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ANGKOR (Cambodge)

Publié le 19 mars 2015 par Aelezig

Angkor est un site archéologique composé d'un ensemble de ruines et d'aménagements qui fut une des capitales de l'Empire khmer, existant approximativement du IXe au XVe siècle. Ces ruines sont situées dans les forêts au nord du Tonlé Sap, en bordure de la ville de Siem Reap. Classées depuis 1992 au patrimoine mondial par l'UNESCO, elles attirent plus d'un million de visiteurs par an, constituant ainsi la principale attraction du tourisme au Cambodge.

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Si l'histoire retient le IXe siècle pour la fondation d'Angkor, les ruines de ce site ne seraient que la partie connue d'une présence remontant à l'âge du bronze et révélée la nécropole de Koh Ta Méas, datée d'au moins 1800 avant notre ère.

Pas moins de vingt-sept sépultures ont été dégagées, avec leurs nombreuses offrandes. Les squelettes humains des cinquante-neuf individus identifiés sont d'une grande valeur pour la connaissance du peuplement préhistorique du Sud-Est asiatique continental.

L'empire khmer est fondé au début du IXe siècle par Jayavarman II. L'un de ses successeurs, Indravarman I, entreprend des travaux d'aménagement hydraulique qui seront la base de la prospérité de la région. Il est aussi à l'origine du premier édifice encore visible, le Preah Kô, consacré en 879 et construit en brique comme tous les monuments antérieurs, inaugurant plus de trois siècles d'apogée de l'architecture khmère.

Le premier temple-montagne, configuration caractéristique de la cosmologie hindouiste, est édifié par ses soins en 881 au Bakong. Ces temples-montagnes adoptent une symbolique du mont Meru, axe du monde et séjour mythique des dieux en 5 niveaux concentriques hérissés de 109 tours.

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Les successeurs d'Indravarman, notamment son fils Yaśovarman crédité du titre de « créateur d'Angkor », entreprennent des aménagements gigantesques, avec construction de digues et édification de monuments, désormais en pierre : le Phnom Bakheng, le Mebon oriental, et le Prè Rup. Les temples-montagnes utilisent des collines naturelles : Phnom Dei, Phnom Bok, Phnom Krom.

Après une période de troubles pendant laquelle la capitale du royaume khmer est transférée à Koh Ker, Sūryavarman Ier réinstalle un pouvoir fort à Angkor. Ses successeurs continuent de bâtir.  

Les grands rivaux des Khmers, les Chams occupent Angkor quelques années avant que Jayavarman VII en reprenne possession (1181) et établisse le bouddhisme mahayana comme religion officielle. Les constructions prennent de l'ampleur avec l'enceinte d'Angkor Thom et le Bayon, puis le Ta Prohm, le Preah Khan et leurs tours ornées de gigantesques visages du Bouddha souriant sont construits successivement pendant le XIIe siècle. À cette époque, la capitale khmère compte près d'une centaine de temples. Mais l'un de ses successeurs, Jayavarman VIII, dès son avènement (1243), impose le retour à l'hindouisme et détruit de nombreuses sculptures du Bouddha.

Puis le bouddhisme reprend le dessus au milieu du XIVe siècle, sous sa forme theravada. Cette nouvelle voie religieuse, beaucoup plus simple dans son approche du sacré, généralise les constructions légères dont seules subsistent quelques terrasses bouddhiques, réemployant souvent les blocs de pierre des édifices antérieurs.

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Le déclin du royaume Khmer est ensuite rapide, son territoire rétréci par la sécession des Thaïs du royaume de Sukhothaï et ravagé par des guerres incessantes avec ceux-ci et les Chams. Angkor est définitivement abandonnée comme capitale vers 1431, après sa prise par les Thaïs du royaume d'Ayutthaya. Au cours des XVe et XVIe siècles, des moines bouddhistes s'approprient le site. Puis il est peu à peu laissé à l'abandon et, pour la plus grande part, enseveli sous la végétation foisonnante de la jungle tropicale. La période sinistre des Khmers rouges le rend inaccessible aux visiteurs.

Angkor a connu l'un des effondrements les plus méconnus de tous les temps. A son apogée, il domine une large frange de l'Asie du Sud-Est continentale, de la Birmanie, à l'ouest, au Viet Nam, à l'est. Angkor compte pas moins de 750 000 habitants et couvre une superficie d'environ 1000 km2. Les spécialistes ont avancé de nombreuses explications mais la plus probable est la suivante : Angkor aurait été condamnée par cette même ingéniosité qui avait provoqué sa prospérité ; elle perd le contrôle de l'eau, la plus vitale des ressources. Des sécheresses sévères et prolongées, ponctuées par des pluies torrentielles, auraient anéanti le système hydraulique. Le pouvoir se déplace vers Phnom Penh, au XVIe siècle, après une période de moussons irrégulières.

Le temple d'Angkor Vat a été le seul monument entretenu constamment par des moines bouddhistes.

C'est en 1861, début de la conquête de la Cochinchine par la France, que le naturaliste Henri Mouhot explorant la région avec l'abbé Sylvestre permet la redécouverte d'Angkor Vat puis d'Angkor Thom. Une seconde exploration, de 1863 à 1866, menée par Ernest Doudart de Lagrée sera beaucoup plus exhaustive.

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De nombreuses missions d'exploration se succèdent alors jusqu'à la longue présence d'Étienne Aymonier, nommé représentant au Cambodge en 1879. Celui-ci organise la traduction des nombreuses inscriptions, reconstitue l'histoire du royaume khmer. Rentré en France à l'issue de sa mission (vers 1886) il publie de nombreuses études, un dictionnaire et de multiples articles qu'il rassemble à partir de 1900 dans son grand ouvrage Le Cambodge.

Depuis le début du XXe siècle, le site d'Angkor est patiemment réhabilité par des archéologues, notamment par ceux de l'École fFançaise d'Extrême-Orient.

En 1993, alors que la guerre civile s’estompe, l'UNESCO lance un programme de préservation du site. Mais affaiblie par les divergences d’opinion politique de ses dirigeants, l’autorité ne peut lutter contre le développement anarchique de projets touristiques ni contre la lutte acharnée que se livre les différents pays pourvoyeurs d’aide qui chacun veulent se voir octroyer un temple à restaurer.

En 2001-2012, une étude archéologique à grande échelle, le Greater Angkor Project a rassemblé l'Université de Sydney, l'École française d'Extrême-Orient, et l'APSARA avec le support de l'Australian Nuclear Science and Technology Organisation. Elle a étudié les raisons du déclin d'Angkor et de son abandon en 1431, avec l'intention d'en tirer des enseignements sur l'exploitation durable des ressources naturelles pour l'agriculture. Les premiers résultats de ces recherches ont permis l'établissement d'une nouvelle cartographie du site.

Ils confirment qu'Angkor était bien l'un des plus vastes complexes urbains de l'ère pré-industrielle, bien plus étendu que ce que l'on croyait jusqu'alors.

A voir un jour !

D'après Wikipédia


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