Magazine Culture

Coup de flamme sur ... ce livre qui m'a le plus marqué !

Par Supy @ImaginaireSupy

J'avais déjà voulu lancé des articles sur autres choses que les rendez-vous que j'ai l'habitude de faire ou des chroniques mais sans grand succès. Mais voilà, j'ai envie de disserter un peu, de révéler une part de moi, sur des thèmes divers et variés.
Ce rendez-vous sera mensuel et sera publié tous les premiers dimanches de mois. De quoi me laisser le temps de réfléchir et de pondre des articles de qualités qui mettront au jour ce petit jardin secret dont je parle peu sur ce blog. Je pense, d'ailleurs, que l'heure est venue de rendre L'Imaginaire de Supy un brin plus personnel...
Et si l'envie vous dit de me suivre dans cette aventure, vous êtes les bienvenus.
Coup de flamme sur ... ce livre qui m'a le plus marqué !

Coup de flamme sur ... ce livre qui m'a le plus marqué !

Bien qu'on est l'habitude de me voir lire des thrillers, de la fantasy, ou tout livre susceptible d'être bourré d'action et d'hémoglobine, c'est bien un livre très simple qui m'aura le plus marqué jusqu'à présent. Un livre simple qui, à mes yeux, fait figure de grand classique de la littérature japonaise. Il s'agit de Les Belles Endormies de Yasunari Kawabata.

Cet auteur est réputé pour avoir remporté le Prix Nobel de Littérature en 1968 mais aussi comme auteur majeur du XXème siècle. Pour ma part, il incarne les prémisses de ma passion pour les livres. Une première rencontre, adolescente, qui m'aura ébranlé jusqu'au plus profond de mon être, de mon âme. Je ne me souviens plus vraiment du premier regard que j'ai posé sur ce livre, ni même ce qui m'a amené à le choisir lui plutôt qu'un autre, mais les sentiments que j'ai ressenti tout au long de ma lecture sont toujours là, bien présents, me hantant jour après jour avec mélancolie.Le style de ce livre est paré de sensualité et de poésie. Je n'aurais jamais cru possible que tant de sincérité puisse transpercer à travers les pages alors que Les Belles Endormies relate l'histoire d'un vieil homme qui se rend dans un établissement proposant des jeunes femmes, voir des enfants, droguées pour dormir à point fermer avec lui. Et pourtant si, et même plus que cela, il n'y a rien de choquant ou de rebutant dans le fait de suivre des vieillards dans ce genre de "maison close". Ce roman est une véritable lettre d'amour aux femmes, à la vie mais aussi à la mort.C'est dans cette contradiction des émotions que j'ai trouvé mon bonheur. Les Belles Endormies a réussi le tour de force de me faire sourire, rire, froncer le nez et en même temps pleurer. Pleurer devant la beauté du récit, devant la beauté de la plume. Pleurer pour ce vieil Eguchi et toutes les femmes qu'il a connu. Pleurer pour la jeunesse. Pleurer pour la vieillesse. Pleurer pour la vie. Pleurer pour la mort...La construction assez particulière de ce livre m'a également marqué. Il m'a suffit de lire quelques pages pour comprendre que l'histoire était bien plus profonde que ce qu'elle laissait paraître. Il n'est pas simplement question de visites d'un vieillard dans un établissement. Entre les lignes, j'ai assisté à la réminiscence des souvenirs d'Eguchi à travers toutes les femmes qu'il a connu et ce grâce aux jeunes filles qu'il contemple pendant leurs sommeils. De celle qu'il a le moins aimé pour finir par sa mère. Une sorte de renaissance à l'envers. Comme s'il rembobinait le film de sa vie pour revenir où tout avait commencé, pour en revenir à cette femme qui lui avait donné la vie alors qu'il est lui-même au crépuscule de son existence.Il lutte ainsi contre l'inévitable : sa vieillesse, sa mort. C'est une sorte de regard en arrière lui permettant de mettre les choses au clair avant sa dernière heure. Une sorte de besoin, profond, pour combler le fossé creusé au fil des ans. Pour retrouver ce qui faisait sa qualité d'être humain, d'homme. C'est un livre, de ce fait, qui offre une magnifique moral, une véritable leçon de vie qui marque l'esprit et avec laquelle j'ai vécu jusqu'à présent et avec laquelle je vivrais encore longtemps. C'est peut-être grâce à ce roman que je prends la vie au jour le jour et en savourant chaque instant, je ne voudrais pas arriver au terme de ma propre vie et devoir me remémorer les choses qui m'ont construites avec de profonds regrets."Cependant le vieillard se demandait distraitement comment il avait pu se faire que le sein de la femelle humaine, seule parmi tous les animaux, avait, au terme d'une longue évolution, pris une forme si belle. La beauté atteinte par les seins de la femme n'est-elle point la gloire la plus resplendissante de l'évolution de l'humanité ?"
Coup de flamme sur ... ce livre qui m'a le plus marqué !"Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu'il franchit le seuil des Belles Endormies ? Ce roman décrit la quête des vieillards en mal de plaisir. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d'adolescentes endormies sous l'effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi, ces soirées passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de sa jeunesse, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait ? Au seuil de la mort, à la douceur de l'enfance et au pardon de ses fautes."


Le thème du mois de mai sera : cette saga qui m'en fait voir de toutes les couleurs.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Supy 416 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines