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Le pret-a-porter

Par Aelezig

Le prêt-à-porter est constitué de pièces vendues en tant que produit fini et non pas réalisés sur-mesure. Celui-ci est traditionnellement opposé, pour les femmes, à la haute couture et pour les hommes à la grande mesure. Il désigne le passage de la couture artisanale à la standardisation des tailles qui permet la production en série.

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Les prémices de ce qui sera plus tard appelé le prêt-à-porter apparaissent lors de la première moitié du XXe siècle. Ce sont des expériences, parfois anecdotiques, certaines fois prenant plus d'ampleur, mais loin de la production de masse que connaitra le seconde moitié de ce siècle.

Lors de la Première Guerre mondiale, l'armée américaine doit habiller ses soldats le plus rapidement possible, les tailles sont donc standardisées afin de gagner du temps de fabrication et donc d'en baisser les coûts. Cette technique s'appelle alors la « confection », le terme s'élargira et désigne désormais l'ensemble des industries de l'habillement.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la confection ne représente qu'un quart de la production de vêtements, le reste est fait à la maison, ou commandé chez la couturière à qui on peut apporter des modèles de grands couturiers : les couturières du monde entier achètent des « toiles », ces patrons en mousseline de coton permettant d'effectuer une copie. Après la guerre, c'est l'âge d'or de la haute couture parisienne qui impose ses tendances sur le monde entier.

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C'est en 1947 que le terme « prêt-à-porter » apparaît et il sera repris en 1950 pour une publicité par la société Weill. En effet, de retour d'Amérique Jean Claude Weill introduit en France le concept révolutionnaire du ready to wear. Albert Lempereur, président de la Fédération de l'Industrie des Vêtements Féminins, importe en France les méthodes américaines. Dans son atelier, il énumère les avantages du prêt à porter : le choix des tissus, la diversité. Le terme « prêt-à-porter » désigne alors tout vêtement produit en série et comportant une griffe sous la forme d'une étiquette sur chaque vêtement. L'usage de l'étiquette va se généraliser et le terme « prêt-à-porter » désigne désormais simplement les vêtements qui ne sont pas fait sur mesure. Jacques Fath lance une ligne de prêt-à-porter, suivi par Marcel Rochas, ou Schiaparelli.

Quelques années plus tard, les couturiers eux-mêmes lanceront le « prêt à porter des couturiers » afin de se démarquer du « prêt à porter industriels » qui utilise des matériaux moins onéreux, des formes plus simples et surtout possède moins de prestige. Suivant un modèle économique qui perdure de nos jours pour les maisons de couture, le but est alors de décliner des modèles abordables à partir des collections de haute couture. Mais ce « prêt-à-porter des couturiers » est encore considéré comme un sous-produit, de la « basse-haute couture ». Jusque dans les années 1960, le prêt-à-porter côtoie donc la haute couture, mais celle-ci, et le luxe en général, perdent du terrain. De plus en plus, les grandes maisons de couture produisent en parallèle du prêt-à-porter et des produits sous licence : Pierre Cardin, Carven, deviennent des marques commercialisant leurs noms sur toutes sortent de produits. Courrèges arrête un temps ses activités de haute couture pour développer deux gammes de prêt-à-porter. Yves Saint Laurent avec sa ligne Rive Gauchemarque son époque avec son prêt-à-porter luxueux. La mode passe des ateliers aux usines, et des boutiques à une distribution à grande échelle.

Malgré tout, la Chambre Syndicale refuse d'intégrer les créateurs de prêt-à-porter, pourtant indispensables à la survie des grandes maisons. Trois catégories se forment : la haute couture féminine et sur-mesure pour les hommes, le prêt-à-porter des couturiers, luxueux, et le prêt-à-porter, industriel.

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Dans les années 1980, la nouvelle génération de créateurs que sont Thierry Mugler, Azzedine Alaïa, Claude Montana ou Jean Paul Gaultier abordent la mode sans passer par la haute couture, produisant un prêt-à-porter luxueux, innovant. Viendra à la suite le prêt-à-porter minimaliste et inventif des stylistes japonais, puis belges. Certains de ces créateurs inverseront la tendance, passant du prêt-à-porter à l'exigence de la stricte haute couture dans les années 1990.

Les collections de prêt-à-porter des couturiers et des jeunes créateurs sont présentées par des défilés à Paris, Milan ou New York… Paris alternant, suivant les saisons, entre la haute couture et le prêt-à-porter.

Les collections de prêt-à-porter industriel sont présentées lors de salons professionnels et certaines enseignes deviennent des géants du commerce mondial : Uniqlo, H&M, Zara, Gap

De nos jours, la plupart des créateurs et grandes maisons réalisent leur chiffre d'affaires et bénéfices sur l'activité rémunératrice de prêt-à-porter, la haute couture n'étant plus qu'une vitrine du savoir-faire de la maison, permettant de développer l'image de celle-ci et de communiquer, mais dont la rentabilité est faible, voir déficitaire, depuis plusieurs décennies.


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