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DEAUVILLE (Calvados)

Publié le 25 avril 2015 par Aelezig

C'est un fort bel endroit... mais je ne m'y sens guère à l'aise. Tous ces gens riches, ces belles voitures, ces magasins de luxe... Pas mon truc !

Deauville est une commune du Calvados, en Basse-Normandie, peuplée par environ 4000 habitants... en période creuse. Station balnéaire célèbre, elle est considérée, avec son casino, ses palaces, ses villas classées, ses champs de courses, ses ports de plaisance, son Palais des Congrès, son Festival du Cinéma Américain, ses golfs et ses discothèques comme l'une des plus prestigieuses en France. Elle attire chaque année des milliers de touristes, notamment des Parisiens en raison de sa relative proximité géographique (environ 200 km). Elle n'est séparée de Trouville que la Souques.

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Sa réputation de station de luxe lui vaut d'être fréquentée régulièrement par de nombreuses célébrités du cinéma, de la musique, de la télévision, de la mode, et du monde économique et politique.

Elle est bordée par une longue plage de sable.

Deauville et ses marais n'ont guère laissé de trace dans l'histoire avant la création de la station balnéaire. C'était un modeste village agricole.

Sur les hauteurs, un peu à l'écart du village, existait un château, aujourd'hui disparu, construit en 1676 par Armand de Madaillan, comte de Lesparre, marquis de Lassay. Bien en cour à Versailles, alors qu'il courtise la duchesse de Montpensier, il se dit propriétaire du plus superbe des châteaux normands et l'invite à s'y rendre. C’est un peu enjoliver la réalité, le château n’est alors qu’un simple manoir... La duchesse ayant accepté, le marquis part alors sur ses terres et se lance dans la construction d'une demeure de rêve, édifiée en un peu plus d’un mois, qui ne verra finalement jamais la venue de son inspiratrice ! Son fils fait construire à Paris l'Hôtel de Lassay, aujourd'hui résidence du président de l'Assemblée Nationale. Le domaine normand devient par héritage la propriété du duc de Brancas-Lauraguais, qui y donne de somptueuses fêtes en faveur de Madame du Barry, favorite de Louis XV, mais aussi plus tard pour Sophie Arnould, cantatrice à l'opéra de Paris et sa maîtresse. Le château est vendu en 1824 à un Parisien qui le laisse se dégrader complètement...

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Les célèbres planches qui longent la plage

C'est la vogue des bains de mer qui, ayant fait le succès de Trouville-sur-Mer, va déborder sur l'autre rive de la Touques et créer une nouvelle « colonie » de baigneurs.

C'est Dieppe qui inaugure en France les bains de mer en 1812, elle obtient le succès avec la duchesse du Berry qui y passe la saison. Le relais est pris par Trouville, qui n'est encore qu'un village, et va se développer avec la nouvelle bourgeoisie française, mais aussi avec l'aristocratie du Second Empire. En 1847, Trouville, pour établir une correspondance régulière avec les trains de Paris qui arrivent maintenant au Havre, construit une longue jetée, à l'embouchure de la Touques, pour faciliter l'accostage des vapeurs. Celle-ci bouleverse les courants marins et du sable s'accumule le long des marais et des garennes de Deauville, repoussant la mer et créant une grande plage de sable...

Les investisseurs créent de toutes pièces de nouvelles « colonies » balnéaires : Cabourg en 1853, Houlgate en 1854 et Villers-sur-Mer en 1856. Parmi les habitués de Trouville, le docteur Joseph Olliffe a acheté une confortable villa sur la plage. Ce médecin mondain de l'ambassade d'Angleterre et du duc de Morny est en vogue à la cour de Napoléon III. Il s'imagine lui aussi en créateur-bâtisseur. Il a sous les yeux les garennes de Deauville à peine bonnes pour la chasse aux lapins. Encouragé par Morny, Joseph Olliffe investit dans l'aménagement de Deauville.

Les travaux de drainage commencent en 1859. Sur les pentes autour de l'église sont regroupées les fermes des paysans qui vivent de l’agriculture et de l’élevage. Les marais ou garennes, situés en contrebas du village et sur lesquels allait s'édifier le futur Deauville, servent encore à faire paître les vaches et les moutons. Il faut quatre années, de 1860 à 1864, pour que le Deauville moderne sorte des marais et que sa population soit multipliée par dix.

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La mairie

Rapidement, de riches familles achètent des lots pour y faire construire leurs « chalets de villégiature ». La réalisation du plan d'urbanisme, dessiné par Desle-François Breney, est confiée aux entrepreneurs Castor et Mauger, qui bâtissent également pour eux.

Breney partage l'espace en quatre zones : en bord de mer, des lais jusqu'à l'avenue Impériale, la zone résidentielle de luxe avec le casino, en arrière une zone urbaine populaire, au pied de la colline une zone mondaine avec l'hippodrome et le long de la Touques une zone d'activité avec le port et le débarcadère du chemin de fer. L'espace est inscrit dans un quadrilatère, structuré autour d'un cardo avec une avenue reliant le casino en bord de mer à l'hippodrome et l'avenue Impériale, parallèle à la mer, reliant l'autre rive de la Touques par un pont, et partagé par un quadrillage de larges rues. Exclu du plan d'urbanisme, l'ancien bourg reste exilé en haut de la colline, autour de l'église Saint-Laurent, en liaison avec la nouvelle ville par le prolongement de ses chemins vicinaux.

Ce plan classique est inspiré à Breney par les principes parisiens du baron Haussmann. Cela a l'avantage de ne pas déboussoler la clientèle qui retrouve à Deauville ses repères urbains, « la haute société se retrouve pour ainsi dire chez elle »...

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Hôtel Normandy

Entre 1860 et 1864, toute l'infrastructure est réalisée, les marais asséchés, les dunes aplanies et les rues tracées.

Les fondateurs sont les premiers à construire leurs villas sur de vastes parcelles. Les architectes dessinent les plans des villas dans le style éclectique, un savant mélange de styles régionaux et historiques. Ces villas doivent être ostentatoires et afficher la réussite sociale de leur propriétaire.

Les "guides" toutefois ne se montrent pas forcément enthousiaste vis-à-vis de la nouvelle station, qu'ils jugent un peu "artificielle et prétentieuse".

Avec la chute de l'empire en 1870, l'aristocratie se fait discrète et déserte ses villas deauvillaises. Le deuxième bassin prévu pour le port ne sera jamais construit. La crise économique n'arrange rien...

Au début du XXe siècle, Deauville demeure dans l'ombre de Trouville-sur-Mer. Le nouveau maire, Désiré Le Hoc, fait construire un nouveau casino. Dès l'inauguration, en 1912, le nouvel établissement de jeu de Deauville supplante celui de Trouville, et la croissance de Deauville est amorcée. En 1912, est également inauguré l'Hôtel Normandy, puis en 1913, l'Hôtel Royal.  

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Villa Strassburger

En 1912 et en 1913, l'architecte Théo Petit, conçoit, à l'arrière du casino, un ensemble de boutiques de luxe pour, entre autres, le joailler Van Cleef & Arpels et la styliste Coco Chanel. Les Magasins du Printemps ouvrent leur première boutique hors de Paris.

Le Casino, lieu de rencontres et de mondanités, connaît des soirées de gala réputées, ainsi qu’une grande activité dans les salles de jeu. La période des Années folles marque le sommet de cette réussite avec des grands personnages comme le roi Alphonse XIII d'Espagne ou bien encore André Citroën. C'est en 1924 que sont ouverts les Bains Pompéiens avec les célèbres Planches et en 1929 qu'est créé le Yacht-club.

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, Deauville est occupée par l'armée allemande. La ville a perdu son aspect de cité souriante, les hôtels de bord de mer et le casino sont recouverts d'une peinture bariolée de camouflage, les villas du front de mer sont délabrées et souvent vidées de tout ce qui pouvait être utilisable par les troupes d'occupation. La villa Citroën est transformée en foyer des soldats. La plage est envahie d'ajoncs et de broussailles qui font concurrence aux barbelés. Les rues qui débouchent sur la promenade sont coupées de fossés anti-chars.

Dans les années 1960, Deauville prend conscience de son image et de ses atouts, mais également de la nécessité de s’adapter aux exigences d’une nouvelle clientèle. Michel d'Ornano prend les rênes de la mairie, alors que Lucien Barrière succède à son oncle, François André, à la tête du casino et des palaces. Un festival de renommée mondiale est créé : le Festival du Cinéma Américain, qui accueille chaque année en septembre nombre de stars américaines et françaises.

Deauville est à présent reliée à Paris par l'autoroute, ce qui met la station à environ 2 h de la capitale. Ainsi, aux 4000 Deauvillais s'ajoute un nombre important de Parisiens venant passer leurs week-ends ou leurs vacances dans la station, à tel point que Deauville est surnommé le «21e arrondissement ».

Visitée plusieurs fois.

D'après Wikipédia


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