Cinq généraux, un amiral et deux chefs
des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche)
assis face à face : la sous-commission pour la fin du conflit armé
colombien se réunissait pour la première fois, jeudi 5 mars, à
La Havane. Elle a pour premier objectif la signature d’un cessez-le-feu
bilatéral et définitif. C’est l’instruction donnée par le président
colombien, Juan Manuel Santos (centre droit).
Chargée de faire des propositions, la sous-commission a un rôle
technique sans pouvoir de décision. Celui-ci appartient aux négociateurs
du gouvernement et de la guérilla, qui tentent, depuis plus de deux
ans, de trouver un accord de paix pour mettre fin à un conflit intérieur
vieux d’un demi-siècle. Les pourparlers se tiennent à Cuba. Analystes
et observateurs considèrent que l’arrivée des généraux constitue un pas
décisif : « La parole est aux guerriers et c’est bon signe », résume Leon Valencia, le directeur de la Fondation paix et réconciliation.
M. Santos, qui a fait de la paix négociée une priorité absolue, a
changé son fusil d’épaule, ou du moins sa stratégie. Le chef de l’Etat
s’était jusqu’à présent opposé à un éventuel cessez-le-feu avant la
signature d’un accord de paix définitif. Il jugeait nécessaire de
maintenir la pression militaire sur la guérilla pour la contraindre à
négocier et éviter qu’elle profite de la main tendue par le gouvernement
pour se refaire une santé sur le terrain. En décembre 2014, les FARC
avaient décrété, pour la première fois de leur histoire, un « cessez-le-feu unilatéral indéfini »
Source : LeMonde