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Provveditori alle Pompe

Publié le 22 février 2015 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

En, 1476, la question des pompes (du luxe), d’abord attribuée à des tribunaux différents (Maggior Consiglio, Avogadori di Comun, Senato, etc.) a été accordé à trois sages aux coutumes, dans un collège de courte durée, dont le but était de s’assurer de la conformité des faits avec les lois somptuaires décidées par d’autres tribunaux.

Bref, une charge, un honneur, qui pouvait ressembler au travail de notre Cour des Comptes, de nos jours. Des personnages qui n’avaient aucun réel pouvoir, sauf celui de vérifier et d’informer sur l’étalage d’un luxe jugé un peu trop tapageur dans des domaines qui allaient des murs, de la décoration des tables et de leur approvisionnement jusqu’à la tenue vestimentaire des prostituées.

Toutefois, les sages notent, en 1505, que certains vêtements ont des formes, des couleurs qui, jamais dans cette ville ne furent utilisés. Suite à ce constat, une loi est votée : « … le investiture debbano essere integre e non traforade, non listate, non impfilade, né incordellade, né abbino dal casso (corpetto) in zozo fino al garzona pè alcuna cossa che far over imaginar se spossi ,né fiocchi, né franze né cordoni, né lavorarde sorta alcuna… » exit donc les décolletés garnis de franges, fleurs et cordons.

Quelques mois plus tard, ce sont les vêtements des jeunes filles qui provoquent l’indignation « che niuno porti lo zupone (giubba) senza colar che non si portino camicie » et on leur ordonne donc des pantalons simples, sans fioritures d’aucune sorte.

Le 14 février 1514, le Sénat a créé un système judiciaire spécial composé de trois membres élus.

Toutefois, ces surintendants devaient bien gêner les patriciens, car, le 22 février 1516, avec de grands cris, le Sénat s’est refusé à élire les trois Provveditori alle Pompe, qu’ils jugeait trop enclin à réprimer toute manifestation du luxe.

En 1559, trois des membres étaient désignés par le Grand Conseil et deux par le Sénat, et, preuve que le problème était important, ils furent rejoint, par la suite par un inquisiteur.

Un siècle plus tard, nous avons retrouvé 143 condamnations, de nobles, commerçants ou simples citoyens, pour le non respect des règles et pour transgression somptuaires.

Giacomo … teinturier, condamné à 25 ducats, pour avoir orné la robe de sa femme avec des garnitures.

Marc Zaner, mercier, condamné à 25 ducats pour avoir vendu des fanfreluches.

Santo Colombin, avocat, condamné à 50 ducats pour la tenue de sa femme.

Le N.H. ser Zanantonio Valier, de S. Giustina, condamné à 50 ducats pour une tenue en ormesin noir portée par sa femme.

Zanantonio Martinelli déclaré coupable d’avoir brodé des armoiries, condamné à 25 ducats.

Pasquetta, dite Moceniga, qualifiée de « putain publique » a été jugée pour s’être présentée en public habillée avec des choses interdites, sous ses vêtements portait une tenue de couleur avec une garniture d’or large de quatre doigts…

Francesco_Guardi


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