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Concert : le romantique opéra français à la Philharmonie de Paris

Publié le 20 février 2015 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
© wikipédia

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Soirée de gala hier soir à la toute nouvelle Philharmonie. Marc Minkovski et ses Musiciens du Louvre nous ont proposé un florilège d’airs d’opéras en français de Meyerbeer à Massenet en passant par Verdi et Offenbach. Souvenez-vous nous vous en avions parlé lors de notre article consacré à la saison de la Philharmonie.

Soulignons avant tout le fait que José van Dam qui était annoncé dans la distribution n’était pas hier soir sur la scène. Pour nous prévenir, un simple mail, quelques jours avant le concert, pour nous informer de cette annulation sans explication aucune ni annonce de remplacement. Dommage, nous aurions bien aimé entendre la star belge.

Passons sur cette absence, car il y avait du beau monde sur le plateau. Tout d’abord Marc Minkovski qu’on a récemment pu lire et entendre concernant un fort différent avec la mairie de Grenoble financeur-tutelle des Musiciens du Louvre dont il assure la direction et qu’il a fondé à l’âge de dix-neuf ans. Ce chef français a une palette de compétences impressionnante, à l’aise dans Mozart (il est d’ailleurs le nouveau directeur artistique de la Mozartwoche de Salzbourg) comme dans Offenbach notamment dans un récital avec Anne Sophie von Otter mémorable. Quant à l’ensemble des Musiciens du Louvre, il représente une certaine idée de l’excellence à la française et est reconnu dans le monde entier.

Pour interpréter les airs du programme des chanteurs jeunes et prestigieux dont Julie Fuchs, la récente artiste lyrique de l’année pour les Victoires de la musique classique et qui fait partie des coqueluche du moment tant son charme opère sur les scènes de France et de Navarre et Stanislas de Barbeyrac, lui aussi de la promotion Victoires de la musique classique avec le titre de révélation lyrique. La très belle Marianne Crebassa, elle aussi adorée des publics et festivals français, complète la distribution féminine. Florian Sempey, ancien de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris et Nicolas Courjal, basse et dont la saison en cours l’emménera à Londres et Orange notamment, sont les deux derniers chanteurs de ce concert.

Alors on vous le dit directement : nous avons passé une très bonne soirée. Rarement nous avons été autant séduit par le choix des œuvres au programme. Le concert semblait être conçu comme un moment de plaisir pur et simple, plaisir partagé.

On commence par les voix, toutes plus belles les unes que les autres. Honneur aux femmes et mention spéciale à Marianne Crebassa qui nous a transporté par sa fraîcheur, son assurance et son timbre de mezzo tout aussi impressionnant que sa beauté et son interprétation. On en oublierait presque Julie Fuchs qui pourtant dans Massenet a été superbe offrant au public de la Philharmonie une interprétation gracieuse et claire de Manon, déclenchant les applaudissements avant la fin de l’air. Quant aux hommes le ténor Stanislas de Barbeyrac, excellent, a à nos yeux été un peu éclipsé par les très belles prestations du baryton Florian Sempey qui juste après l’entracte a électrisé la salle dans un air de Joseph Poniatowski puis avec le Duo de la mouche d’Offenbach. Mais surtout, nous avons adoré le basse Nicolas Courjal. Ce dernier nous a laissé sans voix dès son premier air. Nous avons vu sur scène un véritable chanteur d’opéras qui joue et chante à la fois, avec une facilité déconcertante. Meyerbeer, Berlioz et surtout Verdi avec le célèbre air Elle ne m’aime pas, ont permis au public d’apprécier l’impressionnante voix de ce basse que nous chercherons à réentendre dans les prochaines saisons.

Enfin, saluons l’orchestre et son chef Marc Minkovski. On est frappé par la jeunesse des musiciens de l’ensemble qui est impeccable de bout en bout, très bien servi par l’acoustique de la salle. Nous avons pu profiter d’un orchestre énergique, vivant, ludique… Quel plaisir ! Et dirigé par un Marc Minkovski sans estrade, qui vibre avec la musique, en est presque à danser, et dont les mouvements sont d’une fluidité et d’une pertinence rares. Tout paraît d’une (fausse) simplicité tant le chef maîtrise son sujet et va au-delà de la direction, donnant l’impression de jouer avec les musiciens et la partition. Un grand bravo.

Que dire de plus ? Nous avons été sous le charme pendant les trois heures de concert. Très applaudis et à juste titre, tous les artistes présents ont livré une prestation d’une fraîcheur et d’une beauté qui fait chaud au cœur.

Le dernier concert que nous avions vu aux Bouffes du Nord, souvenez-vous, ne nous avait pas laissé la même impression.



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