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Yoko Ogawa – L’Annulaire

Par Yvantilleuil

Yoko Ogawa - L’AnnulaireAyant adoré La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa, je me suis jeté sur ce petit roman d’à peine cent pages de la même auteure.

La narratrice est une jeune femme qui est embauchée par un étrange taxidermiste après avoir perdu le bout de son annulaire dans un accident du travail. M. Deshimaru n’est pas un simple empailleur d’animaux, mais un homme qui préserve également des choses insolites (des ossements, des champignons), voire immatérielles (des notes de musiques, une cicatrice). Cette activité permet aux clients de se débarrasser d’un poids ou d’une blessure profonde afin que cette chose soit à jamais stockée dans une des chambres du laboratoire, tel un souvenir que l’on conserve quelque part bien à l’abri. Cette métaphore du souvenir insuffle beaucoup de poésie au récit et j’ai beaucoup aimé le cas de cette fille qui vient d’abord conserver des champignons, puis sa cicatrice, et qui semble donc avoir du mal à se détacher de ce qu’elle a vécue, au risque de finir absorbée par ses souvenirs…

Au fil des pages, une relation étrange et de plus en plus malsaine s’installe également entre le scientifique et sa nouvelle assistante. La jeune femme semble progressivement de plus en plus soumise, acceptant les demandes de plus en plus surprenantes de son patron. Cette emprise est également symbolisée avec brio par cette paire d’escarpins qu’elle reçoit de M. Deshimaru et dont elle devient progressivement prisonnière.

« J’ai fini par me retrouver nue. Il ne me restait plus que mes escarpins en cuir noir… Ensuite nous nous sommes aimés au fond de la baignoire ».

Bref, un roman d’atmosphère oppressant, onirique, sensuel et malsain et une auteure dont je continue d’apprécier le style.


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