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Foire du livre de Bruxelles : Entre marginalité et représentation négative

Publié le 02 mars 2015 par Joss Doszen

J’ai fait la foire du livre de Bruxelles !! :-)

Extraordinaire expérience.
J’ai eu la chance de collaborer avec Dominique Gillerot et l’ONG CEC, qui fait des choses extraordinaire dans la mise en avant des cultures des Afriques. J’ai partagé une scène tonique, rigolarde et faite d’exultation du verbe avec les auteurs Ramcy Kabuya et Fiston Mwanza. J’ai passé la soirée autour d’un verre avec en compagnie de Capitaine Alexandre, poète rempli de verve et des monuments comme Danny Laferrière, Rodney Saint-Eloi et…
Et j’ai pris le métro Bruxellois. Et...

Et je suis tombé sur l’affiche de la foire de Bruxelles. Je suis tombé sur ce truc qui squattait le badge accroché à ma poitrine depuis 24h, sans que j’y fasse attention...

Foire du livre de Bruxelles : Entre marginalité et représentation négative

Et là je me suis dit :

« Noooon !! je suis tombé dans une machine à remonter le temps qui m’aramené dans les années 50 !! »


et j’ai même, par réflexe, commencé à chercher du regard le sourire du noireaud banania ou le nègre àplume dans le cul de l’exposition universelle. Le grand-père de Karembeu, sûrement.
Parce que, franchement, quand on voit une image, même pas subliminale de ce type, à quoi pouvez vous penser ?

Le noir, le diable ailé, en amour, en extase, derrière la blanche – colombe – rousse à la paleur virginale, symbole de pureté.

Je suis de mauvaise foi ? Mon regard est rempli d’idées préconçues ? M’ouai… /h4> Je me suis dit, cette image doit avoir une symbolique, un truc lié à la foire, un truc qui expliquerait tout. Et j’ai fait tout le tour de la Tour-machin-et-taxi dans laquelle se tenait le foire et du livre. J’ai déambulé pendant 48h, à la recherche d’une raison qui expliquerait l’image, mais aussi le slogan qui lui a été , un temps, associé, « Les liaisons dangereuses »

Liaisons dangereux d’une jeune vierge blanche soumise à la bave de la souillure du diable noir ?

Bref…
J’ai crapahuté dans toute ce lieu de culture et, là encore, le choc !!
Ils sont où les auteurs des Afriques dans ce gigantesque lieu de culture ?

Attendez…nous sommes bien à Bruxelles ? Cette ville qui est l’une des plus metissées d’Europe et qui a une énorme histoire avec l’Afrique, avec mon Congo en particulier ?
Ah, oui. Des auteurs noirs ! Là !! Danny Laferrière. Fiston Mwanza Mujila et Jean Bofane (c’était bien là le minimum)… et c’est tout.
Ah, oui. Des livres des Afriques ! Là ! Perdus, telles des morpions dans une tonsure de Néanderthalienne, sur le Stand de Actes Sud ou du Seuil. Et j’ai cherché.
Oh miracle. Le stand des éditions SEPIA, le stand du CEC (en association avec le distributeur L’oiseau Indigo), il y a des littératures des Afriques !!

Donc, résumons.

Les belges ont mis cette image là, rempli de sous-entendus et de stéréotypes raciaux d’un autre âge (franchement, le noir-démon et la blanche virginale... QUI A PONDU CETTE AFFICHE !!?) comme symbole de leur foire du livre, l’image de la culture qu’ils veulent voir associer à leur pays et... ceux d’Afrique, ceux d’origine des Afriques, y sont totalement absents. A quelque trois Alibis près. Si j’étais de mauvaise foi, j pourrais penser que qu’on nous fait comprendre, de façon presque pas subliminale, que l’Afrique est, et restera, à la marge du plat pays qui n’est – décidément – pas le mien.

PS  : Ah oui, j’ai failli oublier, j’étais à la foire du livre dans le cadre du collectif « Palabres autour des arts », pour mener une table ronde sur le thème : « Les littératures des Afriques : De la marginalité à la lumière » .
Ben, j’ai pu me rendre compte qu’en Belgique, sur la foire du livre, il y avait délestage.


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