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Expositions « O M U » Nathalie Bagarry à la Fondation Vincent Van Gogh | Arles

Publié le 02 mai 2015 par Philippe Cadu
Expositions « O M U » Nathalie Bagarry à la  Fondation Vincent Van Gogh | Arleshttp://www.fondation-vincentvangogh-arles.org/

du 7 au 17 mai

dans le cadre du 15ème Festival Européen de la photo de nu

Vernissage le vendredi 8 mai 2015 à 19hdans le cadre du parcours des expositions

Si le corps masculin s'affiche désormais régulièrement à la une et dans les pages des magazines, s'il devient un élément de désir, au même titre que celui des femmes, dans le cinéma ou les séries télévisées, l'intimité masculine reste encore malgré tout tabou. Tout au moins dans sa proximité.
Dans "OMU"*, Nathalie Bagarry a décidé de se confronter - et de nous confronter - à l'intimité masculine de manière frontale. Elle compose ainsi 80 diptyques "visage-sexe" de manière systématique. Le protocole est quasi immuable. En oblitérant le regard de ses modèles, elle impose un rapport à la chair sans avoir recours à cette part d'âme qu'on associe généralement aux yeux, et qui en seraient le miroir.
Dés lors, comment retrouver cette humanité ? Comment envisager ces hommes sans regard ?
La chair, le sexe masculin peuvent-ils ainsi incarner l'âme masculine ?
Curieuse, grave et joueuse, Nathalie Bagarry s'interroge et nous interrogent sur notre relation au corps et à son incarnation la plus tangible.
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Expositions « O M U » Nathalie Bagarry à la  Fondation Vincent Van Gogh | Arles
Nous pourrions tous être modèles pour la série OMU. Parce que nous sommes tous un échantillon du beau, de l'humain et du charnel.
De même, tout grain de peau est par essence photogénique. Or s'il est question de génétique ici, c'est de celle du genre (humain) tout autant que de celle de la genèse (sexuée). Comment alors, témoigner de cette identité charnelle sans cesse changeante ?
La force du cadrage est de se mettre au service d'une esthétique du fragment. A défaut de pouvoir faire figurer l'infinie diversité des
corps, la bichromie élève les espèces au genre. Fragmentés et fissurés, les hommes n'en sont pas moins uniques, de par cette dualité même : force et faiblesse. La dissection n'est qu'apparence, car le genre humain est dévoilé sous l'espèce fascinante du mâle, elle-même si diverse ; or notre corps en général et en particulier notre peau sont un lieu de partage, avec le monde et avec les autres ; et c'est en conséquence de la peau qu'il faut partir.

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Expositions « O M U » Nathalie Bagarry à la  Fondation Vincent Van Gogh | Arles
chair est partage et passage. Fort, le corps s'acharne à vivre, à vouloir, à aimer. Faible, il souffre, crie et puis meurt. Il est dual : force de vie et peur de voir. Les mains voient pour les yeux clos. Quand elle fait miroiter la peau, la photographie détaille l'infinité. Tissus et phanères, dermes et poils, veines et artères ne sont rien de moins que des amas de cellules, entassant elles-mêmes en leur sein la vie. La mise en abyme nous plonge immédiatement dans l'empire de la chair."
Damien Poublanc
* "Omu" signifie "homme" en corse. (en référence aux origines familiales de l'auteure).


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