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(Critique) "Tous au Larzac" de Christian Rouaud en avant-première à l'Institut Lumière.

Par Meuwine

Lors du week-end d'avant-premières organisé par l'Institut Lumière de Lyon il y a bientôt deux semaines j'ai eu la chance de découvrir, entre autres, la nouvelle réalisation de Christian Rouaud. Christian Rouaud fait partie de ces réalisateurs à part qui vous font découvrir une histoire vraie sous une forme différente, presque indéfinissable. A aucun moment il ne vous parlera de reportage, même si parfois on s'en approche, mais plutôt de cinéma, de film, que l'histoire soit fictive ou réelle... Avec Tous au Larzac il nous offre un petit voyage dans le temps dans les années 1970 qui finit par nous rappeler que nous, nouvelle génération, on a du boulot.

Synopsis : Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José... sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d'une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l'Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres. Tout commence en 1971, lorsque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, déclare que le camp militaire du Larzac doit s'étendre. Radicale, la colère se répand comme une trainée de poudre, les paysans se mobilisent et signent un serment : jamais ils ne cèderont leurs terres. Dix ans de résistance, d'intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire. Plus que jamais le Larzac est vivant !

Quarante ans après le début des faits, Christian Rouaud se repêche sur cette histoire de courage et de volonté qui avaient liée les paysans du Larzac lors de leur affrondement avec l'armée et l'Etat, luttant contre l'expropriation. Et bien, même quarante ans plus tard ce film sort au bon moment, au moment de la récession et du gaz de schisme, de la pollution et du réchauffement climatique. Quarante ans plus tard donc, le réalisateur et scénariste rassemble une poignée de ces acteurs, Marizette Tarlier, Léon Maille, Christiane Burguière mais aussi José Bové, parmis tant d'autre, qui nous raconte leur propre histoire.

Ainsi de leurs récits, simples mais d'une réalité et fraicheur poignante il nous ramène dans les heures les plus sombres mais aussi les plus enthousiastes de cette lutte. Après avoir filmé et enregistré des centaines d'heures d'interviews ainsi que reconstitué des pellicules entières de films d'archives il réussit un savant mélange liant passé et présent dans un esthétisme soigné absolument cinématographique. Et franchement, c'est beau et cela vous entraine quarante ans en arrière, la victoire à jamais gravée dans le paysage.

(Critique)

Christian Rouaud qui était présent avec nous à bien tenu à expliquer que les choix de réalisateur étaient totalement subjectifs, qu'il racontait cette lutte à sa façon, avec des acteurs précis, mais qu'un autre aurait pu partir du même point de départ pour obtenir une réalisation totalement différente. On l'oublie souvent, cette multitude de choix qui s'offre lors d'une histoire : le point de vue, le choix des personnages, la forme etc... En tout cas je peux dire que son histoire à lui était réussi, les émotions étaient présentes et les choix audacieux. Ma critique ? Ce film s'adresse directement à un public d'intéressés et restera malheureusement globalement inacessible aux spectateurs non friands de soirées Arte... Amateurs d'histoire et de beaux paysages je n'ai qu'une seule chose à dire : foncez le voir !

(Critique)

Sortie française : 23 novembre 2011


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