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La sélection de la semaine : Carnets de thèse, Sables noirs, Billie Holiday, Haïda, La grosse tête, H.ELL., Les deux Van Gogh, Ici, Inspecteur Korokôchi, Rosario, Waw, Draak, Grotesk II, Love DK et PSG heroes

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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H.ELL., de Stephen Desberg et Bernard Vrancken (Le Lombard)

Pour ce dernier week-end du mois de mars, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Carnets de thèse ou un moment de la vie très drôle de Tiphaine Rivière, le nouveau carnet de voyage de Troubs : Sables noirs, la réédition de Billie Holiday de Munoz et Sampayo, la nouvelle série jeunesse Delcourt : Haïda, Le Spirou de Makyo, Toldac et Téhem : La grosse tête, le deuxième volume du thriller fantastique H.ELL., Les deux Van Gogh : un manga dévoilant les relations entre les deux frères, le magnifique album-concept de Richard McGuire : Ici, les deux premiers tomes du manga Inspecteur Kurokôchi, le nouvel album de Carlos Sampayo : Rosario, Waw : la nouvelle série d’aventure et d’humour des éditions Paquet, Draak : la vie amusante d’un village de vikings, le second opus de Grotesk signé Olivier Texier, le deuxième volet du manga romance L♥DK et PSG Heroes : la série jeunesse Soleil. Bonnes lectures.

Carnets de thèse

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Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n’imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s’engage… C’est le propos de Carnets de thèse, le très bon roman graphique de Tiphaine Rivière, publié par les éditions Seuil.
Résumé de l’éditeur :
Autour de Jeanne défile l’univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l’art d’esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l’étendue de son pouvoir d’inertie dans le traitement des dossiers dont on l’accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s’aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d’une université malmenée ; la famille et les amis qui n’y comprennent rien ; l’infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n’en finit pas…

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Voilà un petit roman graphique qui ne paye pas de mine et pourtant il faut prendre le temps de s’y arrêter. Avant d’être une auteure de bande dessinée, Tiphaine Rivière fut professeur de français dans un collège de ZEP de Versailles. Alors qu’elle attend une réponse favorable pour l’acceptation de sa thèse depuis plusieurs années ; Karpov, éminent spécialiste de l’œuvre de Kafka, lui donne son feu vert. Fini les quatrièmes, les cours pour les collégiens, bienvenue dans le monde fermé des thésards.

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Mais quel univers ! Tout d’abord, elle ne recevra plus de salaire. Euphorique dans les premiers mois, l’argent va manquer cruellement et elle devra accepter de donner des cours aux étudiants en licence à la faculté. Si cela l’enchante au début, leurs préparations deviendront chronophages. Payés par l’inspection académique que tous les trois mois, elle découvrira qu’elle ne sera jamais rémunéré à cause d’une obscure raison administrative. Sans revenu, son compagnon lui proposera de venir habiter chez lui. L’obsession, le manque d’organisation et l’irritabilité de Tiphaine rejailliront même sur sa vie de couple, devenant exécrable. L’homme de sa vie devra faire preuve de beaucoup de patience et de maîtrise. D’ailleurs, on l’avait mise en garde : « Deux thésards sur trois voient leur couple exploser s’ils habitent avec leur conjoint ».

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Le récit d’une grande drôlerie dépeint d’une très belle manière ces longues années au cours desquelles la jeune femme cherche, se cherche et finit au bout du rouleau. Il faut dire que rien ne lui est épargné. Son maître de thèse, Karpov est débordé par les demandes des étudiants, est plutôt obnubilé par sa carrière française et internationale, ne lit pas les documents que lui envoie Tiphaine, ne l’aide en rien, se cache et surtout ne montre aucun enthousiasme sauf celui de prendre de vitesse une de ses collègues.

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Que dire de cette secrétaire, désabusée, désenchantée et ne répondant pas aux questions des étudiants, entre zèle et fonctionnariat archaïque. La jeune femme le découvrira à ses dépens lorsqu’elle devra cohabiter dans le même bureau. De plus, ses amis et surtout sa famille ne la comprennent pas. Pataugeant, se démenant avec son sujet, elle est incapable de l’expliquer de façon simple à ses proches. Les repas familiaux deviennent alors un vrai calvaire. Il faut dire que l’œuvre de Kafka n’est pas très connue du grand public et que ses romans délicats d’accès, fourmillent de thématiques d’une grande exigence. Elle choisit d’ailleurs une parabole de la loi dans Le procès.

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Publié sous forme de blog dans un premier temps Le bureau 14 de la Sorbonne, son récit d’apprentissage est aussi une très belle quête initiatique, une façon de se connaître mieux et de se redécouvrir. Même si ses moments sont désagréables, elle réussit le tour de force de nous faire rire grâce à un sens aigu de l’auto-dérision. De plus, elle démontre par l’exemple sa déchéance psychique et physique au cours des années et cela nous enchante. Il faudra 4 ans à Tiphaine Rivière pour livrer les 180 pages de ce brillant roman graphique. Elle arrêtera la rédaction de sa thèse pour devenir enfin une vraie auteure de bande dessinée.

  • Carnets de thèse
  • Auteure : Tiphaine Rivière
  • Editeur : Seuil
  • Prix : 19.90€
  • Sortie : 19 mars 2015

Sables noirs

sables noirs (1)
Troubs est un auteur-voyageur. Grand admirateur des pays exotiques, il aime faire partager ses découvertes aux lecteurs (Va’a, une saison aux Tuamotu, avec Benjamin Flao ; Troubs en Chine ou Viva la vida). Invité à superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert au Turkménistan, il relate cette étonnante escapade dans l’un des pays les plus fermés du monde dans Sables noirs, édité par Futuropolis.

Résumé de l’éditeur :
Lorsque Troubs arrive à Achgabat, la première question que lui posent les Turkmènes en découvrant sa nationalité est « Travaillez-vous pour Bouygues ? » Alors que la culture hexagonale est portée hors de nos frontières par les seules figures de Pierre Richard et Gérard Depardieu, Troubs est invité par le Centre Culturel Français pour superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert illustrés par des artistes locaux. Un événement pour ce pays où le livre le mieux distribué, outre le Coran, est Rhunama, écrit par l’ancien président. « Au Turkmenistan, c’est les silences qu’il faut entendre ».Comme à son accoutumée, Troubs part à la rencontre des autochtones et nous fait voyager dans ce pays méconnu, avec sensibilité et humour. Au fil de ses pérégrinations, il découvre un pays déroutant, contrasté, à l’architecture étonnante, traversé par des autoroutes dépeuplées, au désert habité de quelques yourtes et de chameaux. Troubs est un grand voyageur qui aime faire partager ses découvertes aux lecteurs : l’Australie, la Chine, la Polynésie, Madagascar, Bornéo, le Vietnam, le Mexique…. mais aussi la Dordogne et même le pré aux vaches qui jouxte sa maison. « Depuis 1991, la culture Turkmène est réduite à sa plus simple expression : folklorique, artisanale ou traditionnelle, mais avant tout dépolitisée. Et les artistes se doivent aussi de l’être. Ils travaillent sur des thèmes qui ne dérangent personne ».

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A travers les 110 pages de cet merveilleux album, Troubs fait découvrir au lecteur cet étonnant pays qu’est le Turkménistan. Sous la forme d’un très beau carnet de voyage, il décrit la vie de ces turkmens souvent très pauvres.
Ancien pays du bloc soviétique dont les frontières sont communes avec l’Ouzbékistan, l’Afghanistan et l’Iran (autant dire une région poudrière), il devient indépendant en 1991. Son premier président, Niazou entretient un véritable culte de sa personnalité comme son successeur et actuel dirigeant Gurbanguly Berdimehamedov, dit Berdi, comme l’observe Troubs tout au long de son album et plus particulièrement lorsqu’il découvre le fameux tripode (statue immense à sa gloire). L’armée gouverne tout, le pouvoir politicien y est fort et il est interdit de visiter seul le pays lorsque l’on est étranger. Les rares associations ONG sur place ne peuvent d’ailleurs pas intervenir partout.

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Achgabat, la capitale est la ville administrative la plus riche mais la population y est très pauvre, sans parler des villages ruraux qui tentent de survivre tant bien que mal comme le montre l’auteur lorsqu’il se rend en dehors de Mary, une grande ville du pays.
Sans jamais prendre parti ni juger, Troubs livre un magnifique récit tout en sensibilité en occultant jamais l’humour. A travers ses multiples rencontres, il découvre un pays contrasté, étonnant, entre modernité dans la capitale et archaïsme dans les villages, avec yourtes et chameaux.

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Troubs est parti en 2009 dans cette contrée pour superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert que des artistes locaux illustreront (en français et en turkmène). Il faut dire que la littérature du pays est quasi inexistante, se résumant au Coran ou au Rhunama, un livre écrit par l’actuel président et qui fait office de manuel scolaire. Il existe seulement quatre librairies dans tout le pays et elles se situent toutes dans la capitale.
Des liens existent entre la France et l’ex-pays soviétique, commerciaux mais aussi culturels. Les seules figures françaises connues sont Gérard Depardieu et Pierre Richard dont les films humoristiques étaient les seuls à passer la censure russe.
L’album en noir et blanc alterne les croquis faits sur place et les planches composées de nos jours.

Un sacré pari, mais une très belle réussite. Un bel ouvrage !

  • Sables noirs, 20 semaines au Turkménistan
  • Auteur : Troubs
  • Editeur : Futuropolis
  • Prix : 18€
  • Sortie : 05 mars 2015

Billie Holiday

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Casterman réédite l’album Billie Holiday de José Munoz et Carlos Sampayo pour rendre hommage à la merveilleuse artiste disparue il y a 30 ans. Paru une première fois en 1991, il fut aussi réédité en 2000. Entre sexe, violence, drogue, alcool et chansons, plongez dans l’univers hypnotique de la diva du jazz née en 1915.
Résumé de l’éditeur :
Née à Baltimore en 1915, disparue à New York en 1959, Billie Holiday est devenue une chanteuse de jazz mythique. Parce qu’aujourd’hui encore sa voix réussit à toucher de nombreuses personnes, un journaliste part sur les traces de cette artiste pour le compte d’un quotidien new-yorkais.
Au-delà des scandales publics qui ont entaché la vie de la star (alcool, drogue, violence…), il cherchera à restaurer la vérité, en investissant la mémoire de Billie.

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Quelle fantastique idée ont eu les éditions Casterman de rééditer ce merveilleux album ! Il faut dire que Munoz et Sampayo avaient eu le nez creux en proposant la biographie de Billie Holiday. Sa courte existence est une véritable romance, commencée dans la misère, poursuivie dans les strass et paillettes et achevée sur un triste lit d’hôpital.

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Afin de ne pas délivrer une mauvaise biographie chronologique, Carlos Sampayo a décidé de raconter cette destinée foudroyée en plein vol par les yeux d’un journaliste new-yorkais qui doit rendre un hommage à la chanteuse. Ne connaissant pas du tout ni sa vie ni son œuvre, il passe des heures dans son bureau à lire des articles et écouter des vinyles. Ce qui le frappe le plus, c’est la vie très sombre de Billie : entre des hommes qui se servent d’elles, la frappent régulièrement, la drogue ou l’addiction à l’alcool (elle perdra sa sublime voix, les deux dernières années de son existence) ; tout est noirceur et dureté. Lady Day, comme elle était surnommée, connue aussi les ravages du racisme dans les années 40/50. Des policiers peu scrupuleux et des patrons de cabaret véreux, ils étaient nombreux à la traiter de moins que rien et de négresse ; disant ainsi qu’elle ne méritait que ce qu’elle avait semé. Pourtant, il reste de cette femme blessée et meurtrie, de fabuleux albums faits de chansons jazz formidables, des duos avec les plus grands bluesmen comme Louis Armstrong et Barney Bigard.

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Cette lente descente aux Enfers est magistralement mise en image par José Munoz au sommet de son art. Le maître argentin du noir et blanc compose de magnifiques planches emplies d’émotions rares. Ses grands aplats lui permettent de saisir au mieux les expressions des visages, entre colère et dégoût.

Une longue préface signé Francis Marmande permet de rappeler les grands moments de la vie de Billie Holiday, le tout agrémenté de photos.

  • Billie Holiday
  • Scénariste : Carlos Sampayo
  •  Dessinateur : José Munoz
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 20€
  • Sortie : 25 mars 2015
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Haïda

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Le 18 mars sortaient coup sur coup, deux albums scénarisés par Séverine Gauthier : L’homme montagne avec Amélie Fléchais et Haïda l’immortelle baleine, la nouvelle série jeunesse Delcourt qu’elle proposait avec Yann Dégruel. Cet album met en scène un village d’indiens vivant sur l’Ile d’Haïda Gwaii, un archipel au large de la Colombie Britannique.
Résumé de l’éditeur :
Ce matin-là, le village se réveille et chaque habitant constate que la marée a fait monter l’eau particulièrement haut. Personne ne sait ni ne comprend ce qui se passe. Tout le monde parle beaucoup mais nul ne semble vraiment s’en inquiéter. C’est comme si Kùn, l’immortelle baleine, s’était enfoncée un peu plus profond dans l’océan, inondant les villages qui se trouvent sur son dos.

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En choisissant les décors et les coutumes du peuple des Haïdas, Séverine Gauthier fait coup double : elle met en scène une tribu indienne (les enfants apprécient énormément les légendes indiennes), elle livre un récit sur les contes de cette peuplade et laisse une porte ouverte afin de proposer d’autres titres dans cette nouvelle série. Pour incarner au mieux cette première histoire, elle confie ses rênes à Tâan et Nizhoni, deux enfants découvrant une très belle jeune femme muette assise sur la plage. Etonnés par cette rencontre, ils vont la voir plusieurs jours de suite afin de mieux la connaître. Dans le même temps, l’eau de la mer monte inexorablement, recouvrant même le village.

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Ts’ang, un sah-gah, sorte de chamane guérisseur, leur indique même que cette femme pourrait être l’épouse de Kun, l’immortelle baleine, mère nourricière sur laquelle le village s’est construit. Mais si les eaux continuent de monter, c’est que le cétacé serait malade. Comment l’aider ?

Entre fantastique et onirisme, cette belle fable indienne dévoile de belles valeurs ancestrales et importantes à véhiculer auprès du jeune lectorat : entraide, écologie, protection des êtres vivants (baleine, animaux marins…) et quête initiatique.

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Si la partie scénaristique est intéressante, la partie graphique l’est également. Reconnu par le public et ses pairs pour ses merveilleux albums L’enfant d’éléphant, Genz Gys Khan ou Sans famille (Delcourt), Yann Dégruel enchante encore le lecteur de ses admirables planches. Son trait à la craie et aux pastels permet d’adoucir le climat et de proposer de la rondeur aux personnages. Il faut regarder de près le costume de la femme de Kun pour se rendre compte de tout le talent de ce dessinateur. Ecailles, mer, poisson, décors, costumes : tout est réussi.

  • Haïda, tome 1 : L’immortelle baleine
  • Scénariste : Séverine Gauthier
  •  Dessinatrice : Yann Dégruel
  • Editeur : Delcourt, collection Jeunesse
  • Prix : 10.95€
  • Sortie : 18 mars 2015

La grosse tête

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Depuis 2006, les éditions Dupuis proposent à des auteurs contemporains de reprendre les aventures de Spirou et Fantasio. Après Le journal d’un ingénu (Emile Bravo), Le groom vert-de-gris (Yann et Schwartz) ou Panique en Atlantique (Parme et Trondheim), le huitième tome, La grosse tête, est confié à Pierre Makyo, Toldac et Téhem. Le trio d’auteurs dévoilent une variation du célèbre album La mauvaise tête signé Franquin.

Résumé de l’éditeur :
Fantasio est un cachottier : depuis des années, il consigne, avec force détails, toutes les aventures qu’il a vécues avec Spirou. Mais là, il a décidé de passer à la vitesse supérieure et, sur base de ses souvenirs de La mauvaise tête, il s’isole pour écrire un roman. Le livre sort et Spirou est un peu surpris par son contenu. Visiblement, Fantasio a gonflé son propre rôle. Premier petit accroc entre les deux amis. Mais Spirou relativise : après tout, ils ont bien le droit d’avoir des souvenirs légèrement différents de cette aventure.

Le livre est un bide mais un producteur de films veut absolument l’adapter au cinéma. Fantasio est fou de joie, Spirou nettement moins enthousiaste. Mais le scénario est retravaillé pour donner un rôle beaucoup plus important à Spirou, au grand dam de Fantasio. Le film est un immense succès et Spirou devient une star, alors que Fantasio végète dans un relatif anonymat.

Quand débute le tournage du deuxième film à l’étranger, Spirou et Fantasio sont devenus quasiment des étrangers l’un pour l’autre. Mais la révolution bretzelburgeoise va redistribuer complètement les rôles…

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Le Spirou de Makyo, Toldac et Téhem propose un album hommage au magnifique La mauvaise tête d’André Franquin, publié dans les numéros 840 à 869 de la revue Spirou en 1954. Plus qu’un clin d’œil à l’aventure mythique du duo de reporters, Pierre Makyo associé à Toldac mettent en scène un récit original. Ils ne revisitent pas à proprement l’album mais partent de ce dernier pour leur histoire.

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A l’idée de raconter dans un livre ses aventures avec le groom, Fantasio a pris des notes sur le vif du sujet ou lorsqu’il est rentré chez lui. Son roman, il le peaufine depuis plusieurs années, confiné chez lui sans que son compère ne puisse en lire une seule ligne. Lors de la réception au Moustique, journal belge dans lequel les deux amis travaillent, Spirou est décontenancé par les premières pages lues : l’homme à la pipe s’est arrangé avec la vérité, faisant passer son statut de second rôle à celui de découvreur unique de la fameuse matière en latex.
Quelques temps plus tard, un producteur achète les droits du livre pour en faire un film. Mais cette fois-ci, le groom retrouve de sa superbe dans une adaptation cinématographique mais son comportement change : il prend la grosse tête et adopte des airs de diva au grand dam de Fantasio.

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Voilà un album original. Très humoristique, au ton parfois cynique, il se révèle parfois un peu inégal. Il faut dire que les lecteurs n’ont jamais vu leurs deux héros comme cela : cassants, caustiques et piquants. L’aventure est au rendez-vous par des rebondissements en cascade et de personnages secondaires un brin caricaturaux. On retrouve ainsi Fantasio grimé en Zantafio ou Seccontine sur son scooter. Les frères scénaristes reprennent aussi des éléments du magistral QRN sur Bretzelbourg (à travers un coup d’état et le Chtoumpfell, plat typique). On passe néanmoins un excellent moment de lecture-plaisir en observant le célèbre duo dans une histoire un peu folle.
Aux pinceaux, Téhem nous gratifie d’une ambiance humoristique bienvenue. L’auteur de Zap Collège et Malika Secouss (chez Glénat) propose un trait zépien très maîtrisé. Travaillant dans la revue Tchô et grand ami de Zep, ses planches sont idéales pour conter et restituer le récit amusant de La grosse tête.

  • La grosse tête, Le Spirou de …, tome 8
  • Scénaristes : Pierre Makyo et Toldac
  •  Dessinateur : Téhem
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 20 mars 2015

H.ELL.

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La nuit, royaume des assassins est le deuxième volume de H.ELL. Publié par Le Lombard, ce très bon thriller fantastique moyen-âgeux est signé Stephen Desberg et Bernard Vrancken.
Résumé de l’éditeur :
Le chevalier Harmond Ellander a commis une faute irréparable. Il est banni par le Roi et condamné à servir comme questeur au sein de la police de la ville. Arraché au confort de la cour royale et plongé dans les bas-fonds de la cité, il lui faudra apprendre les codes de son nouvel univers. Et il devra le faire sans tarder : Un mystérieux prédateur rôde dans les ruelles et laisse dans son sillage des cadavres atrocement mutilés.

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Si le précédent tome de H.ELL. nous avait laissé une belle impression, cette dernière se confirme dans La nuit, royaume des assassins. Il faut dire que le duo d’auteurs à l’habitude de travailler ensemble sur IR$, publié aussi par Le Lombard. Stephen Desberg, prolifique scénariste, poursuit le dévoilement de sa subtile intrigue, mêlant habilement fantastique, fantasy et polar. A l’instar de Game of thrones ou de l’excellent Roy des Ribauds (Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, Akileos), il met en place une ambiance lourde et tragique mais surtout une enquête entre créatures fantastiques, combats sanglants et complots. Passé maître dans le genre fantastique avec des séries comme Le scorpion (Marini, Dargaud) ou Sherman (Griffo, Le Lombard), l’auteur suisse réussit son projet avec H.ELL.

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Aux crayons pour l’accompagner, Bernard Vrancken dont le trait réaliste est beaucoup moins anguleux que sur IR$. Plus souple et plus élégant, son dessin lui permet de composer des planches équilibrées faites de grandes cases, réhaussées de très belles couleurs signées Mikl.

  • H.ELL., tome 2 : La nuit, royaume des assassins
  • Scénariste : Stephen Desberg
  •  Dessinateur : Bernard Vrancken
  • Editeur : Le Lombard
  • Prix : 14.45€
  • Sortie : 27 mars 2015

Les deux Van Gogh

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Si le grand public connaît Vincent Van Gogh et est capable de reconnaître quelques uns de ses tableaux, il méconnaît Théo, son frère. Hozumi dévoile Les deux Van Gogh, un manga one-shot qui met en scène les deux hommes que tout oppose et publié par Glénat.

Résumé de l’éditeur :
Fin du XIXe siècle, Paris. Théodorus Van Gogh est un célèbre vendeur d’art chez Goupil & Cie. Ses clients : des grands bourgeois, conservateurs, en quête de signature prestigieuses et valorisantes, persuadés que l’Art n’est accessible qu’à un échelon supérieur de la société, en excluant d’emblée la plèbe ignorante. Mais Théo recherche et développe de nouveaux talents, manieurs de techniques révolutionnaires. Souhaitant détruire le système de l’intérieur, il se sert de sa position pour mettre en avant des artistes peu académiques… dont son propre frère, Vincent.

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Prépublié dans le magazine Gekkan Flowers au Japon en 2013, puis sous la forme de deux mangas (Sayonara Sorcier), Les deux Van Gogh connu un véritable succès au pays du Soleil Levant, recevant même le prestigieux prix Kono manga ga sugoi (délivré par 4000 professionnels) en 2014. Il faut dire que Hozumi a eut beaucoup de matière pour écrire son manga : deux vies intimement liées mais une seule encore connue aujourd’hui.

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Si Vincent est passé à la postérité grâce à ses merveilleux tableaux, Théo est oublié du grand public. Et pourtant, au 19e siècle, il était l’un des plus grands galeristes de Paris. Acheteur pour Goupil et Compagnie, vendeur d’art, il révélera le talent de nombreux peintres parisiens que les écoles académiques rejettent, tel Henri de Toulouse-Lautrec. A l’époque, il était quasi impossible de pendre aux cimaises des tableaux qui ne répondaient pas aux canons académiques. Théodorus décide de passer outre et d’organiser une exposition des peintres hors route officielle. Pour cela, il ira même jusqu’à distribuer dans la rue, des reproductions des œuvres.

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Par cette belle biographie fictionnelle, entre faits historiques et faits imaginés par le mangaka, le lecteur découvre comment Théo poussa son frère à faire de la peinture, à l’inciter le plus possible puisqu’il savait au fond de lui qu’il était talentueux depuis tout petit. Bien sûr pour captiver son auditoire, Hozumi glisse avec parcimonie quelques surprises, rebondissements et dialogues très modernes.
L’atmosphère parisienne du 19e siècle est admirablement restituée par un trait d’une grande élégance et de planches aux décors fouillés. Hozumi imagine même des tableaux qui n’ont pas existés mais dans la veine de chacun des artistes.

  • Les deux Van Gogh
  • Auteur : Hozumi
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 10.75€
  • Sortie : 18 mars 2015

Ici

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Décidément, Richard McGuire est artiste surprenant ! Après Here (chez Panthéon), il revient avec Ici, un formidable livre-concept. Dans ce très beau roman graphique, publié par Futuropolis, il met un scène un lieu et de multiples histoires. A lire !

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  • Ici
  • Auteur : Richard McGuire
  • Editeur : Gallimard
  • Prix : 29€
  • Sortie : 29 janvier 2015

Inspecteur Korokôchi

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Nouvelle série des éditions Komikku, Inspecteur Kurokôchi est une petite perle dans le monde du manga. Polar noir et accrocheur, il est signé Takashi Nagasaki et Kôji Kôno. A suivre !

Résumé de l’éditeur :
Kurokôchi est un policier atypique. Il fait partie de la deuxième brigade de la police judiciaire japonaise, celle en charge des dossiers brulants sur les hommes influents, comme les politiciens, les hommes d’affaires et autres sommités. La criminalité en col blanc, c’est sa spécialité ! Au sein de cette brigade, il a accès à tous les dossiers compromettants et il a donc la mainmise sur de nombreux éléments et un pouvoir quasi illimité. Homme rusé, policier véreux, fin manipulateur et sans limites, l’inspecteur Kurokôchi n’hésite pas une seule seconde à user et abuser de combines plus ou moins légales pour arriver à ses fins !
Connu comme le loup blanc dans le métier, Kurokôchi se trouve souvent impliqué dans les affaires les plus brûlantes. Il va d’ailleurs rapidement devoir mettre le nez dans le plus grand mystère du Japon d’après-guerre !
Corruption, trafic d’influence, magouilles en tout genre, Kurokôchi est sur tous les coups foireux ! D’ailleurs, sa tronche patibulaire ne laisse planer aucun doute, il vaut mieux avoir Kurokôchi comme ami que comme ennemi ! Il a le monde politique à ses pieds et titre les ficelles dans l’ombre. C’est à se demander si ce n’est pas lui l’homme le plus influent du pays !!

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Prépublié au Japon dans la revue Manga Goraku depuis 2013, Inspecteur Kurokôchi compte actuellement 8 volumes dans son pays d’origine. Les deux premiers tomes sortent simultanément en France le 19 mars. Il faut dire que le récit de Takashi Nagasaki est formidable ! Polar sombre, noir et sans concession, il accroche le lecteur du début à la fin des deux volets. Haletante, l’histoire est écrite à 100 à l’heure. Le scénariste est un ancien dans le monde du 9e art japonais, il connaît donc bien les ficelles pour tenir en haleine son lectorat. Décors, enquêtes, rebondissements à foison, surprises scénaristiques et personnages forts, tous les ingrédients sont réunis pour plaire aux admirateurs du genre.

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Le premier d’entre-eux, Kurokôchi Keita, c’est l’anti-héros antipathique. Un sale type que l’on prend en grippe, que l’on aime détester tant ses comportements sont toxiques : corrompu jusqu’à l’os, véreux et même très vulgaire. Personnage complexe, rapidement, le lecteur comprend qu’il a un plan pour coincer de hauts dignitaires du Japon. Entre corruption, trafics en tout genre et magouilles, le manga tourne rapidement au thriller politique, dans les hautes sphères. Ce qui en fait finalement un personnage légèrement plus sympathique qu’au départ.

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Si la partie scénaristique est d’un grande force narrative, la partie graphique est, elle aussi, très bonne. Il faut dire que Kôji Kôno n’est pas le premier venu, comme son comparse scénariste. L’auteur de Gewalt (Doki Doki) a le don de mettre en lumière les personnages à la psychologie défaillante. Ici, l’inspecteur est reconnaissable par des lèvres surdimensionnées et un sourire narquois qui glace le sang. Sa maîtrise du dessin lui permet de restituer admirablement l’ambiance lourde du manga.

  • Inspecteur Korokôchi, volumes 1 & 2
  • Scénariste : Takashi Nagasaki
  •  Dessinateur : Kôji Kôno
  • Editeur : Komikku
  • Prix : 8.50€ par volume
  • Sortie : 19 mars 2015

Rosario

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Carlos Sampayo, le talentueux scénariste d’Alack Sinner avec José Munoz chez Casterman, revient avec un polar au cœur de l’Argentine des années 30. Publié par Ankama, Rosario est mis en image par Claudio Stassi.

Résumé de l’éditeur :
Rosario est une ville fluviale du Sud de l’Argentine à la limite du fleuve Paraná. Nous sommes en 1930, et un coup d’État vient d’installer José Felix Uriburu à la Nation d’Argentine. En plein cœur d’une politique répressive et dictatoriale, le jeune violoniste Rogelio se souvient de comment il est tombé follement amoureux d’une jeune femme qui s’avéra être une prostituée, Raquelita, et de comment il a dû s’allier aux forces anarchistes pour l’extirper du milieu mafieux, en ligue avec le pouvoir.

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Le récit de Carlos Sampayo est un très beau polar (parfois un peu trop classique), entre mafia et romance entravée. L’auteur argentin plonge le lecteur dans son pays natal juste après le coup d’état militaire de José Félix Iriburu. En ces temps troublés et d’instabilité politique, il fait de Rosario l’un des acteurs principaux de son album. La cité située sur les rives du fleuve Parano était considérée comme l’un des plus gros ports céréaliers du monde. Surnommée le Chicago argentin par les journalistes, elle ressemblait en tout point à la ville d’Al Capone. Parallèle immédiat des deux cités minées par la mafia, les règlements de compte, les trafics en tout genre et la prostitution dans la même période historique. Alors que Iriburu, dictateur, pensait mettre fin à cette gabegie, les propriétaires terriens de Rosario consolident leur suprématie.

Au milieu de cette ville, Carlos Sampayo dévoile une belle histoire d’amour entre Raquelita et Rogelio. Ce dernier mettant tout en œuvre pour retrouver la femme qu’il aime et l’affranchir de la prostitution. Il épousera même les thèses anarchistes des révolutionnaires ligués contre le pouvoir en place.

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Pour accompagner l’auteur de Billie Holiday (avec Munoz, Casterman, voir ci-dessus), dans ce projet dense, Claudio Stassi se charge de la partie graphique, le point fort de la série. Par son trait anguleux, l’auteur italien propose de très belles planches. Les aquarelles sur Canson apportent un effet de matière très original et restituent idéalement l’ambiance tendue et parfois sanglante du récit.

  • Rosario
  • Scénariste : Carlos Sampayo
  •  Dessinateur : Claudio Stassi
  • Editeur : Ankama, collection Hostile Holster
  • Prix : 14.90€
  • Sortie : 20 mars 2015

Waw

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Les éditions Paquet publient C’est parti mon kiki ! le premier tome de la nouvelle série d’aventure et d’humour Waw, signée Zidrou et Jean-Marc Krings, mettant en scène une héroïne qui n’a pas froid aux yeux et qui brûle la vie à 1000 à l’heure.
Résumé de l’éditeur :
Une course-poursuite entre une cascadeuse et son ex-mari, tueur-à gage, sur la corniche de la Côte-d’Azur. « Ludique et sexy, ‘WaW!’ se veut un peu le ‘Speed’ de la bédé. Rien de plus. Rien de moins » (Zidrou).
Ella vit comme elle est née : à tombeau ouvert ! Normal pour une fille de cascadeur. Cette bombe noire préfère qu’on l’appelle par son surnom : « WaW ! ». … Oui, elle est … comment dire ? … Tout simplement WaW ! Fabrice, un jeune homme, un peu timide, va croiser sa route à ses dépens. Il n’aurait jamais dû faire du stop ce jour-là sur la corniche de la Côte d’Azur… Elle pilote un bolide, une AC Cobra Shelby S/C 427 de 1965 à toute vitesse, bien sûr. Ce que Fabrice ignorait c’est qu’elle est poursuivie par son ex-mari, un type pas très recommandable, dans une Ferrari F430 Spider.

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Le récit de Zidrou aux ressorts classiques, lui permet de délivrer un histoire folle, speed et amusante. Pour accrocher le lecteur, il mise sur Ella, son personnage principal, jeune femme pulpeuse de 29 ans surnommée Waw (expression entendue lorsque les hommes la découvrent). Sa mère était championne du monde de moto de course et son père était cascadeur. Embrassant la carrière paternelle, elle file à toute allure. Aimant la vitesse à bord de gros bolides, elle a pourtant fait la mauvaise rencontre : son mari est à ses trousses et veut l’éliminer. Sur sa route, elle croise Fabrice, une jeune homme à la cool, qui fait du stop. A ses côtés, elle essaie de semer son compagnon jaloux. Telle la voiture de l’héroïne, l’album démarre sur les chapeaux de roue et poursuit sa folle vitesse jusqu’à la fin. Mâtinée d’un humour belge à la Spirou, l’histoire est plaisante et n’est là que pour divertir, sans autre prétention.

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Pour la partie graphique, le trait humoristique de Jean-Marc Krings est efficace et propose des planches simples et équilibrées. Le découpage rapide donne un rythme fou comme le souhaite l’histoire.

  • Waw, tome 1 : C’est parti mon kiki !
  • Scénariste : Zidrou
  •  Dessinateur : Jean-Marc Krings
  • Editeur : Paquet
  • Prix : 11.50€
  • Sortie : 25 mars 2015

Draak

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L’image des vikings, peuple de guerriers fiers et aventureux, parfois sanguinaires est battue en brèche dans Draak, la nouvelle série d’humour des éditions Jungle. Mettant en scène les péripéties et la vie quotidienne d’un drôle de village, Glaz, Michel-Yves Schmitt et Franck Renaut s’en donnent à cœur joie.

Résumé de l’éditeur :
Il est temps de plonger dans l’univers des redoutables Vikings ! Enfin, pas si redoutables ! Oubliez tout ce que vous savez sur ce peuple… vous allez être surpris par ces Vikings plus dingues les uns que les autres ! Là-bas ils domestiquent les dragons pour en faire des alliés, ils ne se laissent impressionner par personne (sauf peut-être par leurs femmes…) mais surtout ils vivent des histoires hilarantes dans un village complètement fou !

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Glaz et Michel-Yves Schmitt délivrent des petites scénettes amusantes sous forme de gags en une planche. Comme le montre la galerie de portrait (sur deux pages) qui précède l’album, tout de suite le lecteur sait qu’il va sourire ou rire aux nombreuses bêtises des personnages. Entre un dragon idiot, un druide à la mémoire de poisson rouge, un chef de village qui adore la fête, sa femme pin-up, un couple guerrier dont la femme porte la culotte et des enfants épris d’aventure : le ton est donné ! Reposant sur un village à la Astérix (sans en atteindre ni l’originalité ni la force), ils permettent de passer un bon moment en lisant cet album qui n’a la prétention que de détendre. Le trait anguleux et humoristique de Franck Renaut est parfait pour restituer cette ambiance un peu folle du récit.

  • Draak, tome 1 : Même pas peur !
  • Scénaristes : Glaz et Michel-Yves Schmitt
  •  Dessinateur : Franck Renaut
  • Editeur : Jungle
  • Prix : 10.45€
  • Sortie : 25 mars 2015
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Grotesk II

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Les éditions Même pas mal publient le deuxième volume de Grotesk, un recueil d’histoires d’Olivier Texier.

A travers, une centaine de pages, Olivier Texier livre des mini-récits en une planche à l’humour noir, grinçant, provocant mais toujours très drôles, à l’instar des titres de gags sous forme de jeux de mots bien trouvés et très soignés.

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Mettant en scène des anonymes dans des situations de la vie quotidienne, souvent banales, il réussit le tour de force de nous faire rire. Situations cocasses ou détournées, anti-héros crétins, personne n’est épargné. D’ailleurs la préface signée Cyril Pedrosa résumé bien l’esprit de l’ouvrage mais aussi l’esprit de son créateur.

Graphiste dans une mairie, Olivier Texier, l’auteur à l’imagination débordante, propose un trait noir et blanc au feutre proche des auteurs américains underground. C’est amusant, ça vaut le coup d’être ouvert et d’être lu !

  • Grotesk II
  • Auteur : Olivier Texier
  • Editeur : Même pas mal
  • Prix : 16.50€
  • Sortie : 26 mars 2015

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

L♥DK

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Les éditions Pika dévoilent le deuxième volume de L♥DK , le manga romantique de Ayu Watanabe. Le lecteur retrouve avec beaucoup de plaisir les deux jeunes héros Aoi et Shûsei, entre attirance et parfois répulsion.
Résumé de l’éditeur :
Devenus colocataires par la force des choses, Aoi et Shûsei voient la grande sœur du jeune homme débarquer à l’improviste pour lui réclamer de vivre avec lui. Ils vont devoir simuler une vie de couple afin de la décourager, mais cet imprudent petit jeu entre réalité et faux-semblants va plonger l’héroïne dans le passé mystérieux de celui qui partage son appartement. Un passé que celui-ci semble vouloir enterrer à tout prix. Que cache cette apparente désinvolture ? Et qui est cette jeune femme dont tous ses proches évoquent le douloureux souvenir ? Aoi a beau vouloir sonder le cœur de Shûsei, c’est avec ses propres sentiments qu’elle a rendez-vous…

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Toujours autant de difficulté à cohabiter pour Aoi et Shûsei. Alors que dans le premier volume, deux situations avaient amené les deux jeunes à habiter dans le même appartement, la collocation continue bon gré mal gré. La jeune fille découvre Eri, une autre femme dans les bras du jeune homme. C’est trop pour elle ; son cœur ne va pas s’en remettre. Surtout que les deux sont très proches et leur relation est fusionnelle : massage, shopping… Tout y passe. En effet, ils sont frère et sœur !

Les nouveaux colocataires font semblant d’être en couple, puisqu’au Japon, il est mal vu de vivre avec une fille si l’on ne sort pas avec. Ce mensonge sera vite levé lorsque Eri les surprendra ensemble dans le même lit. La grande sœur de Shûsei lui demandera alors de venir habiter chez elle, ce qu’il refusera car il se sent bien avec Aoi.

Ayu Watanabe continue admirablement sur sa lancée du premier volet : amour naissante, quiproquos, attirance, répulsion et confusion. Les sentiments de Aoi sont toujours aussi tourmentés et elle ne sait pas réellement à coup s’attendre. Une belle romance simple et amusante. Ça fonctionne bien !

  • L♥DK, volume 2
  • Auteur : Ayu Watanabe
  • Editeur : Pika
  • Prix : 6.95€
  • Sortie : 04 mars 2015

 PSG Heroes

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Benj et Philippe Briones proposent le deuxième volet de PSG Heroes, un album Soleil mettant en scène les joueurs du club de la capitale transformés en super-héros.
Résumé de l’éditeur :
À des années et des années lumières de notre système solaire, joue l’équipe qui a sauvé notre planète, l’équipe des PSG HEROES ! Afin de rentrer chez eux et de sauver une nouvelle fois la Terre, les coéquipiers de David Luiz et Zlatan Ibrahimovic devront remporter le tournoi galactique, en faisant face à des équipes composées d’extraterrestres aux capacités extraordinaires, des formations plus redoutables les unes que les autres. Le défi est immense, à la hauteur des joueurs du PSG. Notre destin au bout de leurs crampons !

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Dans le premier tome de PSG Heroes, Benj avait imaginé un scénario assez fou, faisant des joueurs du PSG, des super-héros. La Terre avait été envahie par des extra-terrestres et pour que ces derniers la quitte et l’épargne, il fallait que les stars du ballon rond jouent un match de football contre des monstres. Ils avaient réussi ce pari assez fou.

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Dans ce deuxième volet, toujours des matchs à jouer, des monstres à éliminer. C’est un concept assez étrange qu’ont voulu développer les deux auteurs. Pourquoi faire des joueurs du PSG des super-héros ? Est-ce une demande des jeunes lecteurs ? Reste que c’est pas trop mal écrit, que les situations sont assez intéressantes. En ce qui concerne la partie graphique, Philippe Briones s’en sort bien, puisque l’on sait pertinemment que la difficulté réside dans la caricature de personnes connues. L’auteur est en effet beaucoup plus à l’aise dans les dessins de monstres, d’animaux et même des décors que dans les illustrations des stars du ballon rond. Dans le même style d’albums pour enfants, nous préférerons Top 14 de Benjamin Ferré, Christopher Lannes et Gildas Le Roc’h (chez Soleil).

  • PSG Heroes, tome 2 : Péril galactique
  • Scénariste : Benj
  •  Dessinateur : Philippe Briones
  • Editeur : Soleil
  • Prix : 10.95€
  • Sortie : 18 mars 2015

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