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Renégat

Par Sylly
Robyn Young
Renégat

Quatrième de couverture

Et si son seul espoir de vaincre son ennemi était de lui jurer allégeance ?

Edouard Ier, roi d'Angleterre, est prêt à tout pour unir les îles Britanniques sous une seule et même couronne. Cette campagne, inspirée de la prophétie de Merlin, est d'ores et déjà engagée avec la soumission du pays de Galles. Désormais, le roi doit mettre la main sur la relique sacrée de Saint Malachie, symbole de la nation irlandaise, afin de parachever son implacable dessein. Un seul homme peut contrarier ses plans : Robert Bruce. Il a quitté son Écosse natale dans ce but. Mais, pris dans un jeu de conquêtes, de pouvoirs et de trahisons qui le dépasse, celui-ci n'aura d'autre choix que d'abandonner ce qu'il a de plus cher ...

J'avais beaucoup aimé me plonger dans l 'histoire d'Écosse à l'époque des guerres d'indépendance avec le premier tome, Insurrection, et c'était donc avec un plaisir certain et beaucoup d'impatience que je voulais poursuivre mon aventure avec Renégat.

Je n'ai pas été déçue par mon voyage dans le début du 14ème siècle écossais, même si j'avoue y avoir trouvé peut-être plus de longueurs que dans le premier volet de la série.

" La couronne d'Arthur, l'Épée de la Clémence, le Bâton de Jésus, la Pierre du Destin ; ces reliques sacrées, dont l'origine était voilée de mystère, symbolisaient l'essence de la souveraineté de chacune des nations bretonnes, identifiables par tous. En se les appropriant, Édouard opérait une conquête spirituelle des royaumes physiques qu'il voulait dominer. Et la Dernière Prophétie l'excusait, elle justifiait ses guerres puisqu'elles étaient menées pour le bien de la Bretagne. "

Alors que le roi Édouard poursuit toujours son incroyable quête des reliques sacrées de Bretagne, dans le but d'unifier les royaumes, Robert Bruce cherche le moyen à la fois de racheter sa précédente " trahison " envers l'Écosse, et à affermir sa position envers ses sujets en tentant de prendre Édouard de vitesse en l'empêchant d'obtenir la dernière relique manquante : le Bâton de Saint Malachie. Mais les choses ne se passant jamais comme on le voudrait, Robert se fait capturer par les Chevaliers d'Édouard, et se retrouve à devoir prendre une décision lui déchirant le cœur. Une fois de plus, s'il veut pouvoir trouver le moyen de franchir les montagnes qui le séparent du trône écossais, il va devoir offrir son allégeance au roi d'Angleterre et feindre sa trahison envers son pays.

Mais ne dit-on pas, garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près ?

J'ai tout de suite retrouver le Robert laissé à la fin du premier tome, déchiré entre l'ombre néfaste de son père, lèche botte du roi Édouard, et celle, bien plus glorieuse de son grand-père, le lord d'Annandale, héritier du trône d'Écosse en l'absence d'héritiers par le sang.

Renégat se situe entre les années 1299 et 1306, période durant laquelle, le roi Édouard semble asseoir confortablement son emprise sur les îles de Bretagne, matant au fur et à mesure les révoltes. Pourtant, L'Écosse, continue de se battre contre cet envahisseur harassant, malgré l'absence de son chef de la rébellion, William Wallace, parti trouver des alliances à l'étranger, et aussi malgré le fait que Robert Bruce ait abandonné son rôle de gardien et ait fini par rejoindre l'ennemi. Les seuls restant étant les Comyn.

Durant toute la lecture de ce roman, un chose dénote : le double jeu. Et ce, quel que soit le côté où l'on se trouve. Les trahisons se font tout aussi bien entre les rebelles, qu'entre les ennemis jurés. Et j'ai trouvé cela vraiment très dur de réalisme. Ne jamais savoir en qui on peut avoir confiance, les jeux de pouvoir sont une vraie ruine, et ne s'occupent pas du mal qu'ils engendrent. Et la sensation que les hommes se prêtant à ces jeux, sont malgré tout prêts à tout donner et tout perdre pour obtenir ce qu'ils veulent me désarçonne.

Dans le premier tome, j'éprouvais énormément de sympathie pour Robert Bruce, que je trouvais charismatique, et chez qui le besoin de liberté et d'offrir à son peuple un roi digne de régner, était vraiment engageant. Mais dans ce tome, je l'ai trouvé tellement sombre, tellement loin de ce jeune homme épris de la fièvre de la révolte. Il m'est apparu comme un homme que la volonté de pouvoir corrompt. Pourtant, au cour de son séjour en Angleterre, on sent qu'il reste chez lui de la bonté, mais son devoir ou plutôt son obsession le rend prêt à tous les sacrifices. Dans le jeu des trônes, il n'y a pas de place pour l'amitié, et il faut constamment regarder ses arrières ... Certes, il a du abandonner tout ce qu'il avait pour entrevoir la possibilité d'obtenir ce qu'il désire : famille, patrie, terres

Du coup, nous suivons un Robert Bruce qui pense beaucoup, encaisse beaucoup, accepte même de sacrifier ses compatriotes pour affermir sa position auprès du roi Édouard, et quoi qu'il en pense, je ne crois pas que cela laisse son âme indemne, mais que ça contribue à l'enfermer dans une noirceur qui ne lui va pas ...

Cette lenteur qu'il doit ressentir dans le temps qui s'écoule, je l'ai également ressenti dans la lecture. Comme si j'étais branchée à lui ... Et cela a rendu le texte parfois un peu long et j'étais gagnée par la même lassitude que Bruce ... Mais, cela n'était toujours que temporaire, car il se passait toujours quelque chose pour ramener de la vie, de la nervosité, de l'inquiétude dans les événements. Robert, obligé de danser d'un pied sur l'autre pour évincer un roi sur le retour, empêcher le chef de la rébellion de se faire coincer à son retour, chercher comment obtenir les faveurs de son peuple malgré sa " trahison " alors que pour l'instant c'est à son pire ennemi qu'elles vont ...

Déjà que la guerre d'indépendance écossaise n'est pas joyeuse, le tome ici me semble encore plus sombre que le premier, alors j'espère une sacrée envolée dans le troisième !

Pour parler du Roi Édouard, je l'ai trouvé vieillissant, mais toujours aussi impétueux. Il se sent défaillir doucement, et souhaite instaurer son fils dans les rangs qu'il doit tenir en tant que prince héritier. Mais le goût de ce dernier pour les hommes étant de plus en plus manifeste, le roi Édouard sent le danger pointer à sa porte. Je pense que cela ne l'aide pas et le pousse à commettre des fautes : s'intéresser plus à William Wallace qu'aux dangers qui errent dans son château par exemple ...

Je parlais de lenteur dans le récit, mais arrivée à la fin, aux derniers chapitres, j'ai eu la sensation d'une véritable flambée, mes yeux se sont mis à lire aussi vite que le texte qui se déroulait dessous, tout est devenu très rapide d'un seul coup, pour nous laisser pantois dans l'attente que le troisième tome sorte ... Forcément ...

Pour finir, j'aime noter l' originalité du roman dans le fait que l'auteur a choisi d'utiliser une des vraies passions du roi Édouard, à savoir celle des légendes arthuriennes. Ici, toute la conquête des îles de Bretagne, lui sert de prétexte pour soit-disant réaliser la prophétie de Merlin disant que seul un roi possédant les reliques pourrait unifier le royaume. Et Édouard se prend vraiment pour le digne héritier d'Arthur Pendragon, créant sa Table Ronde et ses Chevaliers du Dragon qui œuvrent dans l'espoir de mettre la main sur ces reliques et ainsi aider le roi dans la conclusion de cette prophétie.

Chaque partie du livre étant ponctuée en son début par une citation du livre Histoire des rois de Bretagne, de Geoffroy de Monmouth, je ne peux nier le fait que cela m'a furieusement donné l'envie de le lire.

Alors pour conclure, je ne peux que dire que j'ai aimé ce livre, car même si quelques longueurs m'ont ralenti dans la lecture, au final elles m'ont également intégrée à l'esprit même du héros de ce roman ... Et, si non seulement ce livre me donne envie d'explorer plus intensément l'histoire d'Écosse et de lire d'autres livres, il me donne surtout la fièvre de l'attente du troisième tome qui conclura cette série que je trouve vraiment très bonne.

Les Maîtres d'Écosse, tome 2 : Renégat

Éditions Fleuve Noir (2013)

Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Maxime Berrée

Titre original : " Renagade " (2012)

Organisée par Renégat Unchocolatdansmonroman


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