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La famille royale de William T. Vollmann

Par Sylvie

ETATS-UNIS, 2004
La famille royale
Editions Actes Sud
Voila c'est fait ! Il est vrai que j'ai ramé pas mal quand même ! Cette plongée vertigineuse dans les bas-fonds de San Francisco me laisse un peu perplexe. On a crié au chef d'oeuvre (la longueur est-elle maintenant un critère pour honorer un livre ???). C'est un bon livre qui dérange, qui interpelle mais je trouve quand même le ton et la narration très classique.
Je vous résume l'intrigue : Henry Tyler, détective privé, est embauché par un sale type, un homme daffaires qui veut créer un vaste bordel virtuel comme un parc d'attraction. Pour cela, il doit capturer la mystérieuse Reine des Putes qui règne sur les bas-fonds de San Francisco. Tyler s'immisce dans la prostitution et est adopté par la famille royale, le royaume des prostituées, avec à sa tête leur Reine, qui les protège et leur fournit toutes sortes de drogues. Mais Brady est à la tête d'une "congrégation morale" qui veut éradiquer toute prostitution illicite. La famille royale est menacée et en passe d'être détruite...

Si vous n'appréciez pas les détails scabreux dans la littérature, passez votre chemin ! Vollmann décrit l'ensemble des prostituées comme une vaste colonie d'insectes, d'où la référence à de nombreux fluides comme le sperme, la salive, la sueur, le sang. On communique, on s'aime avec les fluides et moins avec la parole. Il y a aussi un pédophile, Dan Smooth, qui est de loin, le personnage le plus attachant du livre.

L'aspect le plus intéressant de cette grande fresque est sans conteste la référence constante à la Bible. Toute l'histoire est vue comme lutte contre le mal incarné par les prostituées, représentantes des idoles du pays des Cananéens. Ces idoles ont été détruites par Jésus. De même, Henri Tyler est en perpétuel conflit avec son frère John et cette lutte est comparée à la lutte perpétuelle entre Abel et Caen. A plusieurs reprises, Tyler déclare qu'il porte la "Marque de Caen".
Chaque chapitre est précédé d'une citation de la Bible qui replace l'intrigue dans la Grande Histoire biblique.

Assurément, Vollmann se place du côté des Cananéens ; en effet, le peuple élu est représenté par des sbires fanatiques et l'éradication de la famille royale donne lieu finalement à un parc de débauches.
Henry Tyler quitte le monde d'en haut, celui des affaires, pour finir dans le dénouement le plus complet et trouver un sens à sa vie.
Vollmann métaphorise la lutte contre le mal, thème si présent  dans la conscience américaine et qui plus est dans l'actualité.
Un traitement intéressant d'un thème universel mais pas de grandes originalités narratives ni stylistiques.
Les critiques sont nombreuses sur les blogs et souvent positives. Faites moi partager vos avis !


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