pencher
sereinement sur tous les problèmes que nous avons. C’est la raison pour
laquelle sa suspension serait peut-être un préalable à la mise en place
des institutions dont nous avons besoin.
La mise en place de tels programmes va nécessiter beaucoup de courage, de détermination, et peut-être de flexion de muscles ; pour ce faire, l’Afrique aura besoin d’établir des alliances en béton,
parmi celle-ci, la plus naturelle et la plus forte qu’elle pourrait
récolter sera celle d’avec les afro-descendants et plus particulièrement
les africain-américains (voir l’article de l’auteur : Partenariat Stratégique: L’Alternative Africaine-Américaine).
Dans le cadre de ce combat, l’Union Africaine doit non seulement
laisser la porte ouverte à tous pays à dominance africaine comme Haïti qui souhaite y adhérer,
donner une place aux autres, mais également s’intéresser et se tenir
prête à aider les communautés d’origine africaines où qu’elles se
trouvent dans le monde, c’est la seule façon de bâtir une solidarité
durable entre les africains, les afro-descendants et l’Afrique.
Paul Daniel Bekima pour le Sphinx Hebdo
Source : Alainjules