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The Creep

Publié le 23 mars 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique : « The Creep »

Scénario de John Arcudi, dessin de Jonathan Case

Public conseillé : Adultes / adolescents à partir de 12 ans

Style : Polar
Paru aux éditions « Urban Comics », le 5 décembre 2014, 144 pages, 15 euros
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L’Histoire

C’est une maladie qui a poussé Oxel Käinhus a devenir détective privé. Atteint d’acromégalie, son apparence de gendre idéal à peu à peu évolué vers celle, moins agréable à regarder, d’un avatar de Victor Frankenstein. Le visage et la voix déformés par cette maladie dégénérative, il a tendance à raser les murs, éviter les embrouilles et les quiproquos que son apparence provoque. Mais s’il fait peur avec son physique de monstre de foire, il a pourtant une sensibilité à fleur de peau.

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Quand une ex petite amie de l’époque lycéenne lui écrit, désespérée, pour enquêter sur les suicides successifs de son fils et de son meilleur ami, il hésite à s’engager, car il lui faudra montrer ce qu’il est devenu à celle dont il lira dans les yeux des sentiments de pitié.

Pourtant la peur et la pitié qu’il inspire seront des atouts dans une enquête douloureuse qu’il finira par mener, liée à un fait divers malheureux et sordide que cette Amérique adoratrice des armes à feu sait si bien produire. Elle le conduira aux frontières de la folie, là où les hommes décident parfois d’abandonner toute envie de survivre.

Ce que j’en pense

« The Creep » est un thriller imaginé en 1986 par John Arcudi, un vieux projet pour celui qu’on retrouve aujourd’hui au côté de Mike Mignola pour développer l’univers du B.P.R.D. du célèbre Hellboy. Loin des émanations de fantastique sulfureux de cette création, il est revenu vers cette première incarnation qu’il a fait évoluer à partir de 2012 avec le dessinateur Jonathan Case. Une fiction basée sur les rapports humains, le regard faussé qu’on porte sur l’autre, lorsqu’il se distingue par une anomalie physique. Les portraits de personnages marqués par la violence psychologique qu’entraîne le rejet, la peur, le doute, l’absence de confiance sont une grande réussite du scénariste.

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The Creep
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Le dessinateur joue de deux styles pour évoquer le temps actuel et les flashbacks et deux palettes de couleur différentes. Plus encré, froid et grisailleux pour poser le temps du chagrin et de l’enquête, de l’hiver qui glace tout un chacun ; plus crayonneux et coloré pour le temps passé, souvenirs mêlés de peines et de joies, déroulement du drame… La couverture, glauque et mystérieuse (réalisée par Tonci Zonjic) ambiance bien ce bon polar psychologique qui surprendra sans aucun doute les amateurs de comic books, mais qui offre un angle de fiction intéressant et nous fait découvrir un personnage fort attachant. « The Creep » a d’ailleurs inspiré d’intéressants projets de couvertures signés Mike Mignola, Ryan Sook ou Frank Miller livrés dans une galerie d’images en sortie d’album.

« The Creep », une histoire d’hommes blessés, traumatisés, de femmes esseulées dans leur chagrin. Un polar sombre, classique mais efficace.


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