Rien à faire, nulle part où aller

Voici un extrait de l'Upadeshasahasri de Shankara, chapitre 14

"Pour la conscience du soi qui a surgi dans le ciel sans tâche et serein qui a pour unique saveur la connaissance non-duelle, dites-moi quelle autre action y a-t-il à considérer ?

L’observateur étant sans souffle, étant sans pensée, et n’étant pas non plus assujetti à des liens, lui en effet, étant omniprésent comme l’espace, comment pour moi y aurait-il quelque chose à accomplir ?

Je ne vois pas d’absence de stabilité (samadhi) pour moi, qui suis toujours sans changement, Absolu ;  étant pur, il n’y a rien d’autre à purifier pour moi qui suis sans fautes.

Et il n’y a nulle part où aller (pour moi) qui suis omniprésent et immobile; ni en haut, ni en bas, ni en diagonale pour moi qui suis sans parties, en raison du fait que je suis immatériel.

Pour moi qui ai pour lumière la pure conscience – éternellement on n’y connait pas de ténèbre. Comment pour moi aujourd’hui peut-il rester quelque chose à faire, moi qui suis éternellement libéré ?

Quelle est la pensée pour celui qui n’est pas la pensée ? Quelle est l’action pour celui qui n’est pas les organes ? « Il n’est pas les organes de vie, en effet, il n’est pas la pensée, il est pur » : vraie est cette parole des écritures."

Shankara, traduit du sanskrit par José Le Roy et Alain Porte