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D’hier à aujourd’hui : les blessures profondes

Publié le 16 avril 2015 par Do22

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Je suis là lasse, bien calée dans un fauteuil devant un écran qui se fait vieux et un clavier dont les touches sont à peine visibles et je souffre. Vous attendiez peut-être un texte riche en émotions et révélateur sur vous-même… Peut-être est-ce le texte que vous attendiez après tout. Peut-être…

Je souffre actuellement de blessures profondes d’abandon et de rejet. Je n’ai pas de honte à le dire. Ce sont souvent mes blessures qui me poussent à écrire, à vous écrire. C’est en les vivant à l’extrême, en tentant de les combattre et de les contourner, en remettant à plus tard ce qu’elles me font vivre comme émotions et sentiments, que mon imaginaire s’emballe souvent et vous rend des textes qui vous ressemblent.

Mais c’est en leur faisant face, en dénichant l’endroit dans ma vie d’où elles proviennent, que je ponds des mots qui aident ou qui font réfléchir tout au moins.

Déjà toute petite, j’étais victime de rejet et ensuite d’abandon d’un père qui ne savait pas jongler avec la paternité. Je décide aujourd’hui de mettre à nu en toute humilité une part de ce que j’ai vécu relativement à lui, ce papa jaloux, me dit-on, de la venue au monde d’une petite poupée (moi en l’occurrence) qui prenait bien du temps à sa maman.

D’abord heureux à fumer le cigare et à me voir, à deux semaines de vie seulement, dans un ensemble de baptême tout cousu de dentelles et en forme de cœur fait des mains de sa propre mère, il s’en est fallu de peu pour que son sourire s’efface devant toutes les tâches à accomplir à l’arrivée d’un nourrisson.

Pour passer le temps, pendant que ma mère s’occupait de tout, il s’est mis à boire. Vous savez, on dit souvent que les enfants ont le don de deviner ce qui se passe. Et bien figurez-vous qu’à peine âgée de cinq ans, après une de ses beuveries, devant les pleurs inconsolables de ma mère, j’aurais dit à cette dernière que j’irais parler à mon père parce que de toute manière c’était de ma faute à moi s’il buvait tant.

Alors, au palmarès des blessures, nous pouvons ajouter celle qui m’aura suivie toute ma vie, c’est-à-dire, la culpabilité nocive, la honte toxique.

Pour m’en sortir, je me demande toujours si je suis bien responsable d’une situation quelconque. Si le fait que je ressente de l’abandon est un réel abandon ou un piège que mon esprit me joue. Quand je me sens rejetée, je vérifie (oui c’est difficile de le faire, je sais) avec la personne concernée.

Dans tous les cas, je n’ai plus cinq ans. Je suis une adulte et je sais être bonne pour moi. Si, dans les faits, on m’abandonne, je me dis que celui ou celle qui m’abandonne n’est juste pas prêt à poursuivre sa route sur la même route que moi pour le moment. Si je ressens du rejet de la part de quelqu’un et que ses mots ou ses agissements me reflètent effectivement le rejet, je me dis qu’au fond, je suis gagnante et je tente par tous les moyens de m’en souvenir pour ne pas m’accrocher à ceux qui ne me veulent pas dans leur vie.

Les relations interpersonnelles sont souvent très difficiles mais je me console ce soir en pensant à tous ceux qui m’aiment et pour qui je suis vraiment importante.

Je ne suis pas mieux ni meilleure que personne. Je suis un être humain avec ses failles, ses souvenirs et ses blessures. J’ai mes défauts mais j’ai aussi de nombreuses qualités et ce sont ces qualités qui me permettent de tenir le coup.

Il est actuellement quatre heures du matin… Je suis là à réfléchir depuis deux heures déjà. Vous écrire m’aura fait le plus grand bien. Je sens que le petit matin sera radieux pour moi et j’envisage une journée splendide où je me donnerai de la valeur, de l’amour et où je chérirai les amitiés vraies.

Josée Durocher
Billets et portraits

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