"L'armée libanaise ne participera à aucune bataille contre des groupes armés syriens, sauf pour défendre nos positions et notre territoire", affirme un haut responsable militaire libanais.
L'armée syrienne a bombardé une zone de montagne limitrophe du Liban,
tuant des dizaines de rebelles, a annoncé jeudi le Hezbollah. La chaîne
montagneuse du Qalamoun, qui s'étend sur une centaine de kilomètres le
long de la frontière libano-syrienne, est depuis des mois le théâtre de
violents affrontements entre les rebelles et les forces régulières de
Bachar el-Assad, soutenues par des combattants du Hezbollah.
Les forces syriennes, épaulées par le parti chiite, ont repris un
territoire d'importance stratégique dans le Qalamoun, Aassal al-Ward, a
indiqué jeudi la chaîne al-Manar, relevant du Hezbollah. Plus tôt dans
la journée, la chaîne avait indiqué que des dizaines de jihadistes
avaient été tués ou blessés dans cette zone.
Les extrémistes
auraient subi ces pertes lors de combats avec l'armée syrienne, selon
al-Manar. L'armée syrienne et le Hezbollah ont également repris la
région de Qarna, d'où des groupes insurgés lançaient des attaques contre
le Hezbollah, a déclaré à Reuters un responsable du mouvement chiite.
De
son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a rapporté
que "le Hezbollah et le régime syrien ont pris des collines dans la
région du Qalamoun après l'avoir intensément bombardé avec des missiles
iraniens de type 'Bourkane' (Volcan) et des missiles sol-sol de moyenne
portée". L'ONG fait état de blessés dans les deux camps. "Les combats
sont menés depuis hier (mercredi) par le Hezbollah, avec la
participation de l'armée syrienne, dans les environs d'Aassal al-Ward", a
précisé à l'AFP le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.
De son
côté, une source militaire syrienne sur le terrain a indiqué à l'AFP que
"l'armée syrienne et ses alliés ont avancé dans les environs d'Aassal
al-Ward, ajoutant que des "dizaines de terroristes ont été tués", en
référence aux rebelles.
D'après M. Abdel Rahmane, cette bataille
du Qalamoun, contrôlée en majorité par l'armée syrienne et le Hezbollah,
vise surtout à "remonter le moral du régime" après ses revers face aux
rebelles notamment dans le nord du pays ces dernières semaines. "Cette
bataille n'est pas aussi stratégique que ne tentent de le montrer le
Hezbollah et le régime. Cela s'apparente plus à un battage médiatique", a
assuré M. Abdel Rahmane.
Un porte-parole du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, a
pour sa part nié toute avancée du Hezbollah. "Les combats se poursuivent
dans la région d'Aassal al-Ward", a-t-il dit à l'AFP.
Al-Nosra avait
annoncé sur Twitter il y a quelques jours la formation de l'Armée de la
conquête à Qalamoun, s'inspirant du nom de la coalition qui a chassé le
régime de la capitale provinciale d'Idleb (nord-ouest), de la localité
proche de Jisr al-Choughour et de bases militaires dans cette région
frontalière de la Turquie.
Mercredi, des combattants du Hezbollah ont attaqué un rassemblement
du Front al-Nosra sur une colline au niveau du massif montagneux de
l'Anti-Liban séparant le pays de la Syrie, connue sous le nom de Kherbat
al-Nahla, qui domine la partie syrienne du Qalamoun. Le mouvement
chiite a par la suite annoncé que ses combattants l'avaient reconquis,
mais un groupe rebelle a dit avoir repoussé cet assaut que, d'après des
rumeurs, le Hezbollah planifiait depuis des mois.
Mardi, c'est du côté de Brital, dans la partie nord de la Békaa, et
de Tfaïl, un village libanais enclavé en territoire syrien, que des
combats violents se sont produits entre des combattants du Hezbollah et
des jihadistes d'al-Nosra, toujours selon la chaîne du parti chiite. Le
même jour, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé le déclenchement, "le moment venu", d'une offensive contre les islamistes du Front al-Nosra dans la région du Qalamoun.
Par
ailleurs, l'armée libanaise était en état d'alerte jeudi dans la zone
de Soueiri (Békaa-Ouest), a rapporté la LBCI. Des hélicoptères de la
troupe ont survolé la région à la recherche d'éventuels éléments armés.
La veille au soir, des obus de mortier avaient atterri près de Soueiri.
Selon la LBCI, ces obus auraient été tirés à partir de la Syrie voisine.
"L'armée libanaise ne participera à aucune bataille contre des groupes
armés syriens, sauf pour défendre nos positions et notre territoire", a
affirmé jeudi un haut responsable militaire libanais à l'agence de
presse pro-gouvernementale turque, Anatolie.
Source : Lorientlejour