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Rowan Coleman

Publié le 07 avril 2015 par Ninie W. @ninie067

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Avant de t'oublier

PictureAuteur : Rowan Coleman
Serie : 
Genres :  Contemporain
Editeur : Milady
Collection :
Publication: 20/ 03/ 2015
Edition: Numérique
Pages : 435
Rating:
  • Chroniqué par TEACUP

Lu en partenariat avec
- Milady -

PhotoClaire mène une vie heureuse en compagnie de son mari et de ses deux filles. Mais son bonheur est de courte durée : elle découvre qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Sa mémoire part à la dérive, et elle oublie ce qu'elle croyait gravé en elle pour toujours. Pour lutter contre sa disparition, son mari lui offre un carnet dans lequel elle notera tout ce qu'elle n a pas encore oublié. Une façon de faire comprendre à ses filles que même si ses jours sont comptés, la vie a encore de beaux jours devant elle.PhotoJe remercie Milady pour ce service presse qui m’a donné la possibilité de découvrir un livre qui est l’un de mes premiers coups de cœur de 2015.
Je trouvais le sujet du livre touchant même si beaucoup exploité par la littérature, le cinéma… Et même si le livre n’innove pas totalement, c’est le traitement de l’histoire et la richesse des personnages qui rendent l’ensemble très touchant.
Je ne m’attendais pas à une arrivée de la maladie si tôt dans  le livre. Je pensais qu’on assisterait au délitement de la mémoire du personnage principal petit à petit, or, dès le départ la maladie est bien installée. J’ai eu un peu peur de l’évolution et jusqu’où l’histoire allait nous entraîner vu certaines scènes d’ouvertures déjà assez dures, mais en fait le livre ne devient pas oppressant.
J’ai beaucoup aimé cette chronique familiale autour de la maladie d’Alzheimer. Les différentes voix apportent une vision complète de la manière dont cette maladie peut affecter plus que le malade toute une famille, à divers niveaux. Les scènes sont des fois assez terribles, mais la sensibilité de l’auteur permet de s’attacher à la lutte de Claire qui tente de garder le fil, de jouer son rôle de mère une dernière fois dans une période charnière pour son aînée (je n’en dis pas plus pour éviter tout spoiler).
La force de ce roman ce sont les femmes, une grand-mère confrontée à l’Alzheimer de sa fille qui malgré les années est toujours restée son "bébé" quelque part, et la nécessité de protéger ses petites filles d’une maman qui perd la mémoire parfois jusqu'à ne pas se rendre compte du danger. Une aînée qui s’interroge sur le sort de sa petite sœur qui devra grandir sans une maman qui a toute sa tête, une femme dans la quarantaine qui voit sa vie bouleversée et qui réalise tout ce qu’elle va perdre... Et même le mari plus effacé au départ est entrelacé à l'histoire par bien des anecdotes et une place inattendue dans ce récit.
Chacun des personnages est touchant, mais surtout cette filiation de femmes fortes et cette manière de s’interroger sur le rôle de la famille m'ont beaucoup parlé. On se reconnaît facilement dans ces personnages et leurs interrogations peuvent être les nôtres, maladie ou pas. Un livre touchant et fort, souvent juste et dont une certaine poésie se dégage, une urgence, une envie de se rapprocher des siens, de profiter de la vie tout simplement. Un petit coup de coeur pour ce livre drôle et fort, intelligent et touchant, à lire !
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« —Je pense que je devrais faire un discours, enchaîne maman, intarissable, tout en pressant la paume contre la vitre, comme si elle venait de découvrir le verre. T’expliquer quoi faire de ta vie; te donner quelques leçons intensives avant qu’il ne soit trop tard. Mais je sais bien que c’est inutile. Je sais qu’il me suffit de te faire confiance et que tu feras les bons choix. Même si je passe mon temps à me plaindre de toi, à geindre que tu ne ranges pas ta chambre et que tu écoutes ces horribles chants funèbres à longueur de journée, je suis très fière de toi, Caitlin. Voilà, c’est dit. Je garde les yeux rivés à la route, me concentrant sur la circulation, les piétons qui sillonnent le trottoir, le radar au bout de la rue. Soudain, je comprends parfaitement comment elle a pu oublier la façon de conduire alors même qu’elle conduisait. Parfois, il me semble que le poids de tout ce que je garde pour moi va expulser tout ce que je sais, le faire sortir de ma tête, à moi aussi. Alors je me concentre sur ma conduite, sur les kilomètres qui défilent, la voiture qui avale ce temps qui nous est accordé. C’est le moment d’être courageuse, adulte et forte. Ici et maintenant. Maman est là, nous sommes seules. Mais je ne peux pas. Je n’y arrive pas. »

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