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Santé : un nouveau dépistage du cancer colorectal

Publié le 08 mars 2015 par Blanchemanche
#cancercolorectal

Un procédé simple et fiable permettra bientôt de détecter précocement le cancer du gros intestin. Une avancée considérable, car la maladie est souvent diagnostiquée trop tard.

Alain Ducardonnet

Santé : un nouveau dépistage du cancer colorectalASK Media

La découverteLancé en 2014, le troisième plan cancer, mis en place par François Hollande, favorise le dépistage. Depuis cinq ans, le cancer colorectal fait l’objet d’une campagne nationale de dépistage avec un test, l’Hemoccult, donné par le médecin généraliste.Mais celui-ci n’est pas très pratique à réaliser, car il implique plusieurs prélèvements de selles, et ses résultats ne sont pas précis. Un nouveau test, dit immunologique, plus simple et beaucoup plus performant, a été validé, il sera distribué dans les semaines à venir.Comment ça marcheAvec 42 000 nouveaux cas estimés en 2012 selon l’Institut national du cancer (Inca), le cancer colorectal ou cancer du gros intestin est le troisième cancer le plus fréquent en France, après ceux du sein et du poumon. Il représente la deuxième cause de décès par cancer (après celui du poumon), avec plus de 17 500 décès en 2012, dont 52 % chez l’homme. Mais, quand il est diagnostiqué tôt, ce cancer peut être guéri neuf fois sur dix. Le problème, c’est qu’il évolue sans symptôme pendant des années. La plupart du temps, il commence par un polype sur la muqueuse de l’intestin. Cette petite excroissance bénigne devient, dans certains cas, cancéreuse. Le diagnostic se fait souvent trop tard, imposant de la chirurgie et des traitements lourds.Ce polype peut saigner de façon discrète et aléatoire. La recherche de sang dans les selles, invisible à l’œil nu, a posé le principe du test Hemoccult, validé en 2009. Réalisés à la maison, six petits prélèvements de selles sont étalés sur une bandelette imprégnée d’un réactif chimique. Quand le résultat est positif, on fait une coloscopie, et si les images de la paroi intestinale montrent un ou des polypes, on les enlève pour les analyser. On évite l’évolution vers un cancer ou, si la maladie est déjà déclarée, on peut la traiter à son début avec de grandes chances de guérison. L’Hemoccult était un premier pas intéressant, mais il présente de nombreux faux positifs : pour dix coloscopies réalisées après des résultats de test positifs, neuf seront normales.Pour améliorer les choses, un nouveau test, immunologique, a été mis au point. « Il repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine (un composant des globules rouges) dans les selles, grâce à l’utilisation d’anticorps spécifiques. Cela éliminera une source d’erreur : l’hémoglobine détectée peut aussi être d’origine animale et venir de l’alimentation », explique Frédéric de Bels, responsable du dépistage à l’Inca. Les différentes études ont montré la grande sensibilité de ce test immunologique. « Il permettrait de détecter deux fois plus de cancers débutants, et surtout quatre fois plus de polypes précancéreux que l’Hemoccult », précise Frédéric de Bels. De la même façon, un résultat positif doit toujours être confirmé par une coloscopie, mais celle-ci sera réalisée à meilleur escient. De plus, le test immunologique est plus simple : il repose sur le même principe que l’Hemoccult, mais un seul prélèvement de selles suffit, contre six actuellement.Bientôt disponible
L’Inca et la Caisse d’assurance maladie ont presque finalisé les démarches scientifiques, industrielles et logistiques. Le test immunologique va donc faire partie du programme de dépistage dans les semaines à venir. Un kit complet sera proposé gratuitement par les généralistes à toute personne âgée de 50 à 74 ans (95 % des cancers sont diagnostiqués après 50 ans) ne présentant ni symptôme ni antécédent. Pour les personnes à risque élevé (antécédent personnel ou familial de cancer colorectal), un avis spécialisé ou une coloscopie seront demandés d’emblée. Le dépistage sera répété tous les deux ans. « Cette simplification permettra d’augmenter la participation au dépistage organisé du cancer colorectal en France. L’objectif européen est de 45 %, nous en sommes pour l’instant à 31 % », selon Frédéric de Bels. On espère ainsi faire baisser la mortalité et améliorer la qualité de vie des malades, avec des traitements moins lourds.http://www.leparisien.fr/magazine/plaisir/sante-un-nouveau-depistage-du-cancer-colorectal-25-02-2015-4557361.php#xtor=AD-1481423552

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