« Histoires d’un médecin russe »
OSSIPOV Maxime
(Verdier)
Ossipov est médecin. Il est presque trop évident que les huit récits qui constituent l’ouvrage sont intimement liés à des expériences personnelles. Proposent-ils un reflet pertinent sur les réalités russes contemporaines ? Le Lecteur n’en doute pas, lui qui a retrouvé tous les ingrédients qui illustrent le devenir incertain d’une société postcommuniste. La violence latente. La corruption. La haine de ceux qui s’en viennent des lointaines périphéries caucasiennes. Une société en équilibre instable, ne disposant plus de ses repères traditionnels, poussée vers la seule modernité qui vaille, la modernité « capitaliste ». Dans un pays où les vieux mythes ont cependant la vie dure.
Ces « histoires d’un médecin russe » évoquent donc un monde en souffrance, un monde qui, privé d’avenir, se replie vers les profondeurs de son histoire, en quête d’une improbable ( ?) renaissance. Les seules lueurs d’espoir transparaissent dans l’humanisme qui émane du regard avec lequel le praticien Ossipov observe puis donne consistance à ses personnages.