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Huguette Nganga-Massanga : L'envers du décor

Par Gangoueus @lareus
Huguette Nganga-Massanga : L'envers du décor

Huguette Nganga Massanga est une journaliste et écrivaine congolaise basée dans la ville côtière de Pointe-Noire. Elle est l’auteure de plusieurs romans publiés aux éditions Edilivre. L’envers du décor est son premier roman et il traite la question délicate de la succession familiale en Afrique centrale...Explorons avec les mots du personnage central, Pulutsolo, les abimes de la solidarité familiale africaine chantée à tue-tête, avec frénésie, sondons avec Huguette Nganga-Massanga l'envers du décor...
Pulutsolo parle à la première personne. Elle est la fille unique d’une famille qui appartient aux classes moyennes d’un pays d’Afrique centrale qui sert de toile de fond à ce roman. Aimée de ses parents, elle apprend leur disparition à la suite du crash d’un avion. Que va-t-il se passer pour elle? Que va-t-elle devenir? Pulutsolo choisit de nous raconter cette expérience douloureuse, disons plutôt de sa descente aux enfers. Elle le fait en prenant le soin de s’étendre sur l’univers familial qui a été le sien, celui d’une famille nucléaire chaleureuse dont les portes étaient largement ouvertes pour recevoir au clan paternel. Avec le regard d’une post-adolescente, elle narre les tensions, l’angélisme de son père, la lucidité de sa mère et la prédation de certains membres de la grande famille. Quand le drame arrive, elle est naturellement  spoliée par les siens. 

Comment survit-on à cela? Comment émerge-t-on quand une vie bascule du jour au lendemain et que les solidarités tant portées aux nues explosent devant l’appât du gain et du matériel?
C’est aussi toute l’histoire d’une rédemption. Après l’écroulement, la reconstruction par le moyen de la religion.
Mon propos :Le personnage suit un parcours attendu qui est développé en passant par une rupture qui n’apporte pas grand chose. Difficile empathie avec Pulutsolo, dialogues au final très faibles, personnages inconsistants, L’envers du décor se lit rapidement. Trop rapidement pour moi.
Si ce roman part sur de très bonnes bases et une tonalité très fraiche, il s’’écroule à l’instar de son personnage central et sombre très rapidement dans le misérabilisme et le pathos. Une simple contemplation d’un phénomène récurrent et dont, je pense, les littératures africaines ont peu exploré les contours. C’est là, le point positif d’Huguette Nganga-Massanga. La solidarité familiale africaine est tellement vainement vantée. Quelle est-elle réellement aujourd'hui? Combien d'enfants, de jeunes adultes sont deshérités par des proches et ne peuvent jouir du fruit du labeur de leurs géniteurs? Que font les pouvoirs publics pour protéger la veuve et l'orphelin des requins qui se servent des liens matrilinéaires, d'un pouvoir coutumier détourné pour servir des intérêts mercantiles, égoïstes et éloignées des valeurs que la tradition orale chante certaines nuits noires. Des questions qui s'imposent au lecteur... 

Un dernier mot. Il s'agit de ma première publication après une e-lecture.

Huguette Nganga-Massanga L'envers du décor
Editions Edilivre - Première parution en 2008Crédit photo - Institut français de Pointe-Noire

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