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Ce qui fait le quotidien de nos villes de La Rochelle, Niort, Poitiers et Angoulême à leurs homologues européennes.

Publié le 28 avril 2015 par Blanchemanche
#LaRochelle #Habitat #Transports

Habitat, déplacements, population... L’Insee a comparé les agglos de La Rochelle, Niort, Poitiers et Angoulême à leurs homologues européennes. Le point

Ce qui fait le quotidien de nos villes75 % des déplacements domicile-travail se font en voiture ou moto, à La Rochelle© ARCHIVES XAVIER LÉOTY
Toutes les villes ne se ressemblent pas en termes d'habitat, de déplacements, de marché du travail… Ce qui peut passer pour une évidence, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) vient d'en faire la démonstration en comparant les agglomérations de La Rochelle, Niort, Angoulême et Poitiers à leurs homologues européennes de la strate de 100 000 à 250 000 habitants.
Les statisticiens ont retenu 2011 pour année de référence. L'agglomération rochelaise se limite donc, ici, à 18 communes et non à 28 comme aujourd'hui. La lecture de l'enquête n'en est pas moins riche d'enseignements. En voici les points principaux.Des Rochelais plutôt aisésLes Rochelais ne sont pas les plus riches de la région. Selon les chiffres de l’Insee, le revenu annuel par ménage se situe, dans l’agglomération (celle de 2011, à 18 communes seulement) à 27 900 euros.C’est moins qu’à Niort (28 400 euros), capitale de la mutuelle et de l’assurance, où se concentrent les emplois de bureau. Mais les agglomérations de Poitiers et d’Angoulême sont loin derrière, avec 25 300 euros et 24 600 euros. Les quatre villes sont au-dessus de la moyenne européenne de la strate des villes de 100 000 à 250 000 habitants (23 900 euros), mais en dessous de la moyenne nationale (28 200 euros).À noter, tout de même, qu’un ménage, c’est une personne vivant seule dans 41 % des cas à La Rochelle (souvent des retraités) et Angoulême et même 48 % à Poitiers « l’étudiante ». La moyenne française est à 36 %, la moyenne européenne à 33 %.

1 Peu d'habitants au kilomètre carré

La Rochelle est d'abord l'agglomération à la densité de population la plus forte de Poitou-Charentes, avec 700 habitants au kilomètre carré. Loin devant Angoulême (606), Poitiers (535) malgré sa forte population étudiante et surtout, Niort (190). Mais on est encore très loin de la moyenne des 51 agglos françaises de la même strate démographique qui est de 1 269 habitants au kilomètre carré, et encore davantage de la moyenne européenne à 1942 ! En Poitou-Charentes plus qu'ailleurs, les villes se sont développées de manière horizontale en grignotant les terres agricoles plutôt que verticale.

2 Des logements de 45 m2 à La Rochelle

À La Rochelle, l'attrait du littoral constitue bien sûr un facteur important de l'étalement urbain. Plus on se rapproche de la ville centre, plus les prix du foncier et de l'immobilier sont élevés. Les familles ont donc tendance à aller chercher l'espace dont elles ont besoin en périphérie. Sans véritable frein à l'urbanisation. Dès lors, dans l'agglomération rochelaise, les logements font 45 m2, en moyenne, soit presqu'autant qu'à Angoulême (47 m2), Niort (48 m2) et même davantage qu'à Poitiers (43 m2), capitale régionale étudiante il est vrai.La moyenne nationale de la strate n'est qu'à 42 m2 par logement, la moyenne européenne à 37. L'agglomération a, également, un taux de logements sociaux limité à 16 %, contre 18 % à Angoulême et 19 % à Poitiers. Ainsi qu'un niveau de revenu par ménage et donc, de pouvoir d'achat, bien supérieur à ces deux villes.

3 Domicile-travail : 20 minutes par trajet

Alors forcément, plus on se loge loin, plus on passe de temps sur la route. Les Niortais mettent en moyenne dix-neuf minutes pour se rendre au travail, les habitants de l'agglomération rochelaise vingt minutes. A Angoulême, c'est vingt-deux minutes, à Poitiers vingt-trois minutes. La moyenne nationale des cités de la même catégorie (100 000 à 250 000 habitants) se situe à vingt-deux minutes. Ceci, alors qu'on parcourt en moyenne 17 km, en Poitou-Charentes, pour se rendre au travail contre 15 au niveau national.Comment un Saint-Xandrais ou un Aytrésien fait-il plus de kilomètres que la moyenne nationale en moins de temps ? En prenant son véhicule (voiture ou moto) plutôt que les transports en commun, bien sûr.Dans les quatre villes, où circuler ne paraît finalement pas trop poser de problèmes, la voiture reste reine. La part de transports publics dans les déplacements domicile-travail se limite en effet à 5 % à Niort et 8 % à La Rochelle. Poitiers, par son caractère universitaire marqué, monte à 13 %. A Nantes, en revanche, c'est autour de 25 %. Moins les villes sont denses, moins les transports publics sont utilisés…

4 Le cinéma bien plus que le théâtre

En matière culturelle, aussi, les « cities » de Poitou-Charentes (comme dit l'Insee) ont leurs spécificités. La Rochelle se démarque, en particulier. Les plus de 65 ans comptent pour plus de 20 % de la population, contre 16 % à l'échelon national de la strate.Et les retraités aisés, issus de différentes régions de France, sont particulièrement nombreux en cœur d'agglomération. Une population qui contribue fortement à faire vivre la culture, localement. Le cinéma, par exemple.À La Rochelle, siège du groupe de cinéma Circuits Georges Raymond qui plus est, on trouve ainsi 37 places de cinéma par tranche de 1 000 habitants, soit pratiquement le double de la moyenne européenne (19). Poitiers à titre de comparaison, qui a la population régionale la plus jeune (33 ans d'âge médian, contre 43 à La Rochelle), n'en a que 27.En matière de bibliothèques publiques, le ratio mètres carrés/habitant est jugé bon pour les quatre villes-préfectures.En revanche, pour ce qui concerne les théâtres, il n'y a que Poitiers qui s'en sorte honorablement. De quoi donner à réfléchir, sans doute, à La Rochelle, où la municipalité organise justement, en ce moment, les premières Assises de la culture.
BRIGITTE DESVEAUXVice-présidente de la Communauté d'agglomération de La Rochelle en charge des déplacements1 A La Rochelle, 8 % des trajets domicile-travail se font en bus. C'est peu, non ?Oui, bien sûr. C'est dans la moyenne des villes comparables à notre agglomération. Ce qui ne veut pas dire que c'est satisfaisant. Le service coûte plus cher à financer que la moyenne, pour un taux de remplissage des bus pas très bon… Voilà pourquoi on travaille à la restructuration du réseau pour le rendre plus attractif et performant. Je vais prochainement présenter le nouveau projet de réseau aux élus communautaires. L'objectif, qui est celui du Plan de déplacements urbain, c'est d'augmenter l'usage des transports publics de 30 %. Rappelons, en revanche, que La Rochelle reste dans le peloton de tête pour l'usage du vélo, notamment.2 Le temps de trajet moyen pour aller travailler n'est que de 20 minutes. C'est positif ?Le chiffre que j'ai, moi, c'est 26 minutes. Dans l'agglomération, on consacre en moyenne 51 minutes par jour aux déplacements. Et comme 75 % se font en voiture, ça crée des bouchons. La collectivité veut créer de nouveaux parkings relais, aux entrées de ville, pour inciter les automobilistes à y laisser leurs véhicules pour prendre le bus. Le premier qu'on va faire sera certainement celui de la zone de Beaulieu, à Puilboreau, parce qu'on a la maîtrise foncière pour le faire. Les travaux pourront démarrer rapidement.3 Le problème n'est-il pas qu'on a étalé la ville sans se soucier des déplacements ?Le schéma de cohérence territoriale prévoit, en effet, que l'on urbanise là où il y a des solutions de transports en commun. Ce qui n'a pas toujours été le cas et aujourd'hui, il y a des habitants qui n'ont pas d'autre choix possible que de prendre leur voiture. Le plan local d'urbanisme intercommunal qui va voir le jour reprend ce principe. Il ne faut plus d'urbanisation sans vraies solutions de mobilité.

LE CHIFFRE

0,27C'est le nombre d'homicides pour 10 000 habitants à La Rochelle, selon l'Insee qui a puisé dans les données sur la criminalité collectées par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Ce taux est supérieur à la moyenne des villes européennes, situé entre 0,12 et 0,16. L'agglomération rochelaise est la seule du Poitou-Charentes, dans ce cas. Mais c'est aussi un territoire qui reçoit deux à trois millions de touristes en saison estivale.Publié le 28/04/2015  par http://www.sudouest.fr/2015/04/28/ce-qui-fait-le-quotidien-de-nos-villes-des-rochelais-plutot-aises-1905919-1391.php

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