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« The Lazarus effect », ou les éternelles ficelles du cinéma d'épouvante

Publié le 11 mars 2015 par Toulouseweb

Il y a quelque chose de bien, dans le cinéma d’horreur et d’épouvante, c’est qu’il est très souvent prévisible  on sait, en gros, à l’avance, ce que l’on va voir. Mais, petite précision utile, il est plus chic de dire aujourd’hui «  cinéma de genre ». C’est une catégorie un peu fourre-tout, qui désigne en fait des films à petit budget, et dont la destination première est le public des 15-25 ans, brefs les « djeuns », dont parlait Jack Lang autrefois.
Mais revenons à « The Lazarus effect », sorti dans une certaine discrétion, sans beaucoup de projections de presse (ce qui est en général mauvais signe…). Une bizarrerie, tout d’abord : le film n’est plombé, en France tout au moins, d’aucune interdiction (ni aux moins de 12 ans, ni aux moins de 16 ans)  tout le monde peut donc aller le voir, bien que ce ne soit pas vraiment ce que l’on pourrait appeler un « film familial ». Mais l’absence d’interdictions peut aussi indiquer au public « djeuns » qu’il n’y a pas grand-chose dans ce film qui soit excitant ou choquant… ce qui ne va pas inciter ce public-là à aller le voir. Dès qu’il y a interdiction, il y a interdit, donc il y a désir, tous les psychanalystes vous le diront.
Bref, dans ce film, nous sommes dans un milieu universitaire, dans lequel on pratique des recherches sur la mort clinique, et sur cette fameuse « zone blanche » , dont parlent, paraît-il, tous les gens qui ont vécu une période d’arrêt cardiaque, mais que l’on a réussi à ranimer, dans un délai plus ou moins long. Le thème n’est pas inintéressant du tout, mais, comme le film s’adresse à un public de 15-25 ans, les personnages principaux, à part un couple de chercheurs qui ont 40 à 50 ans, sont des jeunes adultes, ou de grands ados, d’une vingtaine d’années, dont on se demande ce qu’ils font là, dans ce laboratoire de recherches.
Au niveau cinéma, les références à l’un des grands classiques du genre, « Shining » de Stanley Kubrick, sont assez nombreuses, et les effets spéciaux sont assez basiques, comme dans la série des « Paranormal Activity ». On utilise abondamment la musique pour faire monter le suspense (très facile, dans ce genre de cinéma, souvenez-vous de la musique des « Dents de la mer », de Spielberg)  mais ce qui est franchement insupportable, c’est, au niveau du scénario, cet espèce de salmigondis entre la religion catholique et les obsessions, les névroses du personnage féminin principal.
Comme vous le pensez déjà, tout ceci se termine très mal, mais, bien que le film soit assez court (1h24), on voit, on sent le temps passer, ce qui est un comble pour un film aussi court ! heureusement, à la fin, il y a un générique de quatre minutes dans lequel on n’oublie personne, même pas la technicienne de surface qui a balayé le plateau de tournage. Il faut savoir rendre hommage à tous les talents, même les plus humbles !
La chronique cinéma de Toulouseweb par Christian Seveillac

Date
Du 11/03/2015 au 19/03/2016

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