Magazine Humeur

Gérer ses émotions évite de faire des bêtises !

Publié le 28 mars 2015 par Moralotop @moralotop

Aujourd’hui, suite de l’article précédent : L’affect dans les affaires : comment faire ? .

Gérer ses émotions n’est pas important… juste décisif !

L’histoire racontée ici le démontre.

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Suite du chapitre 8 : (Relire le début du chapitre L’affect dans les affaires : comment faire ? )

Chapitre 8 : Surprise ! (Partie 2 )

L’affect, la volonté d’aider, l’envie de bien faire, l’incapacité à dire non, la peur de l’échec, celle du « on dit » dans une petite ville où tout se sait – et se déforme – en un clin d’œil, tout cela concourt à la décision des parents.

Des parents, car Paul n’ose pas s’opposer à cette décision. Prise contre l’avis de leur fils. Le banquier parisien, mis en confiance par le redressement en cours de la brasserie, accorde le prêt.Cette fois, la grande surface est sortie d’affaire. Un coup de barre, un apport de fonds et ça repart ! On respire…

Enfin… pas tout à fait, car à l’hiver 1991…, deuxième appel au secours de Martine et Patrick : il faut encore injecter de l’argent (moins que la première fois) « pour passer un cap difficile, après ça ira…». Rebelote.

Paul et Jeanne tombent de leur chaise.

À nouveau les questions sans réponses les submergent, mais, une fois encore, il faut décider : « Sinon on coule… nous on ne peut pas emprunter, mais vous… »

Refrain connu et leitmotiv de Martine. Cette phrase tourne en boucle dans leur tête, mais comment y répondre ?

Bien sûr, Miss Cata danse de joie, elle fait la fête, invite ses copines, ne manquent plus que les cotillons et le feu d’artifice :

Pourquoi cette super affaire fonctionne-t-elle aussi mal ? Bizarre que Patrick n’y arrive pas… il doit être noyé… en tout cas ça sent le roussi Michel… ça sent le roussi… c’est plus un sac de problèmes que tu portes, c’est un convoi d’emm… que tu traînes.

Quelle punaise cette Miss Cata, punaise qui s’accroche aux pensées de Michel et de sa famille. Que de nuits blanches à cause d’elle : s’endormir à 3 heures du matin, se réveiller à 4, en sueur, se tourner et retourner dans un lit froissé en comptant les moutons comme s’ils étaient dispersés entre la cuisine et le salon… beh… beh… beh…

Quel stress à ne pas pouvoir fermer l’œil alors que le marchand de sable est passé depuis longtemps.

Et quand, au petit matin, les paupières se sont enfin fermées, quand le jour, lui, s’est déjà levé, il faut repartir, affronter sa dose quotidienne de problèmes et difficultés en tous genres avec, en cadeau bonus, cette deuxième et plombante demande de soutien de Patrick et Martine.

Quel paradoxe aussi : alors qu’un château de cartes était à deux doigts de s’écrouler – la brasserie – et que Michel en remonte les murs et le donjon depuis 6 ans, voici que l’autre fleuron de la famille, une affaire en or, tombe en quenouille.

Vases communicants ou montagnes russes, peu importe, les jours et semaines se ressemblent : invivables.

Dans ces instants, la priorité du moment, la poursuite du redressement de la brasserie passe au second plan. Comme si l’on trouvait toujours tâche plus importante, plus urgente, comme s’il fallait être à la fois au four, au moulin et dans la boulangerie en train de distribuer le pain. Quel pétrin…

Pour l’instant, il y a encore plus urgent et encore plus important que tout le reste : répondre à l’appel de détresse de Patrick et son épouse.

Michel et ses parents tiennent une nouvelle réunion de crise au bureau de leur entreprise. On est assez loin de l’ambiance salsa ou whisky à gogo, ce serait plutôt, bienvenue aux catacombes, tant Michel se demande si le magasin va faire de vieux os.

De quoi se ronger. Pas les os, le sang.

Alors il intervient :

  • Stop les parents, stop ! C’est impossible, vous ne pouvez pas remettre au pot. On n’est pas la Banque de France. Sinon, vous mettez l’entreprise en péril et tout ce que l’on fait ici depuis 6 ans.

Michel sait qu’en disant cela il fait mal à ses parents, si braves, qu’ils en sont décourageants.
Il est déchiré, pris entre deux feux violents, s’il prend une décision, c’est la cata et s’il en prend une autre, c’est le désastre.

Cool le choix, très cool.

Aux anges, une imbuvable petite voix se charge d’attiser les braises : Si tu dis non à ta sœur et à Patrick, ils t’en voudront toute leur vie. Si tu leur dis oui, tous tes efforts depuis 6 ans n’auront servi à rien. Et tout finira par s’écrouler. Vous repartirez tous en slip. Il y a des jours où l’on préfèrerait être loin, très loin, pas toi Michel, hi hi hi ?

Oui, en effet, il y a des jours – en fait tous les jours- où il voudrait vivre aux Seychelles, sur le plateau du Larzac, au Burundi, ou chez… Procter et Gamble, loin, très loin de ces crises à répétition.

Mais il n’a pas le choix. Ou plutôt, il doit choisir entre la peste et le choléra. Décidément très cool le choix. De plus, il a le sens de l’engagement, total, corps et âme. Les rats ne quittent pas le navire, pourquoi le quitterait-il, lui ?

Alors, du bureau de la brasserie, il décroche son téléphone, parle à Patrick puis Martine.

Instants pénibles.

Jeanne et Paul écoutent et ne perdent pas une miette de la conversation. Michel expose la situation et son point de vue. Mais que peut-il face à Patrick qui l’assure que les choses iront mieux avec ce nouvel apport, d’autant qu’il ne cesse d’améliorer l’implantation des rayons ?

Alors il subit l’interminable descriptif de ces améliorations et apprend que les clefs de 12 vont émigrer du côté des tasseaux de 8, que lesdits tasseaux de 8 iront prendre l’air du côté du papier peint Coltout que… bla bla bla… tout cela fera grimper les ventes… bla bla bla… donc…

Donc… il faut remettre de l’argent !

Après tout, la grande surface va bien finir par faire parler la puissance de ses 1000 mètres carrés.

Conclusion qui a sa logique. La porte se ferme donc du côté de Patrick qui veut absolument poursuivre l’exploitation du magasin, lui qui est sur le terrain et voit ce que son beau-frère ne voit pas.

Alors Michel se tourne vers sa sœur pour tenter de lui faire entendre raison.

Mais que peut un frère face aux pleurs de sa sœur, malade, qui réclame le droit pour son époux à faire ses preuves ?

Que peut un frère face à une sœur qu’il aime mais qui ne connaît rien aux chiffres et ne voit que les choses qu’elle veut voir ?

Que peut Michel face à une sœur qui ne voit pas qu’il mène à Paris une vie de chien… dans l’intérêt de la famille, donc dans le sien ?

Mais comment pourrait-il pleurer sur son sort et invoquer sa vie de fou alors que Martine est malade, que tout tourne autour de ce sujet depuis des années et qu’il justifie tout ?

Comment pourrait-il insister auprès de sa sœur alors que tout stress fait progresser sa maladie ? Comment pourrait-il faire admettre à sa sœur que ses arguments sont mauvais ?

Si l’instant prêtait à rire, comment lui dire qu’en matière de bricolage elle n’a aucun tuyau ?

La mort dans l’âme, mais conscient de l’intérêt supérieur de sa famille, Michel dissuade à nouveau Martine, son mari et ses parents de se saigner encore plus pour poursuivre l’aventure :

–  Mieux vaut se couper un doigt qu’un bras.

Il est convaincant. Son raisonnement est douloureux, certes, mais argumenté, étayé, de bon sens. Il sera donc entendu.

Enfin… pas tout à fait, là encore.

Car Adversité est machiavélique. Une vraie peste fourbe, avec des tentacules qui attrapent un pied quand le bras s’est dégagé. Elle a donc trouvé la parade.

Face à des arguments de fait, de logique, d’arithmétique, qui poussent Jeanne et Paul à ne plus s’endetter d’un centime pour secourir le magasin, Miss Cata ressort un argument Bouygues. C’est-à-dire en béton.

Un argument sans concurrent, déjà utilisé la première fois, fondé sur l’amour de parents meurtris et désemparés :

Vous ne pouvez pas laisser tomber Martine et Patrick, sinon ce n’était pas la peine d’avoir fait tout ça et d’avoir remis de l’argent une première fois.
Vous voulez qu’ils coulent ? Vous n’entendez pas les suppliques de Martine au téléphone ?
Vous voulez vraiment aggraver sa maladie… que se passera-t-il si vous ne l’aidez pas encore une fois ?

Bravo, du grand art Miss Cata,
l’affect est de retour, place au bal des émotions.

Que faire, que dire face à un choix aussi cruel ?

Et comme Adversité a une dent contre la famille depuis que Michel et ses parents ont réussi à franchir à Paris le cap fatidique des 6 mois, elle sort de son chapeau un deuxième argument Bouygues.

C’est encore Miss Cata qui se charge de le diffuser dans la tête de Paul et de son épouse… et de les en convaincre : Si le magasin ferme, faute de qualification et parce que dans une petite ville, celui qui « fait faillite » devient un pestiféré, Patrick ne retrouvera pas d’emploi déplore Jeanne.

Donc, direction l’ANPE, catastrophe supplémentaire pour lui et son épouse. Diabolique Adversité, son argument est parfaitement juste !

Dès lors :

  • cette insupportable perspective,
  • les pleurs de Martine au téléphone,
  • le souci de ne pas aggraver sa maladie,
  • la volonté de Patrick de montrer ce dont il est capable,
  • la bonne affaire qui finira bien par décoller,

tout cela fait qu’en frappant au cœur de cœurs brisés, Adversité vise juste et obtient ce qu’elle voulait : pour la seconde fois, Jeanne et Paul donnent leur feu vert à un nouvel apport d’argent.

Fin des conversations dans le bureau de l’entreprise parisienne, une chape de plomb est tombée sur les participants.

Paul prononce une longue phrase :

  • Eh bien…

Jeanne prononce une courte phrase :

  • Qu’est-ce qu’on va devenir, vous comprenez, on ne peut vraiment pas laisser Martine et Patrick comme ça, Martine est malade, bla bla bla… en plus, bla bla bla…

Michel grille une nouvelle cigarette tandis que le cendrier déborde.

Comme d’habitude, il s’est projeté dans la suite du film. Il vit déjà l’après car c’est une chose de décider dans le bureau, c’en est une autre d’aller au feu. Le feu, c’est de prendre son courage à deux mains, et de repartir à l’assaut du banquier, attirant ainsi son attention quand il vaudrait tellement mieux raser les murs et se faire oublier.

Le feu, c’est de lui faire avaler le contraire de ce qui lui a été dit la première fois, lorsqu’on jurait ses grands dieux que le premier apport de fonds serait aussi le dernier et qu’ensuite, le magasin cracherait des flammes.

Le feu c’est d’attendre la délibération du « comité », ces gens très sérieux réunis autour d’une table qui regardent les notes de chaque emprunteur et décident s’il est ou non admis, comme le font les professeurs en conseil de classe.

Dur dur de solliciter une deuxième fois un homme qui a tous les pouvoirs pour stopper l’une ou l’autre des deux entreprises quand il le veut, voire les deux, s’il lui vient des vapeurs.

Dur dur l’humiliation d’avoir à demander encore.

Dur dur de se sentir dépendant d’un oui ou d’un non d’un banquier qui peut jouer les Père Fouettard ou distribuer les bons points, qui montre sa puissance et en même temps sa bienveillance, oui, dur dur de devoir repasser l’oral une seconde fois.

Mais il faut le faire.

Alors le banquier est contacté, bis repetita. Plus réticent que la première fois, il mise cependant sur l’amélioration des résultats de la brasserie, indiscutables, et donne son accord de principe : d’accord pour prêter une seconde fois.

Ouf de soulagement mais quel paradoxe : être content de s’endetter encore plus !

Il est vrai que l’espoir est au bout du chemin, et que le magasin de Bretagne va trouver son second souffle, comme un coureur dont le départ a été laborieux mais qui commence à remonter ses concurrents.

Et qui finira par les doubler un par un.

En tout cas, il est difficile, ce jour-là, de quitter le bureau après des moments aussi forts, durs, désagréables, si lourds de conséquences, pour retourner sur le terrain – la brasserie – affronter d’autres problèmes, d’autres questions.

Comme si de rien n’était.

En faisant bonne figure auprès des équipes qui ne se doutent de rien.

Et en ayant le sourire « Ultrabrite » alors que l’envie de crier, de hurler, de jouer les Bruce Lee contre la première porte est, de loin, la plus forte.

Ah la vache… ça tanne le cuir !

Mais moins que la suite…

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Un problème ? Des solutions sur Moralotop par Jean-Luc Hudry

Gérer ses émotions : facile à dire me direz-vous, quand des parents ne voient qu’une partie de la réalité : leur fille malade, ses pleurs et ses appels au secours.

Pris en sandwich entre leur devoir de parents aimants, submergés par leurs émotions et la réalité des faits, aussi froide qu’un iceberg, ils décident donc, contre l’avis de Michel, de poursuivre l’aventure.

Lire la suite de cette histoire vraie :

 Qu’en pensez-vous ? Comprenez-vous l’attitude de Jeanne et Paul ?

Partagez cet extrait avec vos amis, ils ont aussi des choses à dire, merci.

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