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Voici le mois de mai où les fleurs volent au vent…

Publié le 30 avril 2008 par Chantalserriere

Mai 2008.

Les fleurs seront-elle seules à voler au vent?

Et que sont-elle devenues, celles de la ballade du temps qui passe

qui nous a tant bercés sur la voix de Joan Baez?

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Et les pavés de nos rues insurgées? Cf le florilège des livres écrits sur le sujet.

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Mai 1968.

Strasbourg. Restaurant Paul Appell.

On nous distribue à la sortie du restaurant universitaire (déjà depuis l’année dernière) des tracts et fascicules imprimés à Strasbourg et signés de l’Internationale situationniste. “De la misère en milieu étudiant” . Un certain Guy Debord y fustige la société de spectacle et de consommation. Nous n’y comprenons pas grand chose mais certains slogans nous amusent.

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L’insurrection parisienne est contagieuse. Les cortèges se forment et les barricades s’érigent. Une contre-manifestation gaulliste se dirige vers le palais universitaire protégé par les CRS. Un comble! Grenades lacrymogènes. Larmes. Je marche dans les pas d’un petit groupe qui monte jusqu’aux toits et par une lucarne s’en va planter le drapeau…rouge. La statue de Goethe , barbouillée, tournant le dos, en reste figée de stupeur!

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Tout s’arrête. Les amphis et les couloirs des universités sentent à présent la poussière. Une odeur particulière, inoubliable.

Sylvain, le clochard familier des abords de la faculté des lettres est élu Doyen de la faculté.

C’est la grève. La grève générale. Comme les téléphones sont rares à cette époque (je ne parle pas des portables, mais bien des téléphones fixes), nous avons l’oreille collée au transistor.

Le passage en année supérieure des étudiants se fait sur dossier. Je suis ravie d’avoir mon DEUG de lettres en poche!

Il faudra du temps pour comprendre la vague, l’immense chape de plomb qui s’effondre, le sentiment de liberté, la récupération politique, l’immaturité de la foule étudiante découvrant les grouspuscules politisés, la déstabilisation sociale à venir, l’entrée dans le libéralisme pur et dur pourtant dénoncé au début…et le départ de la haute sihouette familière qui gouverne la France d’alors.

La société du spectacle qu’il s’agissait de repousser va pouvoir se mettre en place et aboutir au show permanent…

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