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Un smic à deux et on vit bien, merci.

Publié le 19 mars 2015 par Eclectikgirl

Je ne pensais pas que cela pouvait être un sujet tabou.
C’est en lisant l’article du blog « Aimer les dimanches » que je m’en suis rendue compte.
Et vu que mon commentaire de réponse aurait été un peu (trop) long, j’ai préféré réagir sur mon blog.

En fait, je suis totalement d’accord avec elle, car je suis très peu dépensière.
Si je dois malgré tout faire un achat, ça ne sera jamais sur un coup de tête, je vais d’abord évaluer si j’en ai réellement besoin. Peut-être pas comme Laura, en proratisant le coût d’un Tee-shirt sur 12 mois… encore que c’est une excellente technique pour réguler ses dépenses !

shopping penelope bagieu
   Illu : Pénélope Bagieu

Elle explique que dans son enfance, même si elle n’a manqué de rien, il fallait faire attention et que les fins de mois pouvaient être difficiles.
Elle explique son rapport à l’argent par cet environnement d’économat qui a jalonné toutes ces années.

Ça m’a fait réfléchir sur ce qui fait qu’une personne va devenir dépensière.
Ou radine, raisonnable, impulsive …
Le contexte social initial, oui. Mais non. Pas que. Car je connais des personnes qui d’avoir eu cette impression de privation étant jeune, ont désormais un besoin viscéral d’abondance et de possession. Pour se prouver… qu’ils ont réussi.
Dans le cadre de mon travail, j’en vois beaucoup qui vivent au dessus de leurs moyens.
Parce qu’ils estiment ne pas valoir moins, en tant qu’individu, qu’une personne aisée et ils s’autorisent donc à acheter les mêmes objets et à tenter d’avoir le même niveau de vie.
Car la société actuelle tend à cela : réduire la valeur d’un individu à ses possessions.

A contrario, ce n’est pas parce qu’on est issus d’un milieu où l’argent n’était pas un problème qu’on a pas la notion de l’argent. C’est un peu mon cas, d’ailleurs.
Sans être immensément riches, je n’ai jamais entendu mes parents se plaindre de galères financières. On mangeait bien et équilibré, resto de temps en temps, on partait 2 semaines en vacances par an, on était inscrits à des clubs de sport …Mais c’est vrai qu’en y repensant, on avait pas de fringues de marques, rien qui flatte l’égo, rien qui ne serve le culte de l’apparat. Donc oui, mon contexte familial a influencé mon rapport à l’argent, finalement !!
Aujourd’hui, selon les critères de certains, je suis « radine ».
Je préfère dire que je ne ressens pas le besoin de posséder la plupart des objets que permet d’offrir l’argent.

Donc, finalement, d’où vient ce besoin qu’ont certains de dépenser toujours plus ?

* le contexte social initial : on reproduit ou on déni l’environnement dans lequel on a été élevé.

* le besoin de reconnaissance : l’argent et l’apparat de réussite que cela offre au yeux du monde. Croire que notre valeur intrinsèque dépend de ce qu’on achète.

* le goût des belles … choses ? Mais en général, les personnes qui mettent cher dans un produit, n’en achète pas seulement 1 ou 2 par an, et ne sont pas dans une optique minimaliste/éthique.

Tu l’auras compris, je dépense peu.
Mais comme Laura, j’avoue être un peu dans le jugement.

Lorsque j’entends des gens qui sont factuellement dans la même situation que moi (niveau de revenu/charge équivalent) se plaindre d’être rik-rak, voire en surendettement, alors que dans le mois ils ont acheté : 3 vernis à ongles, une paire de bottines, des plats préparés, une box culinaire abonnement, une fringue a 40e, mais tu comprend, c’était une bonne affaire avant elle était à 90e, une appli pour smartphone,  et autres futilités … rien de vital ni de franchement nécessaire à la survie … oui, j’avoue, ça m’agace un brin.
Pourquoi pas, hein, s’acheter tout ça, mais ne pas venir se plaindre ensuite, merci.

Un smic à deux et on vit bien, merci.

Avec 1 smic et demi (et pendant une période, seulement un smic), on parvenait à très bien s’en sortir.
On avait donc 475e de moins que le seuil de pauvreté ( 987e/mois/personne), et on avait pas pour autant l’impression de se priver.
Je le concède, on vit dans un logement à loyer modéré, ça facilite les choses.
On a pas d’enfants, ça aide grandement. Mais aucune allocation, aucune aide sociale.
Mais l’accumulation de tout ce qu’on ne dépense pas, fait qu’au final on a un bon train de vie.
C’est juste une façon de vivre, comme un étendard brandi contre la sur-consommation.

Je n’achète pas :
de cosmétique, de maquillage, de produits jetables (protection hygiénique, mouchoir ….), très peu de produit d’entretien ou d’hygiène.
J’utilise : du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, des huiles essentielles, éventuellement de la javel.
Une cup, des mouchoirs en tissus.
Miel, oeuf, rhassoul, savon d’alep pour se laver corps et cheveux.
Ha si, une folie : coloration des cheveux, une fois par mois. Le sachet de henné+poudre est a 4€ et me fait 4 applications. 12e/an de coloration, c’est ce que j’appelle une dépense raisonnée.

d’objets neufs.
Si j’ai besoin de quelque chose, je réfléchi toujours à une alternative, je me laisse une semaine et si j’estime en avoir toujours VRAIMENT besoin, je vois si je peux l’acheter d’occasion.

de fringues.
J’ai d’ailleurs fait du tri dans mon armoire. C’est fou ce qu’on entasse.
Si je craque sur un vêtement, ce sera en braderie. De 0.50c a 2e max l’habit.
Pour autant, même si c’est n’est que 2e, je n’achète que si je suis sûre que je vais le mettre.
Au coup de cœur.
Ha si, quand même. Une fois par an, j’achète des chaussettes et des culottes neuves. (et non, je ne porte pas de soutif. Mine de rien, hop, une dépense en moins)

Je n’ai pas : de tablettes, de smartphone et du forfait qui va avec, d’Ipad ou autre machin higt tech.

Cette démarche nous permet :
de faire des économies.
Oui, on parvient à mettre des sous de cotés, même lorsque nous n’avions qu’un smic pour deux. Ça permet de nous tranquilliser en cas de coup dur (panne de voiture ou d’un électro-ménager, achat d’un petit bien immobilier dans quelques années …).

de satisfaire notre égo, mine de rien.
On ne participe pas à cette folie collective de la sur-consommation.

de dépenser (et oui, on est pas totalement rapia ^^) dans ce qu’on considère comme important :
de la nourriture saine au quotidien, 1 resto minimum par mois, 1 voyage par an, des petits séjours improvisés, des ateliers (cuisine, photo, self défense …)…
Le but étant de faire des choses ensembles, d’apprendre des savoirs-faire et des compétences, de solliciter notre créativité, de se créer des souvenirs et des émotions, de … vivre pleinement.
Toutefois, même avec ces extra, on dépense moins en un an, que certains en 3 mois de shopping …

Un smic à deux et on vit bien, merci.

Illu de Cecile Hudrisier

Voila Laura, mon rapport à l’argent.
Qui j’ai l’impression, est assez proche du tien.
Comme toi, je me surprend à emmètre des jugements, je sais, c’est pas bien.
Comme toi, je m’expose et je prend le risque de choquer, de vexer celles et ceux qui pourraient se reconnaitre dans mes propos.

Et pour celles et ceux qui voudraient devenir de parfaits gripesous épicurien, je propose des solutions pour économiser (ici, , mais surtout ici : 3000e/an d’économie)
Sincèrement, je pense qu’une grande partie des dépenses sont compressibles, qu’on veut juste nous faire croire que certains produits sont indispensables alors que … non.
C’est à chacun de faire évoluer sa vision de la consommation pour vivre mieux sans se sentir frustré.

Anya

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