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[critique] BIG EYES par Christian

Par Christian Papia @ChristianPAPIA

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Synopsis: BIG EYES raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art.

C’est dans un élan sûr et assuré que je me suis rendu ce jour-là dans ma salle de cinéma habituelle pour me plonger à nouveau dans l’univers fantastique de Tim Burton. Son petit dernier, Big eyes,  se veut un biopic sur la vie de Walter Keane et son épouse Margaret. Une des plus grandes usurpations des années 50-60. Walter Keane revendiquant la peinture de tableaux d’enfants aux yeux exorbitants  pendant 10 ans fut en fait désavoué par son épouse qui en était l’auteur.  Un sujet qui semble nous éloigné  de l’ambiance surréaliste de Tim.  Serait-il sorti de son microcosme savamment irréel ? Un monde  totalement disproportionné autant poétique que morbide, aussi étrange qu'irréel, aussi gothique que fantastique avec une fascination pour la mort, l’au-delà et le morbide (Beetlejuice, Ed Wood, Sleepy Hollow, Les Noces funèbres , Sweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street,  Dark Shadows, Frankenweenie). Il réussit à nous transcender en  nous renvoyant vers les régions oubliées de l’enfance. Une époque où tout existe, où tout est réalité et son acteur fétiche Johnny Depp en est l’incarnation personnifiée. (Charlie et la chocolaterie, Pee Wee Big Adventure, Edward aux mains d'argent., Alice aux pays des merveilles ….). Ce monde fantasmagorique où semble s’être cloisonné Tim Burton est tout simplement merveilleux.

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Dessinateur à l’aube de sa carrière, il nous entraîne vers la peinture. Une peinture quelque peu particulière de personnages aux yeux proéminents. Se situant dans les années 50, où la «  femme » a encore très peu de chance  de réussir dans le monde des « hommes » Walter Keane convainc sa femme de lui laisser signer ses tableaux. Malheureusement, en voulant prendre un chemin de traverse pour contourner son idéologie originelle, Tim Burton finit par s’égarer et nous avec. C’est dans des décors très aseptisés des années 50 que se déroule l’intrigue. Tout le monde est beau, tout le monde il est gentil, nos deux protagonistes traversent le film en ne laissant paraître aucune émotion. Amy Adams qui nous a habitué tout de même à des rôles beaucoup consistants  (American Bluff, Her, Sur la route, Une nouvelle chance), nous sort une prestation  pathétique et plate de Margaret Keane qui se rapproche d’une Barbie tout juste bonne à regarder. Tout comme Christoph Waltz ,que l’on connaît pour ses rôles hétéroclites (Comment tuer son boss 2,Django Unchained, Carnage, Inglourious Basterds, Les Trois Mousquetaires) à l’instar d’Amy Adams , ressemble à un Ken de mauvaise facture. Et que dire de la scène clé du film, à savoir le déroulement du procès opposant Margaret à Walter ! C’est un véritable gag, une parodie de salle de tribunal.

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C’est avec tristesse que j’ai écrit ce commentaire car Burton reste un très grand réalisateur. Mais là, je juge que ce film est une injure à l’histoire de Margaret Keane. Un point positif néanmoins et c’est assez paradoxal compte tenu de mon sentiment est que le film est agréable à regarder et pas ennuyeux du tout.

Christian.


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