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Comme une grenouille sur son nénuphar, Tom Robbins

Publié le 13 mars 2015 par Cloizzo @mange_livres
Comme une grenouille sur son nénuphar, Tom Robbins
Comme déjà dit et répété sur ce blog, Gallmeister (et sa collection de poche "Totem") fait partie de ces rares éditeurs pour lesquels j'estime qu'on peut y aller les yeux fermés ou presque - cf. les très nombreux romans cultissimes qu'il propose (les excellentes rééditions de Ross Macdonald, la fabuleuse série des Craig Johnson, l'intrigant Trevanian, ou encore le très bon Signal - et je suis loin d'être exhaustive). 
"Ce jour-là, la Bourse tombe de son lit et se brise la colonne vertébrale : c'est le pire jour de ta vie".
Ça ne va pas fort pour la narratrice Gwendoline. Tradeuse moyenne de Wall Street, elle vient de se planter gravement sur ses derniers investissements et elle est sur le point d'être virée à la veille du week-end de Pâques ; sa vie sentimentale est dans l'impasse, et le singe domestique de son mec s'est fait la malle. Elle se lance sans grande conviction à sa recherche dans Manhattan, secondée par sa copine Q-Jo, une énorme voyante. C'est dans ce contexte de crise existentielle qu'elle tombe sur Larry Diamond, une ex-star de la bourse de retour d'un voyage à Tombouctou. Croisée des chemins : retour vers la vie plan-plan et l'argent facile ou départ vers l'aventure et l'inconnu ?
J'ai lu (ou plutôt dévoré) ce roman dans une période vraiment pas marrante, et je peux garantir que c'est un formidable vecteur de déconnexion. Je crois bien que je n'ai jamais autant ri à la lecture d'un bouquin, parce que La grenouille est d'un humour hors-normes.
Mais le plus fort, c'est que notre Grenouille n'est pas seulement mortellement drôle, non. Elle est aussi terriblement profonde et, finalement, assez cynique et décapant, quand elle passe au vitriol les mythes fondateurs de l'Amérique contemporaine. Un cocktail franchement détonnant pour ce roman-culte, secoué en tous sens à toute berzingue, totalement débridé, et qui déménage franchement.
Bref, c'est jubilatoire.
Moins emballée, en revanche, par Même les cow-girls ont du vague à l'âme (en dépit de mon enthousiasme initial et d'un titre qui casse tout). A surveiller, très bientôt, la sortie poche d'Un parfum de jitterburg, l'occasion de retenter le coup.

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