Départementales 2015, 2ème tour…

Pour celles et ceux qui ont encore le choix, n’oubliez pas d’aller voter. Si vous pouviez faire des choix un peu moins flippant que la semaine dernière, ce serait bien. Merci.

Résistance.

La grande marée n’a pas eu lieu. Pas dans les urnes, en tout cas. Les partis républicains ont mieux résisté que prévu à la montée du FN, qu’on disait inexorable, même si Marine Le Pen peut se targuer de son meilleur score dans une élection locale. C’est un peu de soulagement qui vient réconforter le cœur des progressistes. On avait beaucoup daubé sur «l’esprit du 11 janvier», cette mobilisation républicaine qui avait suivi les attentats du début de l’année. Réaction purement émotionnelle, disait-on, et donc éphémère. Erreur. Comment interpréter autrement que par un sursaut républicain le bon score de l’UMP et la résistance de l’électorat de gauche ? On avait aussi moqué – ou déploré – la tactique d’un Manuel Valls qui sonnait le tocsin pour mobiliser son électorat. Quelle folie, disait-on, que de placer le FN au cœur du scrutin ! Erreur encore : c’est justement cette dramatisation qui a touché la conscience des électeurs de gauche. Finalement, les digues tiennent encore.

Mais la résistance n’est pas la victoire. Le Front national consolide son implantation et reste au plus haut de ses scores historiques. Un quart des électeurs a choisi un parti qui veut rompre avec l’Europe, fermer les frontières et mener une politique de discrimination. Si l’on ajoute à cela que les déclarations de Nicolas Sarkozy sur les cantines scolaires – il veut supprimer les «menus alternatifs» qui évitent aux enfants de famille musulmane d’être obligés de manger du porc ou de jeûner – rejoignent l’obsession anti-musulmane des dirigeants frontistes, le tableau n’est pas riant. Le danger est toujours là, il incite chacun à un examen de conscience… La gauche a limité les dégâts. Mais la réussite de l’UMP – et de Nicolas Sarkozy – dans cette élection fait peser sur elle une grave menace. Comment faire face ? L’arithmétique parle d’elle-même. Si l’on additionne les voix de toutes les gauches, on arrive à un total proche de celui de la droite. Seule l’union peut sauver la gauche. Renouer les fils, trouver des terrains d’entente : c’est la tâche décisive. Pour dimanche prochain et pour les deux ans qui viennent.

Laurent Joffrin.