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Série Jazz au Théâtre Fairmount: 1+1= Ibeyi

Publié le 27 mars 2015 par Feuavolonte @Feuavolonte

À Vous qui n’étiez pas dans la file hier soir, les pieds dans une flaque de neige fondante, à attendre l’ouverture des portes sur lesquelles on pouvait lire Sold Out…

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Vous, qui ne savez peut-être pas qu’en yorouba, langue importée d’Afrique à Cuba au XVIIe siècle, Ibeyi veut dire jumelles.

À vous, qui ne connaissez pas Ibeyi et qui donc, ignorez qu’elles sont les filles du percussionniste Anga Diaz, devenu célèbre au sein de la formation Buena Vista Social Club.

Vous qui n’avez pas été tranquillement écrasé par la foule grandissante venue les découvrir ou les réentendre.

Qui n’avez pas vu les sourires sur leurs visages, comme autant de signes prémonitoires d’un beau moment en perspective.

Qui n’avez pas partagé le shot de Jameson, que j’ai bu seule, oui, un soir de semaine.

Et enfin vous, qui auriez dû y être…

Vous auriez été bien dans cette foule calme, assise sagement à même le sol, à attendre que débute la prestation.

Vous seriez tombé sous le charme dès l’apparition des jumelles sur scène. Vous auriez senti cette familiarité, comme lorsque l’on croise une vieille amie.

Vous auriez apprécié le doux, la complicité, la simplicité.

Vous auriez été impressionné de constater la maîtrise, la rondeur de cette musique exécutée à deux, alors qu’en fermant les yeux on croirait entendre un orchestre complet.

Peut-être auriez-vous été jaloux de l’abondance des cheveux de l’une des sœurs. Moi oui.

Vous vous seriez demandé quel est cet instrument de percussion étrange et si efficace, dont les basses nous traversent la cage, et au lendemain, vous auriez eu envie de vous acheter un cajon.

Vous auriez eu envie de délier vos hanches avec la même souplesse que les harmonies de ces voix jumelles, mais non identiques.

Vos talons auraient battu le sol pour marquer le rythme qui se serait emparé de vous, d’abord lentement, comme une caresse, puis entièrement, comme une nécessité.

Aujourd’hui, vous auriez envie de répandre la bonne nouvelle. De vous balader avec un haut-parleur et de diffuser la musique des sœurs afin que tous y aient un peu droit.

À vous, mélomane, qui savez que la beauté mérite d’être partagée.

Vous m’avez manquée.


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