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Critique Ciné : Avengers 2, l'ère d'Ultron

Publié le 26 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Avengers 2 : l’ère d’Ultron // de Joss Whedon. Avec Robert Downey Jr, Chris Evans et Mark Ruffalo.


Du haut de ses 250 millions de dollars de budget, Avengers : l’ère d’Ultron est l’un des blockbusters les plus chers de l’année et l’attente créée depuis le premier volet avec tous les films de la phase 2 était assez importante. En effet, les films s’étaient améliorés pour la plupart par rapport au premier, assombris aussi et les liens étaient bien plus intéressants. Joss Whedon, déjà metteur en scène du premier volet et également scénariste, retrouve son poste pour un second volet qu’il a trouvé « éreintant » à mettre en boîte. L’accouchement sur le papier a déjà dû être très compliqué. Si je déplore le fait qu’il n’y a aucun lien avec Agents of S.H.I.E.L.D., la série dérivée co-créée par Joss Whedon, le film n’a de cesse de faire du fan-service quitte même à trop en faire. Pour un spectateur qui apprécie l’univers comme moi, c’est sympathique mais j’ai beau adorer ça, j’ai trouvé qu’ils en faisaient parfois un peu trop, ce qui prend du temps au reste du film et donc à ce qu’il pourrait développer de son histoire. Ce second volet des aventures des Avengers est donc gonflé aux intrigues diverses et variées. Là aussi le film veut trop en raconter, comme s’il fallait coincer en 2h20 le contenu de deux films de la même durée. Les émotions sont donc les grandes absentes de ce film alors que les films de super-héros ont beau être de grosses machines, c’est aussi des films qui ont souvent de quoi être tendres et plein de bons sentiments. Comme les autres films de la phase.

Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine.
Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…

Avengers : l’ère d’Ultron a donc malheureusement plein de défauts dans sa construction. L’histoire raconte trop de choses différentes quitte parfois à nous faire rouler des yeux car cela passe peut-être un peu trop rapidement d’une séquence à une autre. On n’a pas toujours le temps de se prendre au jeu que l’on passe déjà à autre chose. Reste alors l’action qui prend elle aussi du temps au reste et notamment aux scènes qui sont là pour rappeler que les Avengers sont une équipe qui peut avoir ses moments de discorde. Certes, le film nous offre de ces moments, mais ils ne sont pas suffisamment creusés à mon goût. Moi qui avait justement beaucoup aimé le premier volet, synthèse efficace (même si pas toujours visuellement irréprochable) des premiers films de l’univers Avengers. Ce second volet a du mal à trouver un terrain et à faire des liens avec les autres. Par exemple avec le S.H.I.E.L.D.. N’aurait-il pas été intéressant de retrouver Nick Fury et Maria Hill dans quelques épisodes de Agents of S.H.I.E.L.D. cette année histoire d’introduire le film de façon minutieuse sauf que non, la série de ABC/Marvel a préféré partir dans une toute autre direction afin de nous introduire d’autres choses (même si des références à Hydra sont faites et que cela permet de faire quelques connexions bien trop maigres et surtout pas très visibles dans le sens où cela a pris forme dans Captain America le soldat d’hiver).

Ensuite il y a James Spader. Ce dernier est quelqu’un que j’aime beaucoup sauf que dans sa voix ici, j’ai l’impression de voir Raymond Reddington, le personnage qu’il incarne dans la très médiocre The Blacklist. On retrouve même dans le robot à qui il prête sa voix ses expressions, sa façon de pencher sa tête. C’est assez drôle. Au fil du film on voit apparaître tous les personnages, Iron Man, Thor, Hulk, Captain America, Black Widow, Hawkeye, Nick Fury, War Machine (oui, ils ne l’ont pas oublié tout de même), Quicksilver, Scarlet Witch (ces deux là sont d’ailleurs deux éléments intéressants mais avec un passé relativement mal développé, ce qui ne permet pas de créer suffisamment d’émotion autour) sans parler de The Falcon et quelques caméos comme Peggy Carter ou encore Heimdall. Le film en fait tellement dans tous les sens qu’il finit par nous permettre sur certains personnages. Heureusement que malgré tous les défauts, le plaisir reste entier car ce film est à prendre pour un divertissement pur jus. Joss Whedon a fait des efforts d’un point de vue de la mise en scène. C’est beaucoup plus fluide et intéressant. Cela me rappelle un peu Mark Webb avec The Amazing Spider-Man qui a évolué au travers des deux volets. Après avoir créé une forte attente, le film use et abuse de sa recette, pas toujours de la bonne façon (l’auto-dérision à son paroxysme - ne serait-ce que lors d’une scène excellente qui doit être l’une de mes préférées sur le marteau de Thor - mais mal dosé, l’action à profusion à défaut d’un scénario développant énormément l’histoire des personnages).

Note : 6/10. En bref, un délire qui fait son effet quand on est fan mais les problèmes du scénario, la recette sur-exploitée ne sauvent pas toujours ce divertissement à 250 millions de dollars.


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