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Critique Ciné : Pourquoi j’ai pas mangé mon père, suspendu à l'arbre

Publié le 10 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Pourquoi j’ai pas mangé mon père // De Jamel Debbouze. Avec Jamel Debbouze.


Je ne vais pas y aller par quatre chemins car cela ne servirait à rien de vous faire languir de longues minutes, Jamel Debbouze nous a sorti un navet à 23 millions d’euros. J’aime bien que la France balance de l’argent par les fenêtres, surtout quand c’est pour produire des films comme celui-ci. Je pense que je n’ai pas été aussi proche de quitter la salle avant la fin d’un film depuis sacrément longtemps (et pourtant, j’en ai vu des navets et même Tarzan dans le registre de l’animation l’an dernier m’a tenu jusqu’au bout même si c’était un nanar grotesque). Apparemment, il faudrait 7 millions d’entrées à Pathé pour rentabiliser son investissement. Alors que l’an dernier la société Gaumont-Pathé a produit pas mal de déceptions en termes d’entrées (et de qualités). Disons qu’ils s’en sont surtout sorti grâce à La Belle et la Bête et Supercondriaqve. Pour en revenir à nos moutons, Pourquoi j’ai pas mangé mon père est probablement l’une des plus grosses déceptions de l’année. Le fait que Jamel Debbouze porte de projet depuis des années est honorable et c’est même tout à son honneur d’avoir tenté de faire une histoire originale avec sa propre vision des choses, son propre humour (on retrouve énormément de ses déformations de langages par exemple) sauf que cela ne fonctionne pas vraiment.

L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.

Pourquoi j’ai pas mangé mon père pourrait être renommé Pourquoi j’ai pas mangé mon film car sincèrement, Jamel Debbouze a fait un film bien trop pédant où il donne l’impression qu’il est l’homme le plus narcissique du monde. Il a fait un film pour lui, avec lui et pas vraiment avec les autres. Le problème c’est que le film repose donc une grande partie de sa composition sur le comique de Jamel Debbouze et je ne suis pas allergique (j’ai beaucoup aimé sa prestation dans Astérix Mission Cléopâtre et dans un registre totalement différent dans Indigènes de Rachid Bouchareb) sauf que cela s’arrête malheureusement là car l’humour de Jamel est le seul élément qui semble être l’intérêt de ce film. Personnellement j’aurais peut-être préféré un court métrage qui aurait eu le mérite de rendre concis ce qui m’a été épouvantable pendant 1h42. Vous allez me dire mais pourquoi être allé voir ce film alors si c’est pour au final le trouver si mauvais ? Oui, c’est vrai, sauf que je ne savais pas du tout ce que j’allais voir et je dois avouer que j’étais très curieux en plus de donner sa chance à chaque film que je peux voir sortir (car je sais que peu importe les moyens, un film reste un film).

Le scénario manque cruellement de structure. A vouloir constamment nous balancer des vannes Jamel Debbouze-sque, forcément le film se heurte au fait qu’il ne raconte pas grand chose. Cela aurait très bien pu être un film d’animation avec ce type d’humour mais aussi un univers méta, plein de références. C’est dommage car Jamel Debbouze semble un peu trop passionné par sa petite personne pour faire des références à des gens qu’il pourrait admirer. L’esthétique visuelle est probablement ce qui a coûté le plus cher. Vendu à grand coup de « tourné avec de vrais acteurs », Pourquoi j’ai pas mangé mon père aurait pu être une prouesse technique sauf que cette technique a déjà été utilisée plusieurs fois au cinéma avec succès (Tintin de Steven Spielberg, Hugo Cabret de Martin Scorsese et Pole Express de Robert Zemeckis) que ici c’est tout sauf original. Ce n’est même pas suffisamment léché pour visuellement me plaire complètement. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus mauvais mais disons que cela colle aussi avec le manque cruel d’inspiration et d’audace de la part d’un Jamel Debbouze fatigué qui semble ici courir à sa perte alors qu’il a du talent le petit, mais il faudrait pour cela qu’il fasse le bilan de Pourquoi j’ai pas mangé mon père et se dise… Pourquoi j’ai pas mangé mon melon.

Note : 1/10. En bref, un raté en long et en large pour ce qui sera probablement l’un des plus gros échec commercial de l’année.


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