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[Critique] En Route!

Par Régis Marton @LeBlurayphile

en-route-affiche-france-dreamworks-animationEN ROUTE !

Titre original : Home

Un film de : Tim Johnson

Avec : Jim Parsons, Rihanna, Steve Martin, Jennifer Lopez, Matt L. Jones, Brian Stepanek, April Lawrence, Stephen Kearin

Les Boovs, aliens à l’ego surdimensionné, choisissent, pour échapper aux Gorgs leurs ennemis jurés, de faire de la Terre leur nouvelle planète d’adoption mais Oh, l’un d’entre eux, va révéler accidentellement la cachette de son peuple… Contraint de fuir, il fait la connaissance de Tif, une jeune adolescente, à la recherche de sa mère. Ensemble, ils vont devenir d’improbables fugitifs embarqués dans l’aventure de leur vie et vont réaliser que les enjeux auxquels ils font face sont beaucoup plus complexes que de simples mésententes intergalactiques.

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Un défi commercial avant tout…

Il s’agit de voir l’état du marché pour constater que l’animation est celui des genres hollywoodiens qui s’est le plus embourbé dans ses propres objectifs de marketing. Le récent triomphe de La Grande Aventure Lego et le tapage commercial autour des Minions de Moi, moche et Méchant sont les meilleurs preuves que, plus que les films eux-mêmes, la vente de jouets et autres produits dérivés sont devenus la priorité des studios d’animation. La situation financière particulièrement délicate de Dreamworks, dont seul Dragons 2 est rentré dans ses frais ces dernières années, les obligeait à suivre cette tendance de merchandising. C’était déjà le sentiment que donnaient leurs Pingouins, sorti il y a quelques semaines, ainsi que le visuel de ce nouveau film où les fameux Boovs ont tout l’air de n’être que des ersatz violacés des Minons. Et la bande-annonce, réduisant Home (ou En Route si vous préférez cette improbable traduction en français) à la sympathie entre une petite fille et un extravagant fugitif xénomorphe, ne laissait présager qu’une vulgaire redite de Lilo et Stitch avec la présence de Rihannba en guise de doubleuse pour unique argument novateur.

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… mais un film moins crétin qu’il n’y parait…

Finalement, Tim Johnson, qui signe là son premier film en solo ayant droit à une sortie ciné, nous fait une proposition de cinéma plus mature que pouvait ne nous le faire craindre sa promotion. Plus que de simples figurines destinés à être distribués dans des Happy-meals, les Boovs sont des créatures attachantes qui méritent d’être étudiées. Leur êxtrême lacheté et leur obsession pour l’uniformité peut en effet être perçu comme un reflet acerbe de l’humanité. Ceci est particulièrement vrai lorsque l’on réalise que si Oh est rejeté par les siens, c’est parce qu’il est le seul d’entre eux à réclamer une interaction sociale plutôt que de passer son temps la tête plongée dans sa tablette numérique. En route se révèle en cela être le premier film d’animation depuis très longtemps à proposer aux enfants à qui il s’adresse directement une leçon de vie louable.

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…et une sympathique aventure familiale!

En dehors de cela, le buddy-movie qui se créé entre Tip et Oh, dont les doublages par Rihanna et Jim Parsons sont pleins de bonne humeur, est une sympathique histoire. Absolument pas originale dans son déroulement mais pourvue de bonnes surprises (le passage par Paris fait plaisir et le face à face avec le Gorg est étonnamment subtil), cette comédie enfantine est un bon divertissement à la hauteur (c’est devenu rare) des dessins-animés qui alimentèrent notre jeunesse de futurs cinéphiles.

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En conclusion, Dreamworks joue le tout pour le tout avec ce petit film d’animation qui (techniquement parlant) n’arrive pas à la cheville de Dragons, mais devrait, au mieux, trouver un meilleur accueil que leurs précédents Turbo, Croods et autres M. Peabody et Sherman. Loin d’être désagréable à voir, contrairement à un nombre croissant d’animations pour enfants, En Route pourra être le prétexte d’une sortie ciné sans prise de tête.

Les attentes pour l’édition collector

A moins que les Boovs n’aient d’ici là été détourné en une série dérivée, pas grand-chose. L’animation bénéficiant d’une bonne 3D (encore une fois c’est chose rare !), autant le voir sur grand écran. Mais puisque le film ne mérite pas d’être revu, sa sortie en Blu-ray ne sera que l’occasion de faire un jolie cadeau de fin d’année à une petite nièce qui l’aura raté.


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