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Kill your Darlings de John Krokidas

Par Emidreamsup @Emidreamsup

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Après les biopics Howl (Allen Ginsberg) et Sur la route (Jack Kerouac), Kill Your Darlings met à nouveau en scène la Beat Generation et plus spécialement ses origines. Au cœur de
ce récit, le meurtre de David Kammerer (Michael C. HallDexter) par Lucien Carr (Dane DeHaan) qui était ami avec les trois écrivains Jack Kerouac (Jack Huston - Boardwalk Empire), Allen Ginsberg (Daniel RadcliffeHarry Potter) et William S. Burroughs (Ben FosterX-Men).

John Krokidas, réalisateur et scénariste du film, revient sur la rencontre de ces cinq personnages qui a donné naissance l’un des mouvements littéraires les plus emblématiques aux Etats-Unis. En misant sur des jeunes acteurs souhaitant prouver qu’ils sont capables de tout, il donne un souffle inattendu à ce biopic. On est emporté par leur prestation à l’image de leur engouement pour tester toutes les expériences possibles et imaginables (la pendaison, la drogue…). Mais à vouloir trop en faire, le récit à tendance à se perdre dans se labyrinthe d’émotions et de moments de vie. On fait face à un amoncellement de trips liés aux différentes expérimentations de substances illicites faites essentiellement par Ginsberg. Accompagné d’effets visuels (ralenti, marche arrière, image figée…), le film de Krokidas devient une expérience arty à l’image de la naissance de cette Beat Generation.

Le principal problème du film réside dans le fait qu’il ne sait pas vraiment quel angle choisir. Doit-il se contenter de raconter les débuts d’une révolution littéraire ? Doit-il se focaliser sur les relations intimes entre ces quatre jeunes hommes (mettant un accent sur la question de l’homosexualité) ? Doit-il dépeindre une époque où jazz et drogue dominaient la vie nocturne ? Une chose est sûre cependant, ce qui compte ici pour le cinéaste et son casting est de tout miser sur ce souffle libertaire qui donnera à la Beat Generation son envol. On oscille donc durant ces 1h44 entre ces trois penchants, ne sachant pas forcément où donner de la tête, mais cela n’est pas forcément déplaisant. Ce chaos ambiant donne un résultat plein de vie qui se repose sur des prestations impeccables.

Alors qu’en règle général, on pourrait se contenter de reprocher à ce film de ne pas savoir où il va. Kill Your Darlings nous fait changer d’avis exactement en s’appuyant sur ce point précis. Tant mieux si le tout est un poil foutraque, même si on aurait aimé quelque chose de plus fouillé en ce qui concerne les liens ambigüs unissant Carr et Kammerer. Au final, on est tellement happédans ce tourbillon qu’on aimerait en découvrir l’après et ne pas se contenter des quelques lignes accompagnant le générique de fin.


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