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J’étais François Faber, champion cycliste et légionnaire… (Vol.1)

Publié le 30 avril 2015 par Philostrate
J’étais François Faber, champion cycliste et légionnaire… (Vol.1)

Vainqueur du Tour de France cycliste 1909, le jovial François Faber était avant la Grande Guerre un champion populaire. Grandi en banlieue parisienne, le « Géant de Colombes », généreux et bon vivant, avait opté pour la nationalité luxembourgeoise de son père, mais était considéré par le public comme un enfant du pays. Quand la guerre éclate pendant l’été 1914, il s’engage dans la Légion étrangère pour défendre la France, qui avait fait « sa fortune ». Un siècle après sa disparition, c’est en hommage à son parcours et à celui de tous ses frères d’armes qu’il nous raconte à sa manière ses derniers jours.

« Ben mes biquets, me d’mandez pas comment mézigue fait aujourd’hui pour vous écrire sur vos drôles de machine. La vérité c’est que j’en sais que pouic ! Mais ça va en boucher un coin à plus d’un, comme quand malgré mes quatre-vingt-dix kilos et mes épaules de docker j’arrivais à me farcir des cols comme qui rigole ! Aujourd’hui, nous sommes le 30 avril 1915, j’écris cette bafouille sur un coin de table plein d’échardes et on est loin de mes exploits sur route. Faut dire que c’est pas le « Géant de Colombes » qui vous parle, vainqueur du Tour de France, du Tour de Lombardie, de Bordeaux –Paris et de Paris-Roubaix entre autres joyeusetés, mais le caporal Faber du 2e Bataillon de marche du 1er Régiment étranger ! Et j'suis pas dans la roue du Frisé, mon grand rival Octave Lapize, mais face aux Fritz, ces maudits Alboches, laids à faire rater une couvée de singes, qui grouillent comme des cloportes dans les tranchées d’en face. A l’heure où j’vous écris, j’suis cantonné avec mon régiment au Mont Saint-Eloi, pas loin d’Arras, où on vient d’arriver avec les vaillants de la division marocaine. On a quitté la Champagne pour l’Artois, mais la chanson est la même : gagner le « Grand Match », comme l’appelle le père Desgrange dans L’Auto, dérouiller les Pruscos puis revenir gentiment à Paname vider des godets, serrer fort nos mamans et bécoter nos p’tites femmes. Il paraît qu’ici un gros coup de prépare… Mais faut que j’vous laisse, les copains m’appellent, paraît que le lieutenant-colonel Cot a des choses à nous dire. J’vous recause bientôt, promis… A la revoyure ! »


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