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Exposition «Étonnantes affinités» dans la collection du Château d’Eau au couvent des Jacobins | Toulouse

Publié le 13 mars 2015 par Philippe Cadu

Robert Doisneau Mademoiselle Anita, Paris 1951Willy Ronis Le nu provençal, 1949www.galeriechateaudeau.org/

Du 14 mars au 7 juin 2015

Vernissage samedi 14 mars à 11h

170 photographies de la collection de la Galerie du Château d’ Eau seront exposées au couvent des Jacobins
Le Château d’Eau à 40 ans. Imaginée et portée par Jean Dieuzaide, cette institution s’est toujours inscrite dans une démarche d’excellence au service de la création et de l’éducation des publics. Sa vocation première est de présenter des expositions d’auteurs interrogeant le langage de la photographie et enrichissant son vocabulaire. Mais elle se complète d’un Centre de ressources riche de milliers d’ouvrages spécialisés et d’une collection de près de 4 000 épreuves.
Cette collection initiée dès les débuts de la structure, s’est enrichie au fil des expositions présentées. Elle est ainsi le reflet d’une politique de programmation.

André Mérian Dune de Zanvort, Pays -Bas, 2007
Elina Brotherus Nu endormi, 2003
L’exposition « Étonnantes affinités » est un choix dans cette collection mettant en écho les différentes générations, les démarches et les approches stylistiques, soulignant ainsi la force de la poésie visuelle de chacun des auteurs. D’August Sander à Charles Fréger, de Robert Doisneau à Mohamed Bourouissa, de William Klein à Gaël Bonnefon, de Caroline Chevalier à Willy Ronis, de Denis Brihat à Valéry Lorenzo, elle croise le travail de grands noms de l’histoire de la photographie avec celui de ceux qui font la création d’aujourd’hui.
Des auteurs d’ici et d’ailleurs. Elle souligne les correspondances, les parentés, qui se nouent malgré les démarches en rupture avec le passé, les différences d’époques ou l’évolution technologique. En cela, elle a l’ambition de confirmer la place de la photographie dans le champ de l’art.

Collectionner la photographie comme art

Caroline Chevalier Laurie, Nîmes 2006
Exposition «Étonnantes affinités» dans la collection du Château d’Eau au couvent des Jacobins | Toulouse
C’est l’histoire d’une conviction, celle que la photographie est un art, même lorsqu’elle n’était pas reconnue comme telle. Malgré l’omniprésence des images de notre culture, malgré un grand nombre de « collections » de photographies dans les musées et institutions, collectionner la photographie relève d’un acte réfléchi et engagé. Celui de participer à élever la photographie comme « art », au-delà de son être premier de document, jusqu’à l’abstraction d’une oeuvre.
La collection du Château d’Eau débute en 1975, avec l’achat de deux photographies de Robert Doisneau, suivis d’autres acquisitions qui ne devaient plus s’interrompre. A la même époque, en 1978, le Musée d’Orsay commence à rassembler une collection photographique contribuant à faire du tirage photographique un objet précieux, voué à une illustre postérité.
Déjà, des collectionneurs privés, au gré du coeur et du hasard s’ouvrent à l’achat de
tirages photographiques dits de collection.
« Collectionner des photographies, c’est collectionner le monde » écrivait Susan Sontag dans son essai « Sur la photographie ». Chacun peut ressentir le vertige d’une telle entreprise. Le parallèle entre l’acte photographique, comme prélèvement d’un fragment du réel peut s’apparenter au regard du collectionneur. Mais dans une collection publique, ce travail de sélection, n’est pas d’abord le reflet de la personnalité ou du « goût » du collectionneur. La collection prospecte une histoire de la création, cherchant sans cesse à l’anticiper. La dynamique d’une collection vivante, contemporaine réside dans son développement, en temps réel, par l’exercice délicat de captation de nouvelles pertinences, au fil de la programmation d’expositions. Jean Dieuzaide en tant que directeur du Château d’Eau qualifiait
la collection d’« histoire vivante de la photographie par ceux qui l’a font ». Ce « ça a été» collectif, permet de contextualiser les influences historiques, remixer les approches, pour éclairer de nouveaux chemins, parier sur l’émergent, au risque de l’errance ou de
l’incertitude. Ce faisant, elle contribue à la création photographique elle-même.
La collection ne se limite pas à un « recensement », elle est un outil pour produire, montrer, tisser des liens entre les artistes et le publics. Cette « cueillette » photographique, aussi inestimable que modeste, prend corps et sens par la réception du public.

Couvent des Jacobins rue Lakanal 31000 Toulouse.
L’exposition est ouverte du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00 Renseignements 05 61 77 09 40 / 05 61 22 23 82


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