Magazine Cinéma

Portrait de femme - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Jane Campion (1996 - USA, UK) avec Nicole Kidman, John Malkovich, Barbara Hershey, Martin Donovan, Christian Bale, Richard E. Grant, Viggo Mortensen, Valentina Cervi

Superbe, mais littéraire.

L'histoire : XIXe. Isabelle, une jeune Américaine, très courtisée, entend bien vivre sa vie librement et refuse les demandes de ses soupirants. Elle part en Europe, avec sa tante, veuve, dont le mari a fait d'Isabelle son héritière, au détriment de son propre fils, Ralph, qui n'y voit mal : il adore sa cousine et il est malade, condamné à plus ou moins brève échéance. Isabelle rencontre en Italie une femme qui semble s'intéresser à elle et partager ses idées d'indépendance... Isabelle la croit naïvement et la laisse lui présenter Lord Osmond, en fait son ex amant.

Mon avis : Ceux qui n'ont pas la fibre littéraire détesteront probablement ce film, adaptation d'un roman d'Henry James, le Proust américain. Donc le genre à prendre dix pages pour vous décrire une fleurette ! Perso, j'adore le XIXe et sa littérature ; et puis j'aime particulièrement Henry James, très sensible au sort des femmes et à leurs premières tentatives d'émancipation.

Et c'est donc en toute fidélité à l'écrivain que Jane Campion brosse ce "portrait de femme", respectant la lenteur détaillée du récit.

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La magnificence visuelle du film est incroyable, et comme dans La leçon de piano ou Bright Star, toujours empreinte d'une sensualité discrète et émouvante (un grain de peau, la délicatesse d'un tissu...). Perfection absolue des images, des costumes, netteté de la pellicule, et visage étourdissant de beauté de Nicole... à tomber par terre. Mais le fond touche aussi profondément ; Isabelle, éprise de liberté et idéaliste, se fait prendre au piège du mariage, comme toutes ses consoeurs de l'époque, et le paiera cher. Cela me donne une envie forcenée de relire immédiatement le bouquin.

L'interprétation de Kidman est superbe. Tout à la fois raide (comme l'époque le voulait, corset et moeurs obligent) et glaciale, mais si tendre et fragile... on s'émeut de la voir tomber dans tous les pièges qu'elle aurait tant voulu éviter... Elle incarne à merveille le paradoxe du personnage.

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Allergiques au romantisme, dans le sens littéral du terme (XIXe, sentiments et tourments), s'abstenir absolument !


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