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L'Islande, sortie de la crise, dit "non, merci" à l'Union européenne

Publié le 12 mars 2015 par Plusnet
L'Islande annonce avoir retiré sa candidature à l'Union européenne, deux ans après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement eurosceptique de centre droit. Elle table sur une croissance forte de 4,2% en 2015.
L'Europe s'est arrêtée à Reykjavik. L'Islande a annoncé ce jeudi avoir retiré sa candidature à l'Union européenne, deux ans après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement eurosceptique de centre droit qui promettait de mettre un terme au processus lancé en 2009. Le ministre des Affaires étrangères, Gunnar Bragi Sveinsson, indique dans un communiqué avoir fait part de cette décision à la Lettonie, qui préside l'UE.

"Mieux en dehors de l'Union européenne"

"Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne", écrit le ministère sur son site internet. Dès son accession au pouvoir en avril 2013, alors que les stigmates de la crise sont encore sensibles, le parti de centre droit avait mis un terme aux discussions initiées par son prédécesseur de gauche. La candidature de l'Islande avait été déposée après une grave crise financière avait ébranlé la confiance des citoyens dans leurs institutions, et suscité l'envie de rejoindre la zone euro, au vu de la chute de la valeur de la couronne.
La situation économique est favorable au gouvernement dirigé par Sigmundur David Gunnlaugsson, du Parti du progrès. L'activité économique de l'Islande a dépassé en 2014 son niveau d'avant la crise financière de 2008, a indiqué l'institut statistique national. À prix constants, le produit intérieur brut a battu l'an dernier, grâce à une croissance de 1,9%, son record qui datait de 2008. Alors qu'en zone euro, la croissance n'a été que de 0,9%.

"Manque de boulots qui paient bien"

Le secteur financier a été restructuré et l'économie est repartie sur d'autres bases, avec le tourisme et la pêche comme piliers. Le pays garde tout de même des marques de cette crise, avec, entre autres, le contrôle de capitaux qui doit l'empêcher de se vider de ses devises, et des ménages qui restent endettés.
"On ne peut pas dire que l'économie se soit complètement remise. Avec la croissance de la population le PIB par tête reste plus bas qu'en 2008, et même si nous ne manquons pas d'emplois nous manquons de boulots qui paient bien, surtout pour les jeunes diplômés", a affirmé à l'AFP Asgeir Jonsson, professeur d'économie à l'université d'Islande.
Si en 2014 la croissance économique a diminué, après 3,6% en 2013, la banque centrale table sur une reprise forte en 2015, avec 4,2%. Selon elle, le pouvoir d'achat des ménages devrait être aidé par une inflation faible et le maintien de hausses de salaires importantes.

Divergence sur les quotas de pêche

Tous les liens ne sont pas rompus avec l'Europe, loin de là. L'Islande a dit vouloir maintenir "des relations et une coopération étroites" avec l'Union, avec laquelle le pays est lié via l'Association européenne de libre échange (AELE) et la convention de Schengen, qui permet la libre circulation des personnes.
Mais une question reste en suspens: comment combler le fossé entre Bruxelles et Reykjavik sur les quotas de pêche, pilier de l'économie islandaise. Ce sujet épineux n'a jamais été abordé lors des négociations entre juin 2011 et janvier 2013.

Source : Lexpress


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