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Critique Ciné : Last Knights, guerrier déchu

Publié le 04 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Last Knights // De Kazuaki Kiriya. Avec Clive Owen, Morgan Freeman et Cliff Curtis.


Le cinéma d’héroic-fantasy est quelque chose qui a énormément de mal à prendre du poil de la bête ces derniers temps alors que les séries de genre se multiplient (Game of Thrones a ouvert une voie qu’elle n’est pas prêter de refermer). Le film de Kazuaki Kiriya (Casher, Goemon) a beau être un Direct to DVD, il est pourtant à mes yeux une proposition intéressante, ne serait-ce que d’un point de vue de la mise en scène. L’utilisation du numérique est souvent quelque chose que je critique car les couleurs sont souvent dénaturées à cause de ce genre de choix artistiques et pourtant, je trouve que Last Knights a plutôt bien exploité cela afin de plonger les personnages dans ambiance froide et grisâtre. De plus, cette ambiance à l’image participe au plaisir que l’on a de voir un récit d’héroic-fantasy. En effet, il y a de ce fait quelque chose de très graphique qui n’est pas sans rappeler les excès d’un 300 par exemple. Il y a des combats dans tous les sens, des scènes d’action plutôt bien maîtrisées mais le vrai problème de ce film c’est malheureusement le scénario de Michael Konyves (Le Monde de Barney) et Dove Sussman qui nous donne l’impression qu’il a voulu trop en mettre, quitte à nous donner l’impression que l’histoire n’a plus rien de cohérent à la fin.

Un guerrier déchu s’élève contre un roi corrompu et sadique afin de venger son maître déshonoré.

A vouloir trop en raconter au travers des deux heures de film, Last Knights nous fait donc une proposition parfois un peu douteuse qui n’offre guère d’évolution des personnages ou en tout cas pas forcément des bons personnages. Les flashbacks n’apportent rien de bien plus pertinent non plus même si c’est là aussi pour donner de la consistance au personnage de Clive Owen, ce guerrier déchu qui tente de faire ce qui est juste afin de sauver un royaume. Les effets spéciaux ne sont pas tous très réussis non plus, donnant parfois l’impression de voir un film qui n’a pas les moyens de ses ambitions. Heureusement pour nous, certaines scènes (en intérieur notamment à la fin) viennent alors rappeler à l’ordre Kazuaki Kiriya qui fait de son mieux afin de nous offrir des combats assez sympathiques. Clive Owen (Le Roi Arthur) et Morgan Freeman (Robin des Bois) retrouvent donc une époque qu’ils connaissent bien même si le second ne sert malheureusement pas à grand chose. Morgan Freeman aurait mérité un rôle peut-être un peu plus important et moins ridicule. C’est en tout cas comme ça que je l’ai ressenti. Une fois passé la première demi-heure qui fait de la mise en place parfois un peu longue et ennuyeuse, la suite est bien plus intéressante.

Car c’est par la suite que le film peut enfin jouer ses cartes. Le plaisir prend alors forme lorsque Last Knights parvient à sortir un peu des sentiers battus à développer le personnage de Clive Owen, un guerrier invincible que rien ne peut tuer, même pas une lourde chute à la fin du film. Tout n’est pas forcément jouissif, mais globalement Kayuaki Kiriya sait ce qu’il veut faire de l’histoire qu’il a entre les mains et visuellement cela se ressent. C’est juste que le scénario n’est pas canalisé sur certains éléments d’intrigues, nous donnant donc l’impression que Last Knights ne sait même plus quoi raconter à certains moments (alors qu’il aurait été intéressant de savoir quoi faire de certaines intrigues secondaires qui s’empilent comme des feuilles de papier vierges). Reste alors Tsuyoshi Ihara (13 Assassins) qui, au travers de sa prestation parvient à nous offrir une prestation sans faille. On le voit voler la vedette aux autres lors de ses apparitions. Sa maitrise des arts martiaux est forcément un plus et le metteur en scène le sait pertinemment, c’est en grande partie pour ça qu’il l’exploite aussi bien à mon humble avis.

Note : 5/10. En bref, un film honorable par ses idées mais qui pèche à cause d’un scénario qui raconte tout et n’importe quoi. Dommage.

Date de sortie : Directement en DVD


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