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2015 pourrait être l’année de l’« Internet of Me »

Publié le 24 février 2015 par Pnordey @latelier

Plus encore que l'« Internet of Things », l'« Internet of Me » se rapproche de l'expérience du consommateur et pose la question clé de l'usage des données.

Il s’agit de l’une des grandes tendances 2015 selon Accenture : l'«Internet of Me» ou Internet du moi, concept qui va au-delà de l’Internet des objets. Autrement dit l’Internet of Me tend vers l'ultra personnalisation des appareils connectés pour le consommateur, alors amené à vivre une expérience plaisante et engageante. Selon Gartner Research, 89% des leaders considèrent que l'expérience du consommateur sera l'élément déterminant de la compétitivité en 2016 – contre 36% il y a 4 ans. Par ailleurs, on s'attend à ce que les deux tiers des particuliers s'équipent d'un objet connecté d'ici les 5 prochaines années. Autant de statistiques qui sonnent l'émergence de nouveaux canaux marketing pour les entreprises, du « wearable » à la télé connectée. Mais il ne s'agit pas pour l'entreprise de procéder à une simple customisation des produits ou services. La démarche de l'entreprise s'inscrit dans une véritable volonté de se centrer autour de l'individu et son expérience en tant que consommateur. Partager ses compétences et son expertise par le biais de partenariats inter-entreprises devient alors une des clés de réussite selon l'étude.

L'exemple de Mercedes Benz et Coca Cola

Au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas début janvier, la marque automobile Mercedes Benz a présenté les fruits de sa collaboration avec Nest Labs sur ses modèles de voitures connectées et démontré son intérêt pour l’Internet of me. Grâce à une application, le conducteur est en mesure d'adapter la température de l'habitacle de sa voiture à celle de son lieu de résidence mais aussi de réguler la température de son chez soi à distance, à bord de la voiture. Les entreprises ont intérêt à considérer les objets connectés comme de nouveaux points de contact avec les consommateurs, quitte à placer la promotion et la vente de leurs produits ou services au second rang des priorités. Il faut pouvoir proposer une expérience ludique permettant d'attirer l'attention de l'utilisateur et possiblement de l'engager. Une fois ce premier lien tissé, l'entreprise peut alors présenter ses produits ou ses services.

C’est également ce qu’a compris Coca Cola. En Australie et en Asie Pacifique, la marque de soda, en partenariat avec Microsoft et TKM9, a mis en place des distributeurs de boissons digitaux qui en plus de la fonction classique de ventes permettent entre autres à l'utilisateur de participer à des jeux. Des fonctionnalités originales comme la reconnaissance faciale ou la géolocalisation rendent l'expérience d'autant plus plaisante. Les ventes enregistrées par ces machines auraient engrangé 12% de croissance en plus par rapport aux distributeurs traditionnels.

La confiance passe par une gestion des données rassurante

Bien que la multitude de données collectées par ces objets aide les entreprises à mieux cerner le consommateur individuel, elles ne sauraient oublier qu'une des composantes de l'Internet of Me est bien la confiance du consommateur envers la marque. Un exercice de haute voltige que semblent bien maîtriser les applications de « daily banking ». Ces applications, à l’instar de Bankin', malgré la très haute confidentialité des données utilisées, parviennent à séduire leurs utilisateurs comme le relève Laurence Allard, maîtresse de conférences en Sciences de la Communication.

Mais, si au service d'une expérience toujours plus poussée, Netflix ou Foursquare sont en mesure aujourd'hui de faire des recommandations extrêmement précises, très proches des goûts et préférences de leurs utilisateurs, la question de l'usage des données reste un thème sensible à l'ère du big data. Et pour cause, selon une étude menée par Accenture*, si 67% des individus se disent d'accord pour partager leurs données avec des entreprises, ce pourcentage chute à 27% dans le cas où l'entreprise les partage avec un tiers parti. Aujourd'hui 85% des managers interrogés par Accenture pensent que le consommateur moyen n'a qu'un faible aperçu de la manière dont l'entreprise utilisent ses données. Comme le relève Laurence Allard, il devient une nécessité pour les entreprises « d'être extrêmement claires sur la dimension de sécurité des données », ce qui passe par une communication transparente et le recours à des pratiques garantes de la sécurité:  rendre les données anonymes lors du traitement, les chiffrer lors de la transmission mais aussi montrer à quel point leur utilisation peut servir le consommateur – par le biais de recommandations intelligentes – tout comme l'intérêt général – utiliser les données au service de statistiques nationales sur la santé publique, par exemple. 

* Accenture Research a mené une étude mondiale auprès de 2000 managers, non spécialisés et spécialisés dans le secteur IT à travers 9 pays et 10 industries différentes.


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