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Cinéma : Good Kill, la critique

Publié le 09 mai 2015 par Framboise32

good kill

Film dramatique américain réalisé par Andrew Niccol avec Ethan Hawke, Bruce Greenwood, Zoé Kravitz, Jake Abel, January Jones, Fatima El Bahraouy, El Khttabi Abdelouahab, Ryan Montano, Dylan Kenin, Stafford Douglas, Zion Leyba, Sachie Capitani, Michael Sheets, Ross Shaw, Chakir Faiz, Colin Jones, Kristen Rakes, Kevin Wiggins, Alma Sisneros, Akshay Patel, Rich Chavez,

Synopsis : Le Commandant Tommy Egan, pilote de chasse reconverti en pilote de drone, combat douze heures par jour les Talibans derrière sa télécommande, depuis sa base, à Las Vegas. De retour chez lui, il passe l’autre moitié de la journée à se quereller avec sa femme, Molly et ses enfants. Tommy remet cependant sa mission en question. Ne serait-il pas en train de générer davantage de terroristes qu’il n’en extermine ? L’histoire d’un soldat, une épopée lourde de conséquences.

Avec Good Kill, Andrew Niccol a recu beaucoup de protestations de la part de l’Armée Américaine. « Si tous ceux qui ont vu le film l’avaient adoré, je me serais dit que j’avais échoué : je cherche à susciter des réactions et des commentaires, et à bousculer le spectateur – pas à le caresser dans le sens du poil ! Je relate une réalité qui dérange, et c’est bien pour cela que l’armée ne m’a pas du tout soutenu dans ce projet. De toute évidence, les militaires ne tiennent pas à se mobiliser pour un film qui ne les présente pas sous leur meilleur jour. » Andrew Niccol est passionnée par l’interaction entre les humains et la technologie.

Good Kill est la troisième collaboration entre Ethan Hawke et Andrew Niccol après Bienvenue à Gattaca et Lord of War.  Le tournage s’est déroulé en deux temps, fin 2013 au Maroc, puis au Nouveau-Mexique en février 2014. Andrew Niccol a été sélectionné au Festival du cinéma de Venise de 2014.  Une base militaire comme celle du film existe réellement. La raison pour laquelle elle est basée près de Las Vegas est essentiellement pratique. Les montagnes environnantes offrent un terrain d’entrainement très ressemblant avec le climat et les paysages d’Afghanistan. Le film est sorti le 22 avril 2015 . Il est distribué par La belle company.

Good Kill  est un film sobre en accord avec le sujet traité. Un sujet dérangeant. Aux Etats Unis, l’utilisation militaire des drones a commencé après le 11-Septembre et n’a jamais cessé depuis. Les Républicains et les Démocrates sont favorables à leur utilisation. Tous se défendent : nos soldats sont protégés ! Les stations de contrôle des drones sont à l’intérieur de remorques. Avant, ces remorques étaient emmenées sur place par hélicoptère. Avant qu’ils ne se rendent compte qu’ils n’avaient pas besoin d’y être.

Dans Good Kill,  Thomas est un ex-pilote de F-16. Il est maintenant Pilote de drones. Il participe à une guerre contre le Moyen Orient. Une guerre qui ressemble  à une « guerre sur jeu video » , complètement déshumanisé. Les soldats ne risquent plus rien. Pas de risque de blessures (ou pire), pas de peur, pas de risques, juste un immense jeu video ou l’on tue sans même s’en rendre compte, sur fond de « on se défend contre le terrorisme ou tout autre danger ». La console de jeu X-Box a servi de modèle pour les drones, l’armée s’en est inspirée pour concevoir les joysticks de téléguidage. D’ailleurs, l’armée américaine recrute pour ce genre de mission  des civils experts de ces jeux videos. Les civils n’ayant pas le droit de tirer, un officier se charge d’appuyer sur le bouton.

Le résultat n’est pas beau à voir. Les soldats américains sont affectés aux missions confidentielles menées par l’armée sous le commandement de la C.I.A. La C.I.A. parle d’actions « préventives ». Le coupable est tué avant qu’il n’ait agi, par précaution. Voir ces soldats enfermés dans des batiments loin de la guerre, à l’abri, qui tire sans pouvoir discuter les ordres est « obscène ». La scène ou Thomas rentre chez lui faire un barbecue en passant acheter sa vodka est édifiante. « j’ai tué 6 talibans aujourd’hui » !

On se rend compte que les risques pour les militaires américains sont inexistants. Mais, en ce qui concerne l’ennemi c’est plus hasardeux, des civils femmes et enfants sont touchés. Et puis, cette guerre est moins chère pour les USA.  Un tir de drone coûte 68.000 $ bien moins coûteux qu’un jet. Cette guerre gagnée sans « panache » est troublante. Les ordres au fil et à mesure du film deviennent de plus en plus discutables. Difficile d’y croire.

Dans Good Kill, Le commandant Tommy Egan, l’excellent Ethan Hawke, perd pied. Il néglige sa femme et ses enfants. Il se pose beaucoup de questions sur son métier. Il conteste les ordres. Son évolution est prévisible dès le début. Il rentre chez lui surveillant le ciel en continuité, il a un vrai sentiment de paranoïa. Et puis arrive à la fin du long métrage et la dernière séquence la ou toute cette guerre « video » peut dériver avant quele soldat ne quitte fièrement la base pour retrouver femme et enfants.

Good Kill prête à réflexion et c’est déjà pas mal ! Moins convaincue par le traitement


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