A l’occasion de la 2ème édition des soirées Future! co-organisée par les collectifs Free Your Funk et Allo Floride, nous avons eu la chance de passer notre soirée en compagnie du très bon label californien Soulection, avec Rusty Hook, Iamnobodi, Jarreau Vandal et le très prolifique Mr Carmack réunis. Basé à Los Angeles, ce collectif réunit des artistes du monde entier, anime sa propre émission radio et jouit d’une notoriété de plus en plus conséquente au sein de l’industrie musicale mondiale. Une semaine auparavant, le premier acte de ce festival réunissait une ribambelle de talents français : Fakear, La Fine Equipe, Myth Syzer et bien d’autres… une nouvelle génération hyper douée de beatmakers aux influences électroniques et Hip Hop, comme on les aime par chez nous. Nous n’étions pas, il fallait donc rattraper le coup avec cette seconde édition, qui avouons le, nous a fait clairement du bien aux tympans !
En ce vendredi 13 février, le jeune Rusty Hook débuta les hostilités d’une bien belle manière. Déjà très réceptif, le public parisien frétillait aux premières notes des tubes Trap et Future Bass de Flume et Tnght que passait le Dj toulousain. Une sorte de medley du genre qui nous a mis l’eau à la bouche avant l’arrivée des deux énormes plats de résistance.
Vers 1h est apparu Iamnobodi, le dj le plus éclectique du crew. En plus de passer des hits planétaires comme « Everyone Nose » de N.E.R.D et son mythique refrain scandé avec joie par le public, l’artiste allemand avait clairement calibré son set pour le public français. La foule se mit à hurler lorsque retentit le classique de Mafia K1 Fry : « Pour Ceux ». Une sympathique surprise que d’entendre du rap français surgir des platines d’un dj étranger. Les connaisseurs ont également reconnu le récent single du G-Unit, « Nah I’m Talkin About », samplant l’indémodable morceau de Lunatic « Le silence n’est pas un oubli », encore une fois, le succès fut garanti . Après ces hymnes provenant de notre jolie contrée, les sons oscillèrent entre Trap et Funk, un cocktail idéal pour se déhancher sur ce set d’une cohérence et d’une musicalité déconcertante.
A peine 3h et la salle était déjà bouillante.
A l’extérieur, les spectateurs essayaient tant bien que mal de respirer et de reprendre leurs esprits tant le berlinois avait fait forte impression. L’enceinte du restaurant accueillait des djs locaux : Julia Losfelt, Twenty9 et Kyu Steed. Si la sélection musicale était de bonne facture, de légères approximations se firent entendre par moment au niveau des transitions. Un détail pas anodin mais qui n’empêcha pas la bonne quinzaine de personnes présentes dans la salle de passer un bon moment.
A peine le temps de souffler, il fallait vite redescendre dans l’arène surchauffée pour voir la vedette de la soirée : Mr Carmack. Beaucoup moins « star » que Lunice ou Hudmo, mais sûrement l’un des producteurs les plus respectés dans le milieu. Jamais avare de travail, il produit et publie trois à quatres tracks par mois pour satisfaire ses fans toujours en quête de nouvelles pépites, la qualité est généralement toujours au rendez-vous.
3h05 : tout le monde est en bas, les organisateurs et les managers tous placés derrière l’emblématique Dj. L’excitation est palpable…
Pas du genre à faire dans la dentelle, le natif de San Francisco balança sans prévenir son remix de Kaaris «Chargé», la folie s’empara alors de la Maroquinerie et tout devint parfaitement incontrôlable ! En témoigne la vidéo ci-dessous, prise dans la fièvre du moment :
Enchaînant tuerie sur tuerie, le californien souriait lors de ses drops monstrueux et semblait presque stupéfait de l’accueil si chaleureux du public. L’affinité entre l’artiste et la foule déchaînée atteignit son paroxysme en milieu de set, les pépites s’enchaînaient les unes après les autres et les sons étaient toujours plus lourds, agressifs : une véritable claque du début à la fin !
Quelques litres de sueur en moins, les jambes en vrac mais toujours le sourire aux lèvres, on attendait de pied ferme le virtuose Jarreau Vandal. Jouant majoritairement ses propres sons et remixes comme le génial « Paradise », il clôtura magistralement ce concert avec une Future Bass très agréable, parfait remède pour les plus téméraires qui restèrent jusqu’à la fin.
6h : les lumières s’allumaient et la fatigue se ressentait sur les visages. On pouvait également discerner une petite lueur dans les yeux des derniers « survivants », sorte de complicité implicite qui faisait ressortir le fait qu’on venait de vivre quelque chose d’intense et d’extraordinaire.
Depuis plus d’un an, les organisateurs de concerts en France ont saisi l’engouement du public pour ce phénomène musical d’un genre nouveau, qui puise ses racines dans le hip hop et sa modernité dans la musique électronique. Le Festival des Nuits Sonores par exemple, connu pour sa programmation très techno, fit appel à Lunice et Rustie l’année dernière. L’after Party de Pitchfork, quant à lui, accueillit Sophie, Douchka. Peu étonnant alors, que ce genre de rendez vous soit devenu incontournable dans Paris et que cette seconde édition des Future fût un enorme succès.
De plus, ce que j’ai pu observer et qui est remarquable dans ces rendez-vous, en plus de la qualité des sets, c’est l’ambiance extraordinaire qui y règne. On est bien loin des clubs « house » dans lesquels on a pris l’habitude de sortir. Ici, les gens sautent, se bousculent, crient, vivent et profitent du moment. Les haters nous traiteront de « sauvages », mais tout se passe toujours dans un bon esprit. Une énergie incroyable qui a du et doit ravir les organisateurs de cette Future #2.
Pour les absents, pas de panique ! La soirée de clôture du Festival a lieu ce soir à la Bellevilloise. Encore une fois, une line up alléchante : Ryan Hemsworth, Hoodboi, San Holo et Tielsie.
Et s’il est trop tard pour avoir des places, les deux collectifs en charge de l’orga ont encore pas mal d’artistes d’envergure à vous proposer dans les semaines qui viennent : Kaytranada, Sango, Lido, Odesza… on ne vous en dit pas plus, vous aurez toutes les infos sur leurs pages Facebook et on vous fera nous aussi gagner quelques places.
Vive Future!, et longue vie à la Trap music!
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