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Le poème de la semaine

Par Claude_amstutz

Il m’aurait fallu

Qu’un moment de plus

Pour que la mort vienne

Mais une main nue

Alors est venue

Qui a pris la mienne

Qui donc a rendu

Leurs couleurs perdues

Aux jours aux semaines

Sa réalité

A l’immense été

Des choses humaines

Moi qui frémissais

Toujours je ne sais

De quelle colère

Deux bras ont suffi

Pour faire à ma vie

Un grand collier d’air

Rien qu’un mouvement

Ce geste en dormant

Léger qui me frôle

Un souffle posé

Moins une rosée

Contre mon épaule

Un front qui s’appuie

A moi dans la nuit

Deux grands yeux ouverts

Et tout m’a semblé

Comme un champ de blé

Dans cet univers

Un tendre jardin

Dans l’herbe où soudain

La verveine pousse

Et mon cœur défunt

Renaît au parfum

Qui fait l’ombre douce

 

 

Quelques traces de craie dans le ciel,

Anthologie poétique francophone du XXe siècle


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