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Mad Max 2 : Le défi (Mad Max 2: The Road Warrior)

Publié le 18 avril 2015 par Cinephileamateur
Mad Max 2 : Le défi (Mad Max 2: The Road Warrior)

"Si vous cherchez à vous en aller, adressez vous à moi."
C'est dans la foulée du premier opus que je me suis mis à revoir également la suite des aventures du célèbre Max Rockatansky à savoir "Mad Max 2 : Le défi". Sobrement intitulé "The Road warrior" aux États-Unis (le premier ayant été diffusé de façon limité il fut choisi, de manière judicieuse, de vendre ce film comme n'étant pas une suite), je gardais un bon souvenir de cet épisode que j'avais hâte de revoir.
Tout comme pour le premier film, ce second visionnage s'est avéré bien bénéfique. Sans doute parce que je savais dans quoi je mettais les pieds mais j'ai encore plus apprécié ma projection cette fois ci. L'idée de ne pas vendre ce film aux États-Unis comme une suite à proprement parlé ne cause pas de torts au film tant cet épisode se distingue de son prédécesseur en prenant une autre direction. En effet, alors qu'auparavant nous étions dans une société presque post-apocalyptique (il y avait encore quelques petites traces de civilisations), ici, la saga prend clairement ce statut et nous propose un monde dévasté où règne la violence et le chaos.
J'ai trouvé que ce scénario écrit par Terry Hayes, Brian Hannant et George Miller était en tout cas nettement plus cohérent et logique dans sa construction que le premier film. C'est aussi sans doute pour cela que j'ai une petite préférence pour ce second volet que je trouve vraiment maitrisé avec une violence psychologique toujours aussi forte et une violence physique encore plus intense. Cette critique d'une société qui a couru à sa perte avec des dirigeants incapable de trouver une solution et une population livrée à elle-même qui combat pour du pétrole mais aussi pour leur survie m'a vraiment bien plu.
Encore plus marqué qu'auparavant, j'ai bien aimé aussi cette façon de vendre le long métrage comme un western moderne. On remplace les chevaux par les grosses cylindrés mais ça fonctionne. J'ai été pris dans cette ambiance, par ce récit et même si son final est sans doute conventionnel (quitte à faire un film sombre, on aurait pu aller un peu plus loin je pense), j'ai quand même été captivé de bout en bout. Il y a aussi un petit humour qui est parfois présent que je trouve très agréable.
Avec cette suite, Mel Gibson continue de faire prospérer sa carrière naissante. Il incarne un Max Rockatansky encore plus badass, encore plus charismatique et il continue d'inscrire son personnage parmi les grands mythes du cinéma. Solitaire et sans attaches cette fois-ci, j'ai vraiment beaucoup aimé cet aspect du personnage qu'on lui donne avec une certaine humanité mais qui continue de vivre malgré tout sans but précis et peu importe le sort du monde qui l'entoure. Pas vraiment justicier (le titre du guerrier de la route lui va comme un gant), l'acteur est en tout cas une nouvelle fois très à l'aise et continue de prendre beaucoup d'envergures à mes yeux.
Derrière, le reste de la distribution suit la route mais c'est bel et bien Mel Gibson le véritable héros qui porte le film sur ses épaules. J'ai quand même beaucoup aimé Bruce Spence en Gyro. Son rôle apporte beaucoup en humour (ce qui laisse présager de ce que deviendra le troisième volet mais j'y reviendrais) mais cela ne m'a pas déranger surtout que son personnage s'avère vite sympathique. Il a en tout cas une évolution que j'ai aimé et qui va bien au-delà du statut de simple brigand de route.
Vernon Wells en Wez est lui aussi très bon dans le rôle du timbré de service. Il est d'ailleurs si efficace, qu'on peut sans doute reprocher au scénario le fait que son rôle éclipse celui du Seigneur Humungus dont la carrure de Kjell Nilsson aurait pu apporter davantage. Les deux comédiens font le job je trouve, ils sont très bons mais c'est dommage que le scénario brouille les pistes car parfois, ce n'est pas forcément flagrant de savoir qui est le chef dans cette bande de psychopathes.
Mike Preston en Pappagallo est lui aussi peut être un peu trop en retrait. C'est le cas de toute sa communauté dont on n’exploite pas forcément tout le potentiel et dont on ne comprend pas toujours les motivations. Après, on sait qu'ils sont assiégés et que le but va être de les aider à s'en sortir mais, on aurait quand même pu en savoir davantage sur ses différents caractères. Il y a par exemple un traumatisme chez le jeune garçon bien interprété par Emil Minty qui est évident mais comme on ne sait jamais de quoi il s'agit, on peut trouver qu'il s'agit surtout d'un artifice. Je regrette un peu le fait qu'on ne sache vraiment pas grand-chose sur cette communauté au final même si cela ne m'a quand même pas dérangé plus que cela durant mon visionnage.
George Miller reprends le flambeau derrière la caméra et c'est tant mieux. On sent que le cinéaste à eu plus de moyen pour cette suite et il s'en donne du coup à cœur joie en matière d'action. On a le droit à des courses poursuites démentes (le final de plus de dix minutes en ait un bon exemple), des explosions et des cascades incroyable le tout porté par un réalisme fou par ce film qui a opté (et c'est une excellente idée) pour des prises de vues et des cascades réelles plutôt que des effets spéciaux.
Ce réalisme porte ses fruits. Il y a de la crédibilité dans l'ensemble et même si parfois, cela sonne un peu léger, remis dans son époque et dans les conditions dont les cascades ont été tournées, c'est quand même incroyable. Le long métrage vieillit bien je trouve en tout cas. Il possède tout son charme avec une photographie bien soigné et des décors apocalyptique bien exploité, cet étendu de sable et de routes offrant pas mal de possibilités.
Visuellement, George Miller signe une nouvelle fois une réalisation brillante avec des plans efficaces qui m'ont beaucoup marqué. La surenchère dans les maquillages ainsi que dans les costumes qui font trop sado-maso apporte sans doute un peu de kitsch à cet univers mais c'est un kitsch que je ne trouve pas déplaisant bien au contraire. Quant à la bande originale composée par Brian May, elle est aussi dans la continuité du premier film tout en ayant sa propre identité ce qui accentue un peu plus la démarcation entre les deux œuvres.
Pour résumer, "Mad Max 2 : Le défi" est une excellente suite. Elle a même à mes yeux ma préférence comparé à son prédécesseur car ce volet s'avère plus rythmé, nettement mieux construit et avec une identité bien à lui qui fait qu'on voit quand même quelque chose de nouveau. De plus, cette fois-ci, j'ai vraiment eu la sensation d'être dans un monde apocalyptique ce qui m'a plus tandis que Mel Gibson donne encore plus d'envergure et d'importance à son personnage continuant de lui donner ses lettres de noblesses. J'ai pris beaucoup de plaisir à revoir ce film (encore plus avec ce second visionnage) et maintenant je vais me replonger dans le troisième film juste avant de pouvoir découvrir le quatrième film qu'il me tarde de découvrir en salles (même si il arrive 30 ans plus tard...)
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